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Loup ou chien errant, la profession demande plus de transparence

Conférence de presse organisée par la FDSEA et les JA, sur une exploitation ovine à St Paulien, pour dire stop aux attaques des troupeaux sur notre département.

Au centre les éleveurs M. et Mme Rousson qui ont reçu la presse sur leur exploitation, entourrés par les responsables professionnels FDSEA et JA.

Des loups, des chiens errants… les éleveurs subissent des attaques récurrentes sur leurs troupeaux ; une situation devenue intolérable qu’ils dénoncent. Ce lundi, FDSEA et JA avaient réuni la presse sur l’exploitation ovine de Yves et Marie-Pascale Rousson, le Gaec du Bel Horizon, à St Paulien, pour exprimer leur mécontentement.
À l’heure où le gouvernement prépare le nouveau Plan loup 2018/2023, avec un objectif de 500 loups à son  terme, les responsables syndicaux ont tenu à faire un point sur le département. Trois cas d’attaques sur ovins ont été recensés en Haute-Loire depuis cet été. À St Julien du Pinet, 21 brebis ont été tuées, du côté de Chanaleilles 3 tuées dont une dévorées et sur St Bérain, une victime. Alors loup ou chien errant ? Les analyses réalisées ne permettent pas d’identifier à coup sûr le prédateur dans chacun de ces cas, le verdict étant que «le loup n’est pas exclu». Et cette mention irrite les responsables syndicaux qui souhaitent une plus grande transparence sur ces attaques pour connaître précisément s’ils ont à faire à un loup ou un ou des chiens errants. «Car la procédure d’indemnisation et de protection n’est pas du tout la même» explique Claude Font en charge du dossier «Prédation» à la Fédération nationale ovine.
Si sur Chanaleilles ou St Bérain, des secteurs proches des zones où le loup a clairement été repéré, le doute est réel, sur St Julien du Pinet, les professionnels pensent qu’il s’agit plutôt de chiens, tant d’un point de vue géographique que sur le mode opératoire.

Chien ou loup, il  faut faire la différence
En cas d’attaque par des chiens errants, l’éleveur doit pouvoir identifier le propriétaire du ou des chiens et prouver leur responsabilité afin d’être indemnisé par l’assurance du dit propriétaire. Et ce n’est pas toujours facile parce que bien souvent «les chiens sont partis quand l’éleveur découvre le massacre» précise Thierry Cubizolles secrétaire général de la FDSEA. Yves Rousson a lui-même été victime d’une telle attaque sur son troupeau, il y a quelques années et ayant pu identifier les auteurs, il a pu être indemnisé par l’assurance. De nombreux cas sont chaque année connus ou non, selon que l’information remonte au niveau départemental. Sur cette problématique, les responsables professionnels font appel à la responsabilité des propriétaires de chiens pour ne pas les laisser divaguer. «Souvent par jeu au départ, les chiens entrent dans les parcs des moutons et font un véritable carnage sur un troupeau apeuré qui ne peut s’enfuir. Les dégâts sont alors importants avec des bêtes tuées, d’autres blessées, et des conséquences à plus longues échéances avec des baisses de production, des avortements… bref du stress» reconnaissent-ils. Alors Thierry Cubizolles de lancer comme un avertissement : «la nature est à tout le monde, et chacun est responsable des animaux qu’il possède…».
Si l’attaque est attribué au loup ou que celui-ci n’est pas exclu, alors l’éleveur peut être indemnisé dans le cadre du Plan loup, mais «doit mettre en place des mesures de protection telles des chiens de protection, des filets ou clôtures électrifiées, moyens pris en charge à 80 % par l’État mais payés à n+1», et surtout, dénonce la profession, «non efficaces». En effet, comme l’explique Claude Font : «rebuté une première fois, le loup analyse et contourne la protection pour attaquer».
Le message délivré par la FDSEA et les JA ce lundi, c’est un besoin de transparence pour appeler un loup, un loup, et un chien, un chien… Et non pas cacher la réalité. Claude Font lance : «On achète la paix… mais ce n’est pas une solution». Et ce surtout si le futur Plan loup sort dans la version actuelle. Il est en effet prévu une augmentation du nombre de loups jusqu’à 500, alors qu’avec 360 environ aujourd’hui les dégâts sont déjà importants. Il est prévu aussi, que dans les zones où la présence du loup est avérée, les éleveurs devront mettre en place des moyens de protection qui entreront dans la conditionnalité des aides agricoles.
Dans ce dossier chaud, où la profession a du mal à se faire entendre face aux défenseurs du loup au nom de la biodiversité, Claude Font soulève néanmoins une note positive. Le Parlement européen considère aujourd’hui que le loup a atteint un bon niveau de conservation, et que sa propension pourrait à terme perturber l’écosystème. Alors le débat entre élevage et préservation du loup est loin d’être clos.

Le loup en chiffres
En France, l’effectif moyen est de l’ordre de 360 loups.
On dénombre plus de 10 000 victimes (ovins, bovins, équins) par an, avec une hausse de 12 % par an depuis 1995, et 1 300 victimes de plus en octobre 2017 par rapport à octobre 2016.
Coût : 1.8 million d’€ en 2004, 7.4 millions d’€ en en 2010 et 26.5 million d’€ en 2016.

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