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Nouveau Préfet : Première visite de terrain pour l’agriculture

Le 3 septembre le nouveau Préfet de Haute-Loire Eric Etienne s’est rendu sur le Gaec des Pierres Rouges à Lesbineyre, sur la commune de Bains. Elus et responsables professionnels agricoles ont passé en revue les grandes problématiques du moment.

Responsables professionnels et élus ont apprécié la visite du Préfet, venu 4 jours après son arrivée.
Responsables professionnels et élus ont apprécié la visite du Préfet, venu 4 jours après son arrivée.
© HLP

■Seulement quatre jours après son arrivée en Haute-Loire, le nouveau Préfet Eric Etienne était déjà sur le terrain. Et sa toute première visite était consacrée à l’agriculture !  «En Haute-Loire, 7% des actifs travaillent dans l’agriculture, donc je ne suis pas là par hasard !» a souligné le Préfet à son arrivée sur le Gaec des Pierres Rouges situé dans le village de Lesbineyres (Bains).
Invité par la FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture, Eric Etienne a pu faire connaissance avec notre agriculture, ses filières et prendre note des principales problématiques listées par les responsables professionnels et les élus.
Les échanges, qui ont permis d’aborder de nombreux sujets, se sont construits autour de la présentation technique de l’exploitation agricole de la famille Mallet : un Gaec laitier à 2 associés (Laurent et sa fille Julie) et Elisabeth, conjointe collaboratrice.


Prix des produits agricoles
Le premier sujet abordé fut le prix des produits agricoles à travers le  cas du prix du lait. Si la famille Mallet valorise correctement son lait (310 000 L livrés à Coopal) avec un prix de 361€/1000L (qualité comprise), le président de la Chambre d’agriculture, Yannick Fialip remarque qu’il manque une quarantaine d’euros aujourd’hui pour que l’ensemble des coûts de production soient couverts. Sur ce point, le Préfet a ouvert quelques perspectives avec le Plan de Relance qui devrait, selon lui, impacter positivement notre agriculture (voir P04).
Le sénateur et agriculteur Laurent Duplomb a toutefois mis en garde  sur les dangers d’une application linéaire de décisions prises au niveau national dans le cadre de ce plan : «le plan souveraineté « protéines végétales » pourrait concurencer notre filière Lentille Verte du Puy, par exemple».
Toujours sur la question des prix, les responsables professionnels ont évoqué la baisse drastique du prix des veaux. «Les veaux naissants issus du cheptel laitier et croisés charolais se vendaient environ 400 € il y a 8 ans contre 200€ à l’heure actuelle. Destinés à l’exportation, ces veaux ont subi de plein fouet la problématique de la FCO... » lance le président de la Chambre d’agriculture qui a pris soin d’informer le Préfet sur une réflexion en cours pour mettre en place des ateliers d’engraissement de veaux sur notre territoire. Intéressé par cette idée, le représentant de l’Etat a montré sa volonté de conduire cette réflexion dans le cadre de la réorganisation des filières.
Yannick Fialip a fait part de la réflexion conduite par le syndicalisme majoritaire pour inciter les Français les plus démunis à acheter local et ainsi  générer des débouchés supplémentaires pour nos filières : «pourquoi ne pas flécher une partie des aides sociales vers  l’alimentation (en priorisant les produits issus de nos territoires)  ?».
«Et les circuits courts ?» interroge le Préfet. «Les circuits courts en place en Haute-Loire doivent être pérennisés, mais ce n’est pas la réponse à tous les maux !» signale le sénateur Duplomb.


PAC : besoin de visibilité
La future PAC, celle qui sera en vigueur pour 2021-2027, a occupé une large place dans ces échanges.  «Que vont devenir les aides que perçoivent les agriculteurs dans cette nouvelle PAC ? Seront-elles pérennisées. À chaque réforme, tous les 5 ans, nous sommes plongés dans l’angoisse et cela représente un frein à l’installation !» explique le secrétaire  général de la FDSEA, Philippe Chatain. «J’ai bien compris le message : comme tout chef d’entreprise, vous avez besoin de visibilité» a répondu le Préfet.
Laurine Rousset, présidente des JA, a rebondi sur le thème de l’installation : «l’installation se porte bien en Haute-Loire ; avec une soixantaine d’installations, 2020 sera une bonne année. Toutefois, quel sera le montant de la DJA en janvier prochain ?». La Haute-Loire ayant davantage d’installations cette année et les montants d’aide étant calculés sur les installations de l’année précédentes,  les responsables professionnels ont évoqué le possible recours à des enveloppes financières non utilisées dans leur globalité par d’autres départements ; «une possibilité qui est à l’étude» a répondu François Gorieu, directeur de la DDT. Ce dernier a encouragé les agriculteurs à entrer dans la logique de la démarche Haute Valeur environnementale (HVE) : «Demain, HVE deviendra le standard pour obtenir des aides PAC».
Yannick Fialip a souligné que la Chambre d’agriculture proposait dès à présent d’accompagner les agriculteurs sur la voie de cette certification HVE.
Le Préfet ne pouvait pas passer à côté d’une problématique récurrente : la sécheresse et le stockage de l’eau. Sur ce dernier point, Eric Etienne a affirmé qu’il était ouvert sur le sujet qui sera géré au cas par cas. Sur le Gaec des Pierres Rouges, le préfet a pu mesurer l’importance des activités de diversification comme l’agritourisme qui a permis à Julie de s’installer en 2011.


Gibier à réguler
Les responsables agricoles n’ont pas oublié d’évoquer les problématiques récurrentes des dégâts de gibiers, à commencer par les cerfs et les biches dont sont victimes les éleveurs du Gaec des Pierres Rouges, mais aussi les sangliers, corneilles, et les vautours. «Nous avons récemment subi plusieurs attaques perpétrées par les vautours sur des animaux vivants (fragiles ou lors de mise-bas)» a expliqué Philippe Chatain.
«Pour les animalistes, il ne faut plus abattre les animaux. Résultat : la multiplication du loup réintroduit les dépasse. Or, l’homme a toujours régulé les populations animales, ne serait-ce que pour se nourrir ou pour des questions de concurrence» a expliqué Yannick Fialip.
«Le vautour et le loup ne sont pas compatibles avec l’élevage. Si nos anciens ont chassé le loup, c’est bien qu’ils avaient leurs raisons !» a lancé Jean-Pierre Vigier.
«On nous réclame une nature sauvage et sans homme !» a regretté le secrétaire général de la FDSEA.

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