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VIANDE BOVINE
Pierre Chevalier : «Nous avons encoredes combats à gagner»

Les éleveurs de viande bovine ont besoin de perspectives de prix et de soutiens ambitieux, sans pour autant crouler sous les contraintes. C’est l’un des messages fort qu’ils délivreront, aux Sables d’Olonne, les 5 et 6 février prochains à l’occasion du congrès de la Fédération nationale bovine.

«Pour les prochaines décennies, je prédis une forte
demande dans le secteur de la viande bovine».
«Pour les prochaines décennies, je prédis une forte
demande dans le secteur de la viande bovine».
© Sophie Giraud-Chatenet

Retrouvez l'article entier dans les pages de la Haute-Loire Paysanne du vendredi 31 janvier 2014.

 

En Vendée, le congrès de la FNB se penchera sur les perspectives d’avenir pour la filière viande bovine. S’interroger sur l’avenir c’est faire le constat que le présent n’est pas satisfaisant…
Pierre Chevalier : Effectivement, la situation pour les éleveurs de viande bovine n’est pas bonne. Le contexte général est délicat avec une baisse à la fois de la production, de la consommation et de l’export. Les contraintes excessives et la stabilisation des charges à des niveaux élevés plombent les trésoreries des exploitations. La chute des cours au second semestre 2013 est venue enrayer la dynamique de progression qui s’était enfin instaurée depuis deux ans. Les revenus des éleveurs demeurent en conséquence stationnaires, au plus bas niveau de l’agriculture.

 

La revalorisation des prix paraît essentielle. Quels leviers souhaitez- vous actionner pour la générer ?
P.C. : Il est clair que sans revalorisation des prix significative, le phénomène d’érosion de la production va inéluctablement s’accélérer. Au niveau de la Fédération nationale bovine, nous estimons qu’il serait suicidaire de condamner une production qui a de nombreux atouts et qui, phénomène plutôt rare en temps de crise, a des perspectives de développement. Pour nous, le redressement du secteur passe par une stratégie plus active d’exportation vers le marché mondial, un rétablissement de la demande intérieure qui nécessite de restaurer une pleine confiance envers nos produits et notre filière, une politique
incitative d’investissements pour permettre à la production de s’adapter et de se moderniser, et enfin par le développement d’un modèle de relations économiques fondé notamment sur la contractualisation et une meilleure gestion collective.


Sur l’export, quelles sont les perspectives?
P.C. : En 2013, le marché de l’export a décroché de l’ordre de – 10% environ. Le marché turc, refermé pour des raisons politique, sanitaire et fiscale, nous a fait cruellement défaut. Les volumes d’exportation vers la Grèce, le Portugal ou encore l’Italie ont aussi diminué. Nous attendons beaucoup du déplacement du Président de la République en Turquie. Il connaît l’enjeu pour notre filière. Le président de l’interprofession, Dominique Langlois fait partie de la délégation qui l’accompagne. Nous espérons que cette visite contribue à la réouverture du marché turc. Pour la filière française, l’export vers les pays tiers constitue une opportunité
majeure, que chacun en soit bien convaincu.


En quoi le projet d’accord de libre échange entre Union européenne et Canada est-il inquiétant pour la filière ?
P.C. : Nous avons appris avec stupeur ce projet qui ouvre la voie à 65 000 tonnes équivalent carcasse (tec) de boeuf canadien avec un niveau de droits de douane nuls. De tels volumes
vont nécessairement déséquilibrer un marché européen déjà fragile en raison d’une faible consommation. D’autre part, ils seront utilisés immanquablement comme «référence» pour l’accord UE-USA en discussion, risquant d’aboutir à des contingents quatre ou cinq fois supérieurs. Enfin, et surtout, rien ne garantit réellement au consommateur européen le respect de l’ensemble de ses attentes sociétales et exigences sanitaires. En conséquence, la FNB a demandé aux pouvoirs publics français et aux parlementaires européens de s’opposer,
comme ils en ont le pouvoir, à la ratification définitive de cet accord, prévu pour 2015.

 

(...)

La PAC, l’OMC, les relations avec l’aval de la filière, la modernisation, les crises sanitaires, les perspectives de développement… Autant de dossiers sur lesquels vous avez planché au sein de la FNB depuis les années 70. Dans quelques semaines, vous passerez la main, que retiendrez-vous
de tous ces combats ?
P.C. : Quand j’ai débarqué à la FNB, j’avais moins de cheveux blancs qu’aujourd’hui, mais je n’imaginais pas prendre autant de responsabilités. J’ai vécu des moments passionnants et enrichissants, parfois difficiles. Quand en 2000, à la suite de la seconde crise de la vache folle, on avait perdu la moitié de la consommation, il a fallu se bagarrer pour la récupérer. Sur le bilan de santé, la France a tenu tête, seule sur le couplage. J’ai évidemment noué des relations stratégiques avec des responsables français, européens et mondiaux. Quelle que soit la couleur,
j’estime avoir entretenu des relations constructives avec le pouvoir politique. Alors évidemment, quand on analyse, on se dit qu’on aurait pu faire mieux mais qu’on aurait aussi
pu faire plus mal.


PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE GIRAUD-CHATENET

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