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Plus chaud en hiver, plus de pluie en été... l’agriculture va devoir s’adapter !

L’adaptation des pratiques culturales au changement climatique était le thème de la session du 11 juin. Objectifs : appréhender les changements climatiques en Haute-loire et proposer des pistes d’adaptation aux agriculteurs.

L’adaptation des pratiques culturales au changement climatique était le thème de la session de la Chambre départementale d’agriculture le 11 juin. 

La chambre d’agriculture de Haute-Loire, réunie en session au Puy-en-Velay le mardi 11 juin, s’est intéressée au changement climatique et aux adaptations des systèmes de production agricole qui en découlent. Ce thème d’actualité a fait l’objet d’un projet de recherche dénommé AP3C (Adaptation culturale des pratiques au changement climatique).
Conduit à l’échelle du Massif-Central par les Chambres d’agriculture, l’Idele (Institut de l’Élevage) et le Sidam, ce projet a été présenté par Mathias Déroulède, conseiller en production végétale à la Chambre d’agriculture de Haute-Loire.


Net réchauffement du climat en particulier en hiver et début de printemps
Le groupe de recherche de l’AP3C s’est d’abord employé à appréhender les principales évolutions climatiques d’ici 2050. La caractérisation du changement climatique s’est appuyée sur un travail statistique à partir de données  météo (températures, précipitations et évapo-transpiration - ETP*) observées depuis les années 1980 ; un travail qui a permis d’identifier les grandes tendances d’évolution du climat.
Alors à quoi doit-on s’attendre en Haute-Loire ? À un net réchauffement du climat, et en particulier en hiver et au début du printemps, annonce Mathias Déroulède. Et cette évolution devrait être encore plus marquée dans les zones d’altitude comme à Landos (1100 m) où l’on pourrait constater une hausse des potentiels de production. Le réchauffement devrait par contre être assez limité en été et en début d’automne.
En matière de précipitations, le climat devrait être plus sec de novembre à avril et plus humide en été à la faveur d’orages qui pourraient induire de gros écarts selon les zones. «Les rendements risquent donc d’être hétérogènes selon les lieux. La baisse des précipitations hivernales risque d’affaiblir les recharges des sols et les nappes phréatiques» indique le conseiller.
Autre évolution à prévoir, «le printemps est la saison qui s’assèche le plus rapidement sur toutes les stations de la Haute-Loire en raison d’une augmentation de l’ETP et d’une baisse des précipitations» annonce-t-il.
Enfin, retenons que le nombre de jours de gel annuel risque de diminuer fortement, toutefois le risque de gelées tardives sera toujours d’actualité, notamment dans les fonds de vallées.
Il va également falloir s’habituer à vivre avec des à-coups climatiques et une grande variabilité inter-annuelle. Diversité des productions fourragères et augmentation des stocks fourragers seront indispensables sur les exploitations.


Démarrage plus précoce de la végétation
Une fois ces grandes tendances de l’évolution climatique présentées, Mathias Déroulède s’est attaché à montrer leur impact sur le développement des couverts fourragers en ciblant plus particulièrement les prairies. La principale conséquence devrait être  : un démarrage plus précoce de la végétation en particulier sur les zones d’altitude (9 jours plus tôt qu’en 2015 à Fontannes et 22 jours plus tôt pour Landos) ce qui devrait avancer la mise à l’herbe des troupeaux (5 jours avant pour Fontannes et 17 jours avant pour Landos). Pour 2050, le projet AP3C annonce une avancée des stades de récolte pour l’ensilage (13 jours avant à Fontannes et 15 jours avant à Landos), pour les foins précoces (12 jours avant à Fontannes comme à Landos) et pour les foins tardifs (11 jours avant à Fontannes et 13 jours avant à Landos).
Des évolutions auxquelles les agriculteurs vont devoir s’adapter notamment en sortant les animaux plus tôt au printemps ou en semant des espèces prairiales à fort enracinement type dactyle, fétuque ou luzerne, moins sensibles à la sécheresse et aux coups de chaleur.


Le maïs fourrager pourrait monter en altitude
Un climat plus sec devrait compliquer la culture du maïs fourrager dans les zones basses comme à Brioude et la rendre plus facile en altitude.
Autre analyse : l’avancée des dates de récoltes des fourrages permettra d’implanter des dérobées derrière un maïs ensilage en plaine.
Concernant les céréales, pour limiter l’impact du gel au stade épi 1 cm, il sera probablement opportun de réaliser des semis plus tardifs et d’opter pour des variétés assez tardives au stade montaison mais suffisamment précoces à épiaison pour éviter l’échaudage en fin de cycle. Mathias Déroulède signale la possibilité d’implanter des dérobées après la moisson en plaine.
Le conseiller a terminé son intervention en dévoilant les pistes d’adaptation des systèmes d’exploitation.
«On a le sentiment que le changement climatique va induire quelques petits avantages pour la Haute-Loire» a indiqué le président de la Chambre d’agriculture, Yannick Fialip suite à cet exposé. Toutefois, ce dernier demande au Ministère de l’Agriculture de, lui aussi, tenir compte du changement climatique en adaptant les dates d’implantation des couverts végétaux. Même remarque de la part de Maryse Font au sujet des dates d’épandages dans les zones vulnérables.
Quant à Gilbert Guignand, vice-président de la Chambre d’agriculture, il a attiré l’attention sur la nécessité d’ajouter toute la partie dédiée à la recherche variétale dans le projet AP3C.


* Quantité d'eau réellement perdue sous forme de vapeur d'eau par une surface ou un couvert végétal.

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