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Foncier rural
Une reprise du marché sans les agriculteurs

La fédération nationale des SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural) vient de publier son étude annuelle sur l'immobilier rural en 2010. On note des signes de reprise avec une hausse des prix, des surfaces et du nombre de transactions. Mais, dans un contexte de crise, les agriculteurs restent en retrait de cette reprise.

Le foncier rural en général, et agricole en particulier, continue de subir la pression de l’urbanisation des espaces, année après année.

«En 2010, après la fermeture de 2009, les marchés fonciers ruraux ont donné des signes de reprise, avec une hausse des prix, des surfaces et du nombre de transactions » écrit André Thévenot, président de la Fédération nationale des Safer (FNSafer), en préambule du rapport annuel sur l’état du marché de l’immobilier rural en 2010 et qui vient d’être publié. Avant de préciser que les agriculteurs, comportements propres au contexte de crise, « restent en retrait » de cette reprise. Les autres grands constats de l’évolution entre 2009 et 2010 sont le fait que les particuliers « se concentrent sur leurs besoins prioritaires de logement » et les investisseurs « se dirigent vers des placements refuge ».

Reprise

En 2010, le prix des terres et prés libres ont progressé de 1,9 % (à 5 230 euros l’hectare). La baisse avait été de 0,4 % les deux précédentes années. Le prix des terres et prés loués a mieux réagi en progressant de 4 % (à 3 620 euros l’hectare). Concernant les vignes, les surfaces consacrées aux vins de qualité produits dans une région déterminée (VQPRD) ont gagné 2,3 % (à 95 200 euros) par rapport à 2009, celles des eaux-de-vie appellations d’origine protégée (VEDVAOP), 4,2 % (à 27 700 euros) et celles des vins de consommation courante (VCC), 0,6 % (à 10 600 euros). Pour être tout à fait complet sur ces prix par segment, il convient d’ajouter que l’hectare de forêt a avancé de 0,4 % (3 190 euros l’hectare en 2010). Le prix des maisons à la campagne ressort à 169 000 euros par lot (+ 6,3 %) et le mètre carré des terrains constructibles de moins d’un hectare acquis par des particuliers à 31,20 euros (+ 17,3 %).
Du côté des mouvements sur ce marché 2010, tous les segments (de la terre agricole détenue par les non-agriculteurs aux terrains urbanisés en passant par les forêts et les espaces résidentiels et de loisirs non bâtis) progressent fortement, en valeur. La palme revient à cette dernière catégorie avec un bond de 21,2 %. Seul hic, les terrains agricoles avec fermiers en place ou non-fermiers. Les premiers reculent de 4,2 % et les seconds montrent un timide + 1,2 %.
Ce qui a fait dire aux dirigeants de la FNSafer que, certes, une ouverture et une reprise sur les marchés du foncier rural existent mais cette réouverture ne concerne pas les agriculteurs, ni les collectivités d’ailleurs. EN termes d’achats, les agriculteurs réduisent même leurs achats pour la seconde année consécutive. « La progression du fermage, la diminution des surfaces agricoles, l’extension urbaine et le développement des formes sociétaires, qui compromet la transparence du marché, entraînent une contraction structurelle du marché agricole » constate la FNSafer.

Gaspillage

Pour la FNSafer, aucun doute, le « gaspillage » des terres agricoles se poursuit de façon régulière et, semble t-il, inexorable. La surface agricole a diminué de 7 millions d’hectares entre 1960 et 2010, au profit de la forêt, de l’extension des villes et des infrastructures. « On ne voit pas se dessiner une consommation plus vertueuse des terres agricoles » précise encore André Thévenot. En effet, en moyenne, 78 000 hectares de terres agricoles sont « consommés » chaque année depuis 2006, c’est à dire qu’elles perdent leur statut de terre agricole. Ceci correspond la disparition de la surface agricole d’un département tous les quatre à cinq ans. Un paradoxe et une incompréhension pour le monde agricole puisque les demandes en production alimentaire, énergie verte et autres biomatériaux ne cessent de progresser. Il apparaît évident également que la lutte contre le réchauffement climatique devrait nécessiter le maintien, voire le développement de la forêt. IL devient donc urgentissime de préserver le potentiel agronomique de l’Hexagone. Pour la FNSafer, un seul mot d’ordre : il n’y a plus un hectare à perdre.

Quelques segments de terre particuliers en 2010

Sociétés.

Si l’agrandissement des exploitations se fait prioritairement par la location, les ventes de parts sociales prennent une importance croissante dans les transferts d’exploitation. La connaissance de ces ventes fait défaut pour bien comprendre les restructurations actuelles de l’agriculture française.

Vignes.

En 2010, le marché foncier viticole a porté sur 8 800 transactions pour une surface de 14 100 hectares et une valeur totale de 515 millions d’euros. La baisse s’explique principalement par la diminution de la valeur du marché bordelais des biens bâtis (- 50 %, soit - 58 millions d’euros), puis par celle du marché des biens non bâtis des bassins viticoles Vallée du Rhône-Provence (- 23 %, soit - 18,2 millions d’euros) et Champagne (- 13 %, soit - 10 millions d’euros). A l’opposé, le marché foncier du bassin Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura progresse nettement en valeur (+ 48 %).

Forêts.

Le marché des forêts a porté en 2010 sur 13 600 transactions, en augmentation de 4,1 % par rapport à 2009. Le seuil des 100 000 hectares échangés est à nouveau franchi en 2010, avec un total de 101 600 hectares.

Maisons à la campagne.

On a assisté à une forte reprise en début d’année avant une accalmie. En 2010, ce marché représente 6,6 milliards d’euros pour 34 000 transactions et 24 900 hectares. Il concentre 43 % de la valeur totale du marché de l’espace rural pour seulement 5 % de sa surface.

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