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Sécheresse : Visite de terrain avec le responsable du dossier calamités de la FNSEA

Le 23 juillet, Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA en charge du dossier calamités agricoles, a rendu visite à une exploitation agricole de St Beauzire en Haute-Loire. Echanges.

Joël Limouzin est venu mesurer l’étendue des pertes causées par la sécheresse en Haute-Loire.
Joël Limouzin est venu mesurer l’étendue des pertes causées par la sécheresse en Haute-Loire.
© HLP

Alors que les agriculteurs étaient en pleine mobilisation sur les grands axes routiers de notre département pour dénoncer la grave crise qui affecte l’élevage et l’agriculture en général, la FDSEA et les JA organisaient une conférence de presse sur le thème de la sécheresse à St Beauzire, sur l’exploitation de Dominique Chazelle.

La sécheresse s’ajoute à la crise agricole
Comme si la crise agricole actuelle ne suffisait pas, une sévère sécheresse s’abat depuis de longues semaines sur nos terres, les pertes en fourrages récoltés sont importantes et les vaches commencent à être nourries en ration hivernale... Pour montrer l’ampleur de cette sécheresse qui se poursuit et la situation dramatique dans laquelle les éleveurs se trouvent plongés, la FDSEA et les JA de Haute-Loire avaient invité le vice-président de la FNSEA et également responsable du dossier calamités agricoles, Joël Limouzin, ainsi que la presse locale.
Le président de la FDSEA, Yannick Fialip, a ouvert ce temps d’échanges par un bref point sur la météo : «La Haute-Loire a connu une forte sécheresse de printemps, ce qui a asséché les sols, conjuguée à du froid qui a gêné la pousse de l’herbe. Puis s’est ajoutée la canicule durant ces trois dernières semaines qui a donné les paysages désertiques que l’on peut observer aujourd’hui. La bonne nouvelle ce sont les 40 mm d’eau qui sont tombés le 22 juillet sur le secteur...». Mais comme l’a souligné l’éleveur Dominique Chazelle, «le mal est fait !».
Ce fut ensuite au tour de Dominique Chazelle, de faire état de ses pertes de récoltes. Sur cette exploitation de 75 ha de SAU, d’une cinquantaine de vaches allaitantes et de cochons plein air, la récolte de fourrages d’herbe de printemps représente les 3/5e de sa production. Or, cette année, la récolte de printemps a été bien plus faible que d’habitude, 280 ballots contre 400. Quant à la production estivale, elle a été catastrophique avec 70% de perte et une 2e coupe inexistante. 
Les cultures adaptées à la sécheresse cultivées sur cette exploitation (luzerne dactyle et sorgho) ont elles aussi beaucoup souffert de la sécheresse. En attendant la production d’automne, Dominique Chazelle commence à ponctionner ses stocks de fourrages pour nourrir ses vaches.

Près de 10 000 euros de pertes estimées
Les 11 ha de céréales que l’éleveur avait semés (dans l’objectif d’en consacrer 2 ha à la vente) seront finalement utilisés dans leur totalité pour l’alimentation du troupeau.
Dominique Chazelle a fait ses calculs. En comptant la perte de récoltes, l’état de ses stocks, les achats de fourrages qu’il devra faire, il arrive à une perte proche de 10 000 euros. «Si l’on rajoute à cela, les coûts induits par les zones vulnérables et les incertitudes concernant les montants des primes que l’on doit percevoir en fin d’hiver, c’est dégoûtant et je ne vois pas comment mes enfants auraient l’envie de reprendre la ferme dans cette situation» indique-t-il dépité.
«On nous demande d’être compétent, d’emprunter courageusement, de travailler tous les jours, de ne jamais être malade, de prendre pratiquement pas de congés, et tout cela pour gagner peu d’argent et pour toucher une très faible retraite par la suite. En plus, on nous dit que l’on fait l’aumône et que l’on pollue. C’est vraiment dommage car agriculteur est un très beau métier» a lancé Dominique Chazelle.
La FDSEA et les JA ont fait une demande auprès du Préfet du département afin de lancer la procédure des calamités agricoles. «Un comité d’expertise va bientôt se réunir sur le terrain en vue de transmettre au niveau national une carte des pourcentages de perte de récoltes» a indiqué Yannick Fialip.
Le représentant de la FNSEA, Joël Limouzin, a écouté avec attention l’ensemble des témoignages et a pris note de la douloureuse situation dans laquelle se trouve les éleveurs de notre département.

Un plan d’urgence pour éviter la décapitalisation
La priorité de ce responsable national, c’est d’éviter que les éleveurs décapitalisent leur cheptel.
Selon lui, «il faut un plan d’urgence qui permette d’apporter la trésorerie nécessaire dans les exploitations et qui donne la possibilité de mettre un focus plus précis sur les départements touchés par la sécheresse».
Joël Limouzin a détaillé l’implication de la FNSEA sur ce dossier sécheresse : «Nous avons lancé un recensement dans les départements en vue d’obtenir la situation la plus précise possible. Nous avons insisté auprès du ministère pour faire état des spécificités des territoires. Au sein du bureau de la FNSEA, nous avons par ailleurs décidé de demander un rendez-vous avec les pouvoirs publics dans la première quinzaine d’août pour voir comment on peut apporter des solutions en terme de trésorerie».
Enfin, en terme d’agenda, selon lui, le dossier de la Haute-Loire devrait pouvoir être examiné en décembre ; date à laquelle une enveloppe financière sera définie et validée.
En plein épisode de sécheresse, la question du stockage de l’eau se pose plus que jamais.


Stocker l’eau là où on le peut
«L’irrigation est une sécurité pour nous mais c’est toujours le parcours du combattant. Si l’on avait la possibilité de faire des retenues d’eau, cela serait très utile» constate Claudine Pastre, agricultrice à St Georges d’Aurac.
Sur cette question, Joël Limouzin  confie : «la priorité pour nous, c’est de stocker l’eau là où on le peut. Le but n’est pas de constituer de grandes réserves ; il faut arriver à argumenter en faveur du stockage de l’eau».


Véronique Gruber

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