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Une transmission d’exploitation réussie à Beauzac, entre Serge et Anthony

Le point accueil Installation-Transmission de la Chambre d’agriculture a dévoilé les chiffres 2017 de l’installation en Haute-Loire.

Le témoignage d’Anthony Satre a donné lieu à de riches échanges à Beauzac.
Le témoignage d’Anthony Satre a donné lieu à de riches échanges à Beauzac.
© HLP

Le 22 février, Anthony Satre, jeune éleveur installé à Beauzac depuis janvier 2017, accueillait sur son exploitation des élus locaux (conseillers départementaux, maires), des représentants de la Chambre d’agriculture, de la DDT et d’OPA. Tous étaient rassemblés pour assister au bilan 2017 du Point Accueil-Transmission dressé par la Chambre d’agriculture. Mais avant de procéder à la présentation des chiffres, les participants se sont intéressés au parcours à l’installation d’Anthony Satre.

Hors cadre familial
Installé en hors cadre familial  (les parents d’Anthony travaillent dans le milieu médical et les travaux publics), ce jeune éleveur de 23 ans a toujours été passionné par les vaches, la génétique et la traite. Il a suivi la voie de son oncle, éleveur laitier à Beauzac également.
Anthony s’est installé après un stage parrainage effectué chez Serge Duplain, un éleveur voisin, qui souhaitait transmettre sa ferme avant de prendre sa retraite. Après ce stage réussi, il a repris l’ensemble des surfaces, des bâtiments, du cheptel et une partie du matériel de l’exploitation de Serge Duplain. Les échanges autour de cette installation ont permis d’aborder différentes thématiques.
Le président des Jeunes Agriculteurs, Anthony Fayolle, a évoqué la question du statut juridique de l’exploitation. «Pourquoi ne pas avoir opté pour une forme sociétaire ?» a-t-il demandé au jeune installé. «J’ai étudié la possibilité de m’installer en Gaec avec mon oncle mais cela nécessitait un investissement trop important. Et puis, cela me convenait d’être seul» explique Anthony.
Ce dernier a finalement investi 350 000 € pour s’installer : «un sacré pari pour ce jeune homme !» a indiqué Mikaël Vacher, secrétaire adjoint en charge du dossier installation-transmission à la Chambre d’agriculture.
Le parcours à l’installation de ce jeune s’est bien déroulé bien qu’il le juge un peu long (1an). «Il faut au moins un an pour s’installer car une réflexion longue est nécessaire pour faire les bons choix et mûrir son projet» soulignent à tour de rôle Mikaël Vacher et Richard Delabre de la DDT.

100 installations aidées par an
À cette occasion, Mikaël Vacher a confié «l’objectif d’atteindre 100 installations aidées par an dans le département, et ce dès 2018, tout en veillant à installer des jeunes dans des investissements qui perdurent» précise-t-il.
L’installation d’Anthony Satre a pu se faire grâce à la volonté de transmettre du cédant. N’ayant pas d’enfants, Serge Duplain, 63 ans, est ravi d’avoir trouvé Anthony : «Il y avait d’autres candidats à la reprise, mais Anthony était le premier à avoir fait sa demande. Et puis, avec le stage parrainage, j’ai pu constater qu’il était très motivé et travailleur» explique le cédant.
Mais les cédants sans repreneur n’ont malheureusement pas tous les mêmes aspirations en matière de transmission : «On voit encore trop souvent des exploitations qui se démantèlent en l’absence de successeurs» indique Anthony Fayolle.
Pour Joseph Chapuis, conseiller départemental du canton de Bas-en-Basset : «Il est important que les maires soient impliqués dans l’installation en agriculture… Il faudrait même pouvoir constituer des réserves foncières destinées aux exploitations qui ont des projets» ajoute-t-il.
À la Chambre d’agriculture, explique Mireille Drouillat, Chef de service Développement et appui aux entreprises, «en l’absence de transmission d’une exploitation,  le foncier fait toujours l’objet d’une réflexion entre les différents acteurs du territoire».
Jean-Paul Lyonnet, maire de Monistrol/Loire, a invité les agriculteurs à s’investir dans les conseils municipaux de manière à sensibiliser sur l’impact économique des exploitations sur son propre territoire et les outils en place à l’image des abattoirs.
«Les élus doivent aussi faire entendre la voix des agriculteurs  au sein de la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers» a indiqué Richard Delabre.
Jean Proriol maire de Beauzac, venu avec sa fille, Blandine, conseillère départementale : «Si on veut une industrie agro-alimentaire forte, il faut disposer à la base d’une production agricole forte».
Les échanges ont également permis d’aborder le sujet de la communication du monde agricole.  «Les consommateurs n’ont pas une image correcte de l’agriculture. Il faudrait davantage les associer à ce que l’on fait. Les organisations agricoles ont du travail dans ce domaine !». Après ces échanges, les participants ont assisté à une présentation en salle des chiffres 2017 de l’installation.

Zoom sur…

62 installations aidées en 2017 en Haute-Loire

L’installation poursuit sa progression en 2017 avec 62 dossiers d’installations aidées déposés et validés contre 49 en 2016 et 38 en 2015. 95% de ces installations se situent en zone de montagne et 5% en zone défavorisée.
Sur ces 62 installations, le service installation-transmission de la chambre d’agriculture comptabilise 1 DJA à titre secondaire et 61 DJA à titre principal. La DJA moyenne sur l’ensemble de l’année s’élève à 41 734 € (16 950 € pour la DJA mini et 63 200 € pour la DJA max).
L’installation en hors cadre progresse. En 2017, 21 installations sont en hors cadre familial (34%) (22% en 2016 ; 21% en 2015).
26% sont des femmes et 74% des hommes.
L’âge moyen à l’installation atteint presque 29 ans (28 ans et 11 mois).
La SAU moyenne des projets ayant de la surface est de 85 ha et la SAU moyenne par chef d’exploitation est de 45 ha.
L’installation en Gaec est toujours majoritaire avec 63% des installations (39 installations), 32% en individuel (20 installations) et 6% en Earl (3 installations).
Les installations se font prioritairement en vaches laitières (30 projets) et en vaches allaitantes (18 projets), suivis des brebis viande (9 projets), des chèvres (6 projets) et apiculture (5 projets). La tendance à la diversification des productions se poursuit avec des projets qui incluent des productions comme les poules pndeuses (2 projets), des poulaillers (2 projets), les lentilles (4 projets), les porcs charcutiers (3), les veaux des Monts du Velay (2), les veaux de boucherie (2), les chevaux de selles (2), la production de yaourts, les petits fruits, les plantes aromatiques et médinales, les brebis laitières.
Le point accueil installation a renseigné 248 porteurs de projets dont l'âge moyen est de 30 ans et demi et sont à 61% des hommes. Les porteurs de projets sont ensuite orientés vers le centre d’élaboration du plan de professionnalisation personnalisé qui a préconisé 260 formations (hors stage 21h) pour 103 candidats agréés .
89 candidats ont suivi le stage 21 heures.
11 stages de parrainage ont été mis en place.
42 porteurs de projets et 21 cédants se sont inscrits au Répertoire Départemental à l’Installation. Enfin le Point Accueil Transmission a poursuivi son action de sensibilisation des cédants.

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