Aller au contenu principal

Un Troupeau d’Angus à Saint Martin de Fugères

11 mois après son installation, Franck Villard dévoile la race qu’il a choisie pour son troupeau allaitant. C’est l’Angus Aberdeen : une race écossaise qui n’était pas représentée en Haute-Loire jusqu’à lors. Présentation.

Lorsque nous avions rencontré Franck Villard en mars 2018,  il était sur le point de s’installer en vaches allaitantes en production biologique dans le village de Fleury, à St Martin de Fugères.  Nous lui avions alors ouvert notre page “Paroles de jeune” pour qu’il nous fasse part de son histoire et de ses projets. Mais à l’époque, le jeune homme de 26 ans était resté très secret sur la race de vaches allaitantes qu’il souhaitait élever.


Une race écossaise
Un an après son installation (le 1er mai 2018), il  décide de mettre fin au suspens en nous présentant son troupeau d’Angus Aberdeen.
Une race écossaise pleine d’atouts qu’il a connue grâce à l’un de ses frères patron du restaurant semi-gastronomique “L’air 2 rien” à Issoire. «Il achète de la viande d’Angus à son boucher et ses clients viennent spécialement dans son restaurant pour déguster cette viande réputée pour son goût exceptionnel et persillée.  Voilà pourquoi je me suis penché sur cette race» explique-t-il.
En novembre 2017, à l’occasion d’un voyage en Bretagne avec sa compagne Maud (future inspectrice vétérinaire tout aussi passionnée d’élevage), le couple tombe en admiration devant un troupeau d’Angus près de Châteaubriant (Loire-Atlantique). Séduit, Franck part immédiatement à la recherche du propriétaire, qui par chance, s’apprêtait à arrêter son activité d’élevage pour prendre sa retraite. Mais il avait déjà beaucoup d’acquéreurs potentiels...
Séduit par la motivation du jeune homme, l’éleveur d’Angus lui réserve 15 vaches. «J’ai pu choisir mes vaches. Je les voulais de bonne taille, typiques de la race et certifiées d’oringine ecossaise ; elles devaient également être pleines ou accompagnées de jeunes veaux».  Les vaches Angus sont arrivées à Fleury en mai 2018 suivies du taureau “Maestro”, venu d’Aveyron, en juin 2018.


Unique troupeau 100% Angus de Haute-Loire
C’est le premier et unique troupeau 100% Angus de Haute-Loire !
Franck parle avec passion de cette race encore méconnue chez nous : «L’Angus, est une race naturellement sans cornes, ce qui évite la contrainte de l’écornage et les blessures entre animaux. Elle assimile toutes les plantes y compris les buissons noirs et les genêts. Rustique, elle résiste à des conditions climatiques extrêmes (-40C° et +50C°). Robuste, l’Angus est un peu plus petite qu’une montbéliarde (-10 cm en hauteur au garrot). Elle est réputée pour ses 100% de réussite au vêlage et donne une quantité de lait équivalente à une Salers. L’Angus se caractérise par son instinct sauvage mais dans l’ensemble elle est facile à domestiquer».  Le jeune homme ne lui trouve qu’un seul défaut : sa gourmandise. Un trait de caractère qui peut coûter cher, surtout en période de sécheresse ! «L’Angus mange 30% de fourrage de plus que les autres races allaitantes». Alors quelle conduite à tenir pour l’éleveur ? Faut-il la rassasier ? Après recherches et renseignements pris auprès de l’association Angus de France auquel il adhère, Franck Villard répond par l’affirmative : «il faut donner à volonté».
L’Angus est aussi réputée pour la qualité gustative de sa viande.


Une viande d’exception
«L’Angus ne fait pas du gras de couverture mais plutôt du gras persillé (interne au muscle). Cette viande se mange mâturée pour accentuer sa tendreté. Réputée pour son goût, c’est une viande qui fait partie  des meilleures au monde avec la viande de Kobé. Son prix est par conséquent supérieur à la moyenne et à la hauteur de ses atouts et de sa rareté» précise le jeune éleveur. Très prisée par certains bouchers et restaurants gastronomiques, les génisses grasses et les boeufs d’Angus de Fleury ne pâtiront pas à trouver acquéreurs. Certains d’entre eux se sont même déjà positionnés auprès de Franck et attendent avec impatience la marchandise.
Avec un bâtiment flambant neuf, fonctionnel et astucieux (voir encadré) à deux pas du village de Fleury, un troupeau conduit en bio qui s’étoffe au fil des naissances, Franck Villard fait la fierté de ses cédants désormais retraités : Ludovic et Marie-Thérèse Montpeyroux.
«Nous sommes très contents qu’il se soit installé ici. Les campagnes sont suffisamment vides, il faut les garnir avec des jeunes agriculteurs» explique Ludovic. Quant au choix de la race Angus, pour le cédant c’est «une découverte» et «un créneau à prendre».
Le jeune homme a conservé son activité de gendarme réserviste, une passion qu’il peut assouvir grâce à son métier d’éleveur : «Je me libère 5 jours par mois et on m’appelle en fonction des besoins».

Zoom sur…
Des vaches libres d’entrer et de sortir du bâtiment

Les vaches Angus de Franck Villard sont installées dans un bâtiment neuf (d’une capacité de 62 animaux) en structure métallique à aire paillée intégrale.
Le jeune homme voulait un bâtiment lumineux et fonctionnel avec grange de stockage à l’intérieur «pour éviter d’avoir à sortir le tracteur tous les jours».  Latéralement, Franck a installé deux couloirs de contention ouverts sur l’extérieur qui desservent les boxs. Ces couloirs, permettent le passage des animaux et des hommes et sont utiles aussi pour le tri et les interventions sur les animaux. 
Habituées à vivre en extérieur, ses vaches ont donc en permanence accès à l’extérieur.
Franck Villard a opté pour des vêlages entre mars et novembre : «mes vaches vêlant à l’extérieur, j’ai préféré que cela se fasse en dehors de la période des fortes gelées».
La race Angus est réputée pour son gène récessif “Red Black” qui donne des animaux rouges ; des animaux qui sont d’ailleurs très recherchés.  Maestro, le taureau de Franck Villard détient ce gène...
Dès le printemps 2019, il procèdera à la vente de reproducteurs mâles et femelles dotés du gène “Red Black”.  Quant aux génisses grasses entre 350 kg et 400 kg et aux boeufs entre 2,5 ans et 3 ans, ils seront commercialisés au printemps 2020. Ces animaux seront vendus découpés par des bouchers.
L’alimentation des Angus de Franck est à base d’herbe et de foin complétée par des céréales aplaties en finition (durant 1 mois). Le jeune homme compte par ailleurs introduire des grains de lin dans la ration en vue d’apporter des Oméga 3 que l’on retrouvera dans la viande.

Les plus lus

Antoine Cayrol : chevalier... de l'extrême

Il est l'un des neuf seuls alpinistes au monde à avoir atteint les trois pôles : nord, sur, Everest. Un parcours vertigineux…

Deux personnes avec un vélo
Cézens, nouvelle formule pour l'Auberge

L’auberge de Cézens retrouve de l’appétit à recevoir voisins, visiteurs et touristes grâce à l’arrivée d’un couple de…

La Haute-Loire remporte la ligue des champions des montbéliardes !

Le concours Montbéliard Prestige s'est déroulé à Besançon du 7 au 9 mai, et la Haute-Loire s'est faite remarquer avec les…

Apiculteur devant ses ruches dans le Cantal, avec en premier plan des pots de miel
La météo et le frelon décideront du succès du miel de montagne

Luc Mathieu est un des rares apiculteurs professionnels du Cantal. Il élève ses propres reines, double son cheptel d’ouvrières…

Quatre personnes et un cheval au centre
Saint-Flour, Equi-Club se remet en selle

Le club d’équitation sanflorain revient avec une nouvelle équipe et de nouvelles ambitions en trois points : formation,…

Virginie Crespy sur son exploitation, en compagnie de son fils Adrien, 3 ans.
"L'installation c'est comme une roue qu'on lance et faut que ça roule !"

Virginie Crespy est la nouvelle secrétaire générale des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire. Cette jeune maman qui attend un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière