Aller au contenu principal

Interview
"Nous pensons proposer une prime de rémunération HVE selon le nombre de produits commercialisés sous certification"

L'entreprise Gérentes basée à Araules est l'une des premières laiteries en France à se lancer dans une démarche de certification Haute Valeur Environnementale (HVE) pour le lait de vache. Explications avec le PDG Didier Gérentes.

Dès le mois de mai, Didier Gérentes pense pouvoir proposer des produits avec mention HVE dans ses magasins.

Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans une démarche de certification HVE ?
Didier Gérentes : Sur notre territoire, nous nous situons dans aucune zone AOP. Le seul créneau pour valoriser nos produits, c'est l'appellation Montagne ; notre premium est d'ailleurs sous cette appellation... Depuis plus de 2 ans, il y a des discussions auxquelles j'ai participé au niveau régional dans le but d'apporter une nouvelle valorisation aux produits dans cette démarche. Toutefois, le nouveau cahier des charges encore en cours d'élaboration me semble plus clivant que l'ac-
tuel ; en clair, certains producteurs risquent d'être exclus de la nouvelle appellation montagne. C'est pourquoi je me suis tourné vers la démarche HVE qui convient bien à notre territoire et permettra d'obtenir une meilleure valorisation du lait produit en montagne.


Qu'est ce que cela implique comme travail et investissement pour votre entreprise ?
Didier Gérentes : Il s'agit d'une certification collective de niveau 3. Pour avoir la possibilité d'utiliser la mention HVE, il faut que le produit contienne plus de 95% de lait issu de fermes certifiées. Pour l'obtenir, nous avons choisi la voie A qui consiste à répondre à des exigences réparties dans 4 catégories : biodiversité, phytosanitaires, fertilisation et irrigation. Des exigences qui ne devraient pas être trop difficiles à atteindre pour des producteurs  situés en zone de montagne, à part peut-être le critère "fertilisation" qui risque de gêner les exploitations qui manquent de surface pour épandre... Dans la grande majorité des cas, la démarche devrait être accessible sans gros investissement, ni changements significatifs de pratiques.
En ce qui concerne notre laiterie, le lait UHT HVE sera techniquement plus facile à fournir que les autres produits. A terme, pour faciliter notre travail, nous espérons produire une majorité de lait de vache en HVE de manière à isoler le lait non HVE. Et par la suite, pourquoi ne pas ouvrir la démarche aux laits et produits issus d'autres espèces (caprins, brebis) !

Quels atouts et contraintes pour les producteurs qui décident de partir en HVE ?
Didier Gérentes : "Il n'y aura pas de contraintes supplémentaires à celles déjà prévues pour les producteurs en zone de montagne car je ne tenais pas à en ajouter d'autres. Cela nécessitera juste un suivi plus rigoureux de la production.
Le niveau 1 de la certification est en cours à l'heure actuelle et donne lieu à des formations destinées aux agriculteurs intéressés. Ce niveau est financièrement pris en charge par notre OP Gérentes. Quant au niveau 3, il sera à la charge de l'entreprise. Pour l'instant, une centaine de producteurs sur 160 a répondu favorablement à nos sollicitations. J'ai bon espoir que les autres agriculteurs suivent plus tard.
Même si on n'a pas encore arrêté le niveau de rémunération des produits sous mention HVE, l'objectif c'est bien de mieux valoriser le prix du lait. Nous pensons proposer une prime de rémunération HVE selon le nombre de produits commercialisés sous certification.


A partir de quand pensez-vous proposer des produits avec la mention HVE ?
Didier Gérentes : Les producteurs devraient obtenir la certification de niveau 3 en mai 2022. Il faut souligner que cette année l'Etat propose un crédit d'impôt de 2500 euros par agriculteur ou associé pour une certification HVE en système bio comme en conventionnel. Cette aide s'arrête en 2022 pour le moment.


Des produits HVE chez Gérentes mais pour quels débouchés et quels consommateurs ?
Didier Gérentes : Très peu de consommateurs connaissent la certification HVE mais si on leur explique, cela devrait leur parler. Certains de nos clients se montrent sensibles à la démarche ; c'est le cas de l'enseigne Grand Frais qui l'exige pour les fruits et légumes. Et cette exigence risque bientôt de concerner le lait, alors autant être prêt !
HVE est aussi un atout pour la restauration collective soumise au respect de la loi EGALIM, appuyée par la loi Climat et Résilience (Août 2021), qui prévoit que 50% des achats alimentaires annuels soient de " Qualité et Durable ". C'est justement le cas des produits issus d'exploitations certifiées HVE.
 

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout La Haute-Loire Paysanne.

Les plus lus

Pour Lucas Beraud, exercer le métier d’agent est très enrichissant  sur le plan technique. (photo d’illustration)
Se perfectionner dans toutes les facettes du métier d'agriculteur
Après 2,5 ans passés au Service de Remplacement de Haute-Loire en tant qu'agent de remplacement, Lucas Beraud est désormais sur…
Loup devant un troupeau de brebis
Pour Claude Font, « le plan Loup est un échec »
Le mercredi 17 mai avait lieu une réunion d’informations sur la prédation dans le Puy-de-Dôme et au-delà, animée par la direction…
Les filles de Bonnefont : une équipe de championnes !
Les filles de Bonnefont sont championnes de France !
Supporteurs et visiteurs ont participé en nombre au championnat de France de rugby des lycées agricoles du 11 au 13 mai. Un…
"C'est le bon boulot de la coopérative qui fait venir les adhérents et qui les fidélise" explique Denis Accassat, nouveau président de la CEBM.
"Nous devons garder cette coopérative proche de ses adhérents…"
La Coopérative des Éleveurs de Bovins du Mézenc continue sa progression et affiche une hausse de +7,6% de son activité…
L'élevage de ruminants est indissociable de la présence des prairies, comme ici au pied du Mézenc.
"Il n'y a pas de prairies sans les ruminants"
Lors d'une conférence-débat organisée le 11 mai à Brioude, le scientifique de l'INRAe, Jean-Louis Peyraud a affirmé le rôle…
Succédant à Jean-Michel Forest, Christophe Chavot est officiellement, depuis le 25 avril, le nouveau président de la caisse régionale du Crédit agricole Loire Haute-Loire.
Christophe Chavot, nouveau président du Crédit agricole Loire Haute-Loire
Mardi 25 avril, en matinée, quelques heures avant ses Rencontres Économiques organisées au Scarabée de Riorges, le Crédit…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site de la Haute-Loire Paysanne
Consultez les revues de la Haute-Loire Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la Haute-Loire Paysanne