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Bâtiment agricole
Les porteurs de projets en bâtiments s'alarment de la flambée des prix des matériaux

Les exploitants agricoles qui portent un projet d'investissement en bâtiment subissent de plein fouet les effets négatifs de la pandémie de Covid-19. Un jeune agriculteur de Vernassal témoigne.

La flambée des prix des matières premières empêche Cyril Danthony  de démarrer ses travaux.

À Fespescle, commune de Vernassal, sur l'exploitation de Cyril Danthony, un JA installé sur la ferme familiale en remplacement de son père en avril 2020, les travaux de construction ne démarreront pas comme prévu d'ici quelques semaines... Malheureusement comme beaucoup d'agriculteurs qui portent à l'heure actuelle un projet d'investissement en bâtiment, ses plans sont contrariés par une hausse conséquente des prix des matières premières et des délais d'approvisionnement en matériaux rallongés.
Installé en Earl avec sa mère Nathalie sur 95 ha avec 60 vaches laitières montbéliardes, Cyril a souhaité arrêter la production laitière pour se lancer dans l'élevage de vaches allaitantes avec un troupeau de 60 mères aubracs. Cette reconversion nécessite toutefois de procéder à certains travaux en vue d'adapter ses bâtiments existants à sa nouvelle activité. "Avec l'aide du service bâtiment de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, j'ai prévu de transformer un hangar de stockage existant en bâtiment pour mes animaux, de faire construire un nouvel hangar à stockage, d'installer une fosse à fumière et de modifier l'aménagement intérieur de ma stabulation libre pour vaches laitières en vue d'accueillir les aubracs" explique le JA qui avoue être un peu pressé par le temps puisque cet hiver il va devoir garder les deux cheptels (laitier comme allaitant) en même temps sur la ferme.


Doublement des prix
Or, il y a quelques jours, Cyril a appris une mauvaise nouvelle de la part de l'entreprise qui doit intervenir sur ses bâtiments : "Lorsque je l'ai contacté, on m'a dit que c'était toujours d'accord pour réaliser la charpente métallique du hangar, mais à des tarifs qui ont doublé ! Une conséquence de la crise sanitaire apparemment... Le prix de certains métaux et en particulier du fer ont quasiment doublé ! Résultat : les devis qui ont été signés il y a quelques mois ne sont plus valables aujourd'hui et le montant de mes investissements ont presque doublé". L'autre problème concerne le financement de ses travaux : "Les emprunts, que je n'ai pas encore débloqués à ce jour ne permettent plus de financer les travaux. Quant aux subventions, je peux compter sur un délai pour réaliser les travaux mais qui sait comment la situation va évoluer ? D'ailleurs je crains que le prix des matières premières reste haut". Cyril est d'autant plus inquiet qu'il n'a pas encore fait le tour de tous les artisans : "Je n'ai pas encore demandé à l'électricien, au plombier ni au vendeur de matériels de contention pour voir si eux aussi appliquaient des hausses de tarif. Heureusement que mon exploitation fonctionne avec la production laitière, sinon je pense que mon installation aurait été remise en question".


Dans une impasse
Comme bien d'autres agriculteurs, Cyril se trouve donc dans une impasse. "Je ne sais pas s'il faut débloquer les prêts ou pas... s'il faut repousser mes investissements. C'est angoissant une situation pareille !".
Le jeune agriculteur ne peut toutefois s'empêcher de s'interroger sur les véritables causes de cette situation : "Que les prix augmentent de quelques pourcents en raison de la crise sanitaire, je peux le comprendre, mais de là à ce qu'ils doublent, j'ai du mal à le croire ! Nous les agriculteurs, on est toujours le dernier maillon de la chaîne... Mes investissements vont être bien supérieurs et je n'obtiendrai pas plus de valorisation par mon travail".
Cyril Danthony qui va avoir du mal à respecter ses engagements espère un peu de compréhension de la part des instances décisionnelles et des partenaires financiers.
 

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