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Récolte de l'herbe
Les clés de la réussite pour des fourrages de qualité

Pour avoir du fourrage en quantité et en qualité, l'objectif est de récolter au stade optimum et de viser l'autonomie
fourragère sur l'exploitation.

Bovins devant fourrage
L’alimentation, le cœur d’un système d’élevage.
© Chambre d'agriculture 03

Comment réussir un bon fourrage ? Voici  quelques recommandations afin d’améliorer la qualité de vos fourrages et ainsi, limiter la quantité de concentrés distribuée. L’objectif étant de récolter au stade optimum pour avoir la quantité tout en conservant la qualité. Ainsi, les rations du cheptel de souche pourront être basées sur les fourrages à base d’herbe. Il est possible de viser l’autonomie fourragère, énergétique et protéique pour les vaches à veaux et les jeunesses. Pour cela, en fonction des périodes de vêlage, les fauches précoces peuvent être indispensables. Avec des foins de qualité, l’ajout de complément sera nécessaire sur la période de préparation au vêlage et la lactation.


Stade de récolte : anticiper et décider plutôt que subir !
Des différences de près de 0.2 UFL/kg MS et 30 PDIN g/kg MS peuvent être observées pour un même fourrage récolté à deux stades différents. Des RG peuvent perdre jusqu’à 1.5 point de MAT/semaine une fois passé le stade épiaison.
Rappelons que le meilleur compromis entre qualité et quantité pour la majorité des fourrages se situe au stade début épiaison. Passé ce stade, la qualité diminue fortement. Des repères par rapport à la somme de températures depuis le 1er février sont établis afin d’anticiper l’arrivée de ce stade quelles que soient les années.
Néanmoins, les foins peuvent être réalisés jusqu’à floraison. Il faut cependant être bien conscient que la qualité du fourrage à la floraison est fortement dégradée, et que passé ce stade, la quantité n’augmente plus. Il serait totalement inintéressant de faucher après floraison.
Les repères en somme de températures varient énormément d’une année à l’autre. Par exemple, sur les 5 dernières années, nous pouvons observer un écart de près de trois semaines entre une année précoce (20 avril) et une année tardive (5 mai) à Montbeugny pour la somme de 750°Cj.
Il est donc très important de suivre l’évolution des sommes de températures de l’année, et d’observer ses prairies afin d’anticiper les chantiers et se préparer au mieux. Afin de vous accompagner dans les prises de décisions et anticiper les récoltes, les bulletins InfoPrairie sont publiés toutes les semaines. Pour que la qualité et les repousses soient au rendez-vous, dès que les conditions de portance et fenêtre météo le permettent, on fauche !


Hauteur de coupe : ne pénalisez pas le potentiel de vos prairies !
Visez une hauteur de 5-7 cm. En dessous, la qualité du fourrage est diminuée,  le risque de souillures est important et les repousses sont pénalisées. Il faudrait alors attendre jusqu’à dix jours de plus pour la repousse de l’herbe avant de pouvoir y faire pâturer des animaux (hauteur d’herbe d’entrée = 8-15 cm).
De plus, ramener de la terre favorise le développement des bactéries butyriques, néfastes à la conservation de l’ensilage, et provoque l’apparition de moisissure. Des foins poussiéreux peuvent être à l’origine de troubles pulmonaires.  En outre, cela favorise la circulation d’air, ce qui favorise le séchage.
S’agissant des luzernes, la hauteur de coupe à viser est de 8 cm.


Taux de Matière Sèche : le bon choix au bon moment !
Pour les ensilages, le taux de matière sèche à viser est compris entre 25 et 30%. En dessous, les pertes par jus (riche en sucres et matière azotée) peuvent être importantes et l’utilisation du fourrage est délicate. En pressant une poignée d’herbe entre ses mains, aucun jus ne doit être extrait. Au-dessus de 30%, le tassage devient compliqué et les risques de mauvaise conservation dus à la présence d’air dans le silo sont grands.
Pour l’enrubannage, le taux de matière sèche à viser se situe aux alentours de 50%. Au-delà, le risque de moisissures est élevé. Il est préférable de récolter un fourrage un peu humide lorsque les conditions météo menacent plutôt que de laisser mouiller une récolte, ou ne pas faucher et perdre en qualité.
Pour une bonne conservation des foins, le taux de matière sèche recherché est supérieur à 80%. Entre 80 et 85% de MS, le fourrage est craquant, et cède au bout de quelques tours de moulinet. Il faut entre 3 et 6 jours dans des conditions idéales pour atteindre ces 80%. Le temps de séchage varie énormément entre graminées et légumineuses, et même entre graminées. Les Ray Gras sont en général longs à sécher. En dessous, le risque de moisissures est important. Un foin pressé trop humide (attention aux presses hautes densité) peut  fermenter : il s'échauffe et la qualité diminue. C’est le cas notamment des foins dégageant une odeur de caramel. Les conséquences peuvent être beaucoup plus graves lorsque les risques d’incendies sont élevés. Attention donc au taux de matière sèche des fourrages.


Astuces fanage et conservation
Pour le fanage, le séchage de l'herbe se fait en 2 temps :
   - une phase rapide, dans les quelques heures après la fauche, où l'eau est perdue par les stomates des feuilles ; celles-ci  desséchant plus vite que les tiges, l'eau des tiges migre ensuite vers les feuilles,
   - une phase lente, pendant laquelle l'eau restante est évacuée à travers la cuticule.
Aussi, pour profiter au maximum de la première phase rapide, il faut faner énergiquement dans les 2h après la fauche. Et si le temps est beau, un 2ème fanage peut être effectué le jour même. Par la suite, faire un fanage à chaque fois qu'il y a une différence nette d'humidité entre le dessus et le dessous de la nappe de fourrage, en évitant le travail en pleine chaleur, pour limiter les pertes de feuilles.
Préférez donc faner le matin, avant disparition de la rosée pour les légumineuses notamment, plus fragiles. Les pertes de feuilles peuvent aller jusqu’à 30% dans de mauvaises conditions. Or ce sont les feuilles qui sont les plus riches.
La vitesse d’avancement peut être relativement élevée, en revanche, le régime des toupies doit être assez lent pour ne pas abimer le fourrage.


Conservation : stockez et conservez malin !
Pour une meilleure conservation, les brins d’ensilages doivent être de 7-8 cm afin de faciliter le tassage et limiter l’air dans le silo. Concernant l’auto chargeuse,  veillez à ce que le fourrage ne soit pas trop sec et apportez une attention particulière au tassage. De manière générale, plus les brins sont secs et longs, plus le tassage doit être important.
Dans tous les cas, le silo doit être fermé le jour même.
En ce qui concerne l’enrubannage, les bottes doivent être les plus régulières possibles et l’enrubannage doit se faire dans les heures qui suivent le pressage. Attention au risque de perforation des films par les tiges de luzerne, préférez l’utilisation de filet et doubler les tours de films.
Préparez les faucheuses !
 

 

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