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Une leçon de travail collectif avec la filière ovine

D’une situation de crise, la filière ovine est revenue à la normale en quelques semaines, grâce à une prise de conscience collective et à l’action de tous. Retour sur les 4 dernières semaines avec Claude Font président de la FDO.

«Toutes ces dispositions ont porté leurs fruits. En 8-10 jours la situation s’est assainie…» (Photo d’archive)

En cette période de crise sanitaire exceptionnelle, chacun a dû s’adapter, innover, et tout en restant confiné se tourner vers les autres pour ensemble trouver des solutions. Et c’est ce qu’a fait la filière ovine, comme nous l’explique Claude Font président de la Fédération Départementale Ovine et administrateur à la FNO.
«Il y a 3 ou 4 semaines, à l’approche des fêtes de Pâques période où il se consomme beaucoup d’agneaux, nous étions très inquiets. Le marché était saturé, les agneaux étaient toujours dans les bergeries ou les centres de rassemblement, et les frigo des opérateurs pleins…» explique-t-il. Toute la filière était en alerte et s’est mobilisée pour débloquer la situation. Et le responsable se félicite alors du «très bon travail collectif notamment de la part d’Interbev Ovin et de la FNO» qui ont réussi à faire prendre conscience à l’ensemble de la filière de l’urgence à agir. Et plusieurs actions ont été mises sur pied.
Toute la filière mobilisée
Avec Interbev, une grande opération de communication auprès du grand public a été mise en place via les radios et les réseaux sociaux pour inciter les consommateurs à manger de la viande et de la viande d’agneau français. De même, l’interprofession a travaillé avec les GMS et les boucheries pour s’adapter à la demande. «En plein confinement, les rassemblements familiaux en période de Pâques n’ont pu avoir lieu. On a donc proposé des découpes spéciales, des préparations différentes avec des portions plus petites…» pour des repas avec 2, 4, 6 convives, précise Claude Font. De même Interbev a diffusé plusieurs recettes via internet. Des initiatives destinées à inciter les Français à cuisiner l’agneau français.
Dans un même temps, la FNO a aussi rencontré les dirigeants des GMS pour réorganiser le marché. Ainsi certains ont accepté de revoir leurs contrats avec les Néo-zélandais, ou de stocker cette viande importée pour la ressortir au 4ème trimestre, période où le marché français propose moins d’agneaux. On a aussi diminué les importations du Royaume-Uni et d’Irlande, d’autant qu’en terme de prix le RU n’était pas concurentiel.
«Toutes ces dispositions ont porté leurs fruits. En 8-10 jours la situation s’est assainie, il n’y avait plus de report, tout le volume était rattrapé. Et même, la semaine de Pâques, on a manqué d’agneaux…» explique Claude Font qui se félicite de la réaction de l’ensemble de la flière sans oublier les éleveurs. Car «cela s’est fait aussi avec la contribution des éleveurs ; les prix ont baissé de 20 à 30 centimes par semaine sur 2 à 3 semaines, soit en moyenne 80 centimes de moins par kilo, sur des agneaux de 18 kg… ce n’est pas rien mais c’était le prix à payer sinon le ramassage des animaux ne se faisait pas». Et de souligner «l’effort de tous, du producteur jusqu’au distributeur».
Leçon à retenir
S’il se dit satisfait de cette réaction collective, le responsable professionnel se projette et espère que «chacun retiendra la leçon». Il attend du consomateur qu’il n’oublie pas «l’importance de la proximité» en matière d’approvisionnement, en veillant à acheter local, à acheter français.
Il invite l’interprofession a travailler sur une «nouvelle logique» pour ne pas «fournir seulement des agneaux mais peut-être des morceaux» comme le fait la Nouvelle-Zélande qui commercialise ses agneaux de façon différente dans le monde selon les habitudes de marché. «À nous, interprofession, d’essayer de nous adapter et de multiplier les offres selon nos clients : la restauration, la RHF, le particulier… en fonction de leurs attentes et de leur budget». Et de lancer : «j’espère que personne ne perdra la mémoire et qu’on retirera du positif de cette expérience».
Sur cette période, Claude Font tient à souligner qu’en Haute-Loire «les agneaux se sont ramassés et les marchés ont tenu. Et je félicite tous ceux qui ont contribué à cela, comme les chauffeurs, les transporteurs, ceux qui assurent le tri des animaux ou la réception en abattoirs, les organisateurs des marchés… La fonction première a été assurée que ce soit sur les marchés comme Saugues ou Le Monastier (même si celui-ci s’est arrêté 1 ou 2 semaines), ou grâce aux organisations comme l’APIV avec Greffeuille ou Copagno».
Le responsable syndical ajoute qu’en début de crise, la profession avait sollicité une aide auprès de la Région Aura pour que les éleveurs gardent plus d’agnelles afin de désengorger le marché, et la Région était prête à aller dans ce sens. Mais, compte tenu que la situation s’est bien améliorée, il pense que ce ne sera pas nécessaire.
Claude Font, soulagé de voir le marché ovin reprendre son souffle (la semaine dernière les cours sont remontés de +2 cts, et cette semaine xx), tient une fois encore à mettre en avant le travail collectif de toute la filière et même au-delà, et espère que tout le monde gardera en mémoire cette mobilisation, pour continuer sur cette lancée.

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