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Une overdose de changement climatique

À la veille du Sommet de Copenhague, les déclarations et les positions sur le changement climatique se multiplient, de même que les études et autres sondages. Réchauffement de la planète, fonte des glaciers, élévation du niveau des eaux… sont autant de phénomènes qui interrogent. Et le travail s'annonce long et difficile pour appréhender les enjeux et surtout les actions à mener. Et si l’on faisait un peu de tri… sélectif !

Les grandes questions politiques risquent de déboucher sur un accord a minima et sans trop de contraintes
lors du prochain Sommet de Copenhague sur le climat. Pourtant, épisodes caniculaires et épisodes à fortes intempéries risquent d’être le lot quotidien des pays occidentaux dans quelques années.
Les grandes questions politiques risquent de déboucher sur un accord a minima et sans trop de contraintes
lors du prochain Sommet de Copenhague sur le climat. Pourtant, épisodes caniculaires et épisodes à fortes intempéries risquent d’être le lot quotidien des pays occidentaux dans quelques années.
© M. Perret/Réussir

Prendre du recul : en ce mois de décembre, il va falloir faire de sacrés efforts, avant, pendant et surtout après la Conférence de Copenhague sur le changement climatique (comprendre réchauffement de la planète, fonte des glaciers et élévation du niveau des eaux) pour bien appréhender les enjeux et surtout les actions à mener dans ce secteur. En clair, il faudra distinguer les gaz à effets d’annonces et le reste.

La poule et l’oeuf

La Terre et ses habitants ont un problème avec le climat. Nul ne le conteste. Même Claude Allègre, grand pourfendeur de la thèse du réchauffement dû aux activités humaines, souhaite le succès de la réunion danoise. Que le CO2 (carbone), le CH4 (méthane), le N2O (oxyde nitreux ou protoxyde d’azote) et les CFC (chlorofluorocarbones) soient toujours plus présents dans l’atmosphère, là encore, tout le monde est d’accord. Là où les représentants politiques, s’appuyant sur des études scientifiques bien souvent contradictoires, s’emmêlent, c’est pour attribuer les responsabilités. Tel pays serait plus responsable qu’un autre. Untel qui a beaucoup émis de gaz à effets de serre hier, mais qui est devenu plus vertueux aujourd’hui, fait la leçon à un autre, dont l’économie est en plein développement depuis moins longtemps et qui ne devrait pas faire ce que le premier a largement pratiqué, sans vergogne, avant lui. Tel secteur de l’économie serait plus générateur qu’un autre et ainsi de suite. Encore plus complexe : telle zone économique annoncera prendre un engagement précis sur la réduction de ses propres émissions que si une autre prend le même engagement. Mais les pourcentages retenus, les années de référence pour calculer le volume de réduction ne sont pas les mêmes pour chaque nouvelle proposition. Preuve de la difficulté à bien faire comprendre de quoi il s’agit, un récent sondage, effectué auprès d’internautes et publié sur le site LesEchos.fr, montre que seulement 3 % des Français « sauraient précisément en quoi consiste ce sommet ». Environ 27 % déclarent n’en avoir « jamais entendu parlé ». Il n’est pas raisonnable de penser que la solution émergera d’une dispute de type qui de la poule ou de l’œuf, est arrivé en premier. C’est plutôt l’ensemble de l’économie, de l’ensemble de la planète, qui est à ausculter avec un traitement égal pour toutes ses composantes pour savoir comment améliorer la situation du climat.

Initiatives agricoles

La FAO le dit différemment et fixe un objectif ambitieux. Elle parle d’affronter en même temps changement climatique et sécurité alimentaire, donc un ensemble de solutions qui permettraient à la fois de ménager les évolutions du thermomètre planétaire et de faire fonctionner un modèle économique capable de produire en quantité et en qualité suffisantes des aliments pour nourrir la population mondiale. Et l’agriculture présente une dualité particulièrement intéressante.
Certes, elle est productrice de gaz à effet de serre. Une étude internationale de grande envergure toute récente, menée par l’Institut Max Planck en Allemagne, pose le principe d’un équilibre fragile entre émission et aide à la réduction des gaz à effet de serre dans le secteur agricole.
L’étude précise aussi que de « nombreuses incertitudes importantes » demeurent. Mais l’agriculture a le « potentiel de constituer une partie importante de la solution, grâce à l’atténuation (réduction et/ou élimination) d’un volume significatif d’émissions globales » souligne la FAO. Une autre étude, américaine cette fois, émet l’hypothèse que sans le secteur agricole, les températures seraient sensiblement supérieures aux États-Unis aujourd’hui. En France, les producteurs de boeuf race à viande ont récemment rappelé le rôle des prairies en termes de régulateur écologique.
De son côté, Arvalis - Institut du végétal a acté, lors de différentes présentations faites au colloque « Conséquences et enseignements pour les grandes cultures et l’élevage herbivore », qu’un réchauffement global de 2 °C par rapport à l’époque pré-industrielle semble inévitable. Cela se traduirait pour la France par des périodes estivales plutôt caniculaires et des périodes hivernales comportant d’importantes précipitations. Un atelier (baptisé Adage) de réflexion prospective a été mis en place par l’Agence nationale de la recherche en partenariat avec l’Inra pour la coordination.
Il est chargé d’étudier les grands enjeux liés à cette évolution : renforcement de la compétitivité des filières et des territoires, impact sur l’évolution des prix agricoles, préservation de la sécurité alimentaire, augmentation de la résilience des écosystèmes et des zones protégées, pistes face à la raréfaction de l’eau et à la dégradation des sols.

La position de l’APCA

Pour sa part, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) rappelle qu’avant tout, l’agriculture et la forêt sont à la fois des victimes des changements climatiques mais sont une partie de la solution. À ce titre, l’agriculture doit être prise en compte de façon spécifique. L’APCA demande à ce que « l’agriculture soit inscrite dans le futur accord de Copenhague pour pouvoir relever des programmes internationaux qui peuvent encourager le secteur à mieux contribuer à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre ». Ce qui n’empêche pas de mettre en place des évaluations spécifiques des bilans d’émissions par production tout en créant un inventaire exhaustif de la séquestration de carbone. De surcroît, l’APCA demande à ce que des programmes de formation soient mis en place afin de faciliter l’innovation et le transfert des connaissances vers les exploitants agricoles.
Sur le terrain, les conseillers techniques des Chambres d’agriculture accompagnent les agriculteurs dans trois domaines : la séquestration du carbone, les économies d’énergie et l’émergence d’autres ressources dans les exploitations et enfin la substitution des produits d’origine fossile par des produits renouvelables.
Mais les agriculteurs français et européens doivent garder à l’esprit une autre dimension. Quoi qu’il arrive à Copenhague, c’est plutôt du côté de Bruxelles et des discussions sur l’après-pac que viendront les effets concrets des rapports entre agriculture et climat. Fin octobre, le site Euractiv (spécialiste des questions économiques de l’UE) avançait que la PAC d’après 2013 pourrait « bien comprendre un troisième pilier sur le changement climatique et assujettir le soutien direct aux agriculteurs à la délivrance de biens publics comme la biodiversité ou les pratiques agricoles durables », selon un projet de proposition de la Commission européenne.

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