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Soyons fiers de produire la Lentille Verte du Puy

L’ODG Lentille Verte du Puy était en assemblée générale le 7 février à Costaros. L’organisme encourage les producteurs à revenir aux bases de l’agronomie et à tester les méthodes alternatives.

“La culture de la lentille s’est toujours faite en respectant des intervalles d’emblavement espacés pour limiter les maladies et favoriser les rendements, malgré tout la gestion des adventices se faisait grâce à une gamme plus importante de produits de santé végétale” a indiqué le président de l’ODG Lentille Verte du Puy Philippe Boyer lors de la douzième assemblée générale de l’organisme à Costaros. L’évolution de la réglementation et le changement de la demande sociétale “compliquent” selon lui la production et de manière durable.

C’est dans cet état d’esprit que, depuis quelques années, la commission technique de l’ODG oriente son travail sur les méthodes alternatives.

Travail collectif

“Un travail de longue haleine et collectif que nous devons mener avec les autres bassins de production. Si la génération précédente a fait de la Lentille Verte du Puy une AOP... Notre génération a le challenge de la transition écologique à réussir ” a indiqué Philippe Boyer.

Au cours de la campagne 2019, la commission technique de l’ODG, à travers un groupe de producteurs accompagné de conseillers techniques (Patricia Tyssandier, Mickaël Rolland) mis à disposition par la Chambre d’agriculture, a travaillé sur le désherbage mécanique, le travail du sol, les couverts végétaux et la rotation des cultures (voir article ci-dessous).

Le rapport d’activités de l’ODG présenté par son directeur Grégory Sauvant, a permis de faire le point sur les chiffres marquants de la récolte 2019.

Rendement en progression

Les 3401 ha de Lentille Verte du Puy semés par les 686 producteurs (contre 729 en 2018) de la zone AOP, ont permis de récolter 24 770 quintaux du légumes secs, soit un rendement de 7,3 qx/ha. De cette campagne, l’ODG retiendra la progression du rendement (+2 qx/ha) par rapport à 2018, ce qui donne une belle note d’espoir à l’organisme. “Quelques jours de canicule en juin et juillet et quelques orages de grêle ont impacté fortement le rendement avec toutefois une qualité sanitaire satisfaisante” indique Philippe Boyer.

Les rendements de la Lentille verte du Puy sont souvent qualifiés d’insuffisants, pourtant, d’après ce dernier, “dans notre département, nous n’avons aucune culture aussi rémunératrice. Certes en 25 ans, l’évolution climatique et la réglementation phytosanitaire ont participé à la baisse des rendements, mais dans le même temps, le prix moyen a doublé en passant en moyenne de 1000 € à 2000€ la tonne. Le rendement de cette année permet de dégager environ 1000 € de marge brute, ce qui correspond à un rendement de 15 qx dans les années 1990 et à plus de 100 qx en équivalent blé”.

L’AOP fait la notorité

de la Lentille Verte du Puy

L’ODG reste profondément attachée à son AOP, un signe de qualité jugé primordial.

“Avec une augmentation exponentielle de la culture de la lentille partout en France et une consommation nettement moins forte qu’annoncée, le risque de voir le prix de la lentille baisser est grand. Heureusement, la notoriété de la Lentille Verte du Puy par son signe de qualité permet de maintenir un prix rémunérateur aux producteurs” a souligné Philippe Boyer.

Présidée par Marcel Avont, la commission organoleptique de l’ODG a contrôlé 180 échantillons (produits crus et cuits).

Comme chaque année, la commission promotion présidée par Antoine Wassner a fait de son mieux pour que l’on parle de la Lentille Verte du Puy, que ce soit en Haute-Loire comme à Paris. La Lentille était présente durant les 9 jours du Salon International de l’Agriculture à Paris. La lentille était partenaire du Roi de l’Oiseau au Puy et à ce titre elle figurait sur les sets de tables de nombreux restaurants de la cité durant les fêtes Renaissance.

Le Tour de France, avec une fresque à son effigie dans une parcelle, sans oublier les Terres de Jim où la lentille était visible sur plusieurs espaces et l’émission culinaire diffusée sur TF1 “Petits plats en équilibre” où la lentille était cuisinée en risotto..., en 2019, la Lentille Verte du Puy a fait parler d’elle !

Pour 2020, Antoine Wassner a annoncé la volonté de sa commission de cibler davantage le grand public sur les réseaux sociaux, à travers deux notions : l’agriculture de montagne et le Puy-en-Velay. En parallèle, elle entend oeuvrer “en local” sur la fierté de travailler la Lentille Verte du Puy.

Le président de l’ODG a terminé son rapport moral sur ces mots : “Ce doit être une fierté d’être producteurs, collecteurs, conditionneurs de la Lentille Verte du Puy. Être acteur de la filière, c’est s’investir dans une agriculture locale, une économie non délocalisable, c’est participer au rayonnement de l’agriculture altiligérienne”.

Le travail de la commission technique de l’ODG

Sur le désherbage mécanique, les essais consistaient à évaluer l’efficacité de 2 outils : la herse étrille et la roto-étrille. Les résultats d’essais confirment l’efficacité et l’intérêt du travail mécanique sur la culture de la lentille. “On peut intervenir mécaniquement sur la Lentille Verte du Puy, c’est une méthode encourageante, à tester chez vous” a indiqué Patricia Tyssandier. “Toutefois, en dessous du stade 5 feuilles de la Lentille, je ne conseille pas le désherbage mécanique” ajoute-t-elle.

Pour Franck Rocher, producteur et président de l’ANILS, “le désherbage mécanique donne des résultats intéressants. C’est une méthode d’avenir”.

Le président de la commission technique Emmanuel Eymard a souligné l’effet binage et boostant du désherbage mécanique en rappelant que la Lentille Verte du Puy était binée par le passé. Il a également informé les producteurs sur la possibilité d’obtenir une subvention pour l’achat d’une herse étrille utilisable par ailleurs sur d’autres cultures comme le blé.

D’autres essais sont suivis de près par la commission technique, c’est le cas des cultures asscociées à la Lentille Verte du Puy. En 2019, le plantain semé simultanément avec la Lentille sur une parcelle de St Martin de Fugères a permis d’observer une complémentarité entre les 2 cultures ; un essai qui reste à confirmer à l’avenir.

La commission technique s’est également intéressée à l’impact des couverts végétaux (utilisés en précédant) sur la culture de la lentille. Les essais révèlent l’intérêt des crucifères de type colza, radis, moutarde associés à de l’avoine notamment pour l’amélioration du sol et la gestion de l’enherbement. “Le colza et le radis permettent de bien structurer le sol, quant à l’avoine, il apporte du sucre utile aux bactéries du sol. Je vous encourage à en implanter” a indiqué Franck Rocher. L’intérêt de ces couverts végétaux sera complètement validé d’ici 1 ou 2 ans.

Au cours de la campagne 2019, Patricia Tyssandier a constaté que beaucoup de Lentilles Vertes du Puy n’avaient pas de nodosité (nodule qui permet à la plante de se nourrir). Elle soupçonne un excès d’azote dans les sols en raison d’une mauvaise rotation. Or, si la lentille était dotée de nodules, elle serait, d’après elle, certainement plus robuste lors des sécheresses et plus productive. La rotation fait donc partie des pistes à travailler à l’avenir.

Les membres de l’ODG ont chaleureusement remercié Mickaël Rolland pour sa collaboration de qualité ; ce dernier est d’ores et déjà remplacé par Joël Battonet, qui vient d’intégrer la Chambre d’agriculture et consacrera 50% de son temps à l’ODG.

V. Gruber

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