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Le sous-préfet d'Yssingeaux prend connaissance des dossiers sur une exploitation à Tence

Le 10 novembre, la FDSEA et les JA de Haute-Loire ont invité le sous-préfet d'Yssingeaux sur l'exploitation de Yvon Charra à Tence. Objectif : faire connaissance et sensibiliser le représentant de l'État aux problématiques de l'agriculture du département.

Le sous-Préfet, à droite sur cette photo, en compagnie de Philippe Chatain, Anne Rogues, Christophe Merlin et Cécile Brette.
© © HLP

Un nouveau sous-préfet, Fabrice Bonicel, est arrivé fin août sur l'arrondissement d'Yssingeaux. Comme il est désormais de coutume, la FDSEA et les JA l'ont invité à découvrir l'agriculture du département en lui donnant rendez-vous dans le village de Freycenet à Tence sur l'exploitation laitière de Yvon Charra qui élève 40 montbéliardes, 20 génisses et produit 227 000 L de lait livrés à l'entreprise Gérentes. Un exploitant qui prendra sa retraite en cette fin d'année pour laisser sa place à son fils Axel en cours d'installation. L'installation qui fut d'ailleurs le tout premier sujet abordé par les agriculteurs.

Accompagner davantage, ceux qui investissent plus
Le département fait preuve d'une bonne dynamique à l'installation, avec 94 installations prévues fin 2022. "Certes, il y a des projets mais le plus dur reste à venir... Je me suis installé en 2021 avec un projet de bâtiment pour mes vaches laitières et aujourd'hui, j'en suis à + 100 000€ de surcoût sur les matériaux par rapport au projet initial" explique Romain Merle, membre du bureau JA qui dénonce par ailleurs des réactions inquiétantes de la part de riverains lorsqu'un projet bâtiment émerge. Pour le secrétaire général de la FDSEA, Philippe Chatain, ce manque de confiance évident cause des problèmes d'ordre financier et moral aux agriculteurs. Sur ce point, le sous-préfet s'est montré très compréhensif et a assuré les agriculteurs de son appui : "les riverains c'est une problématique que l'on connaît et que l'on gère". Christophe Merlin, directeur départemental adjoint à la DDT, a invité les agriculteurs à ouvrir leurs portes aux riverains... "C'est indispensable d'ouvrir nos portes, il faut faire le premier pas et expliquer ce que nous faisons" a confirmé Jean-Julien Deygas, responsable professionnel (président Haute-Loire Conseil élevage et de l'OP Gérentes) installé sur Tence. Ce dernier a exprimé son inquiétude sur les coûts à la hausse des bâtiments d'élevage et sur l'accompagnement à donner aux jeunes qui investissent en production laitière ; ce qui l'amène à demander un accompagnement plus important pour ceux qui investissent davantage.

Egalim : faire appliquer la loi
La loi égalim s'est ensuite invitée tout naturellement dans les échanges avec le sous-préfet et les membres de la DDT, Christophe Merlin et Cécile Brette adjointe au chef du service économie agricole. "Nous comptons beaucoup sur cette loi pour vivre dignement de notre métier mais on a du mal à faire passer le message auprès des agriculteurs. Et nous avons besoin de l'appui des services de l'État pour faire respecter les règles auprès des intermédiaires..." signale Philippe Chatain. Un producteur de porcs déplore la décision de certaines coopératives bretonnes d'appliquer un taux de 5% sur les coûts de production dans les contrats tandis que la FDSEA préconise un minimum de
51% ! Même attitude chez certaines coopératives laitières qui ne respectent pas la loi égalim. Jean-Julien Deygas alerte sur la baisse des volumes de lait produits, sur la perte régulière d'effectifs bovins et porcins en Haute-Loire et sur la nécessité que les agriculteurs puissent gagner leur vie grâce à des prix corrects. Car sans signaux positifs, pas d'installation et pas d'avenir pour les filières et abattoirs en place... Les responsables professionnels ont demandé l'appui de tous les services de l'État pour faire appliquer la loi Égalim.
Alors que les taux de perte définitifs restent encore à déterminer dans le cadre de la procédure des calamités, la sécheresse fait toujours partie des préoccupations des agriculteurs, avec une menace qui plane sur l'alimentation en eau cet hiver... Christophe Merlin a annoncé "le paiement des acomptes au fil de l'eau" en fonction des déclarations faites sur télécalam et la reconnaissance des taux de pertes définitifs après le 9 décembre.
Les agriculteurs se sont montrés réticents à l'égard du fonctionnement du processus 3 STR (système de suivi des surfaces en temps réel) que ce soit dans les zones blanches et chez les agriculteurs "pas connectés ou qui ne disposent pas de smartphones" ; un point que le sous-préfet fera remonter.

Vigilance sur la souveraineté alimentaire
Philippe Chatain a alerté sur le danger que représentent les accords internationaux pour les agriculteurs français "qui font de l'ultra qualité et qui subissent en même temps la concurrence déloyale de produits qui ne respectent pas nos normes". "La souveraineté alimentaire est un sujet qui compte pour le gouvernement ; ce dernier s'est montré vigilant et très réticent sur ces accords" a signalé le sous-préfet.
Dans le contexte incertain que l'on connaît en matière d'énergies, un éleveur porcin a questionné le sous-préfet sur les procédures en place pour anticiper d'éventuelles coupures d'électricité cet hiver dans les élevages. Le représentant de l'État s'est montré rassurant en expliquant que "la coupure sera un cas extrême et avant d'en arriver là, il existe d'autres solutions telles que des baisses de tension ou effectuer des coupures sur des entreprises identifiées au préalable. Et si coupure il y a, elles ne seront que temporaires, sectorisées et avec une prévenance de 2 jours".

Chasse - prédation
Les agriculteurs ont évoqué la chasse et ses points noirs (agrainages illicites, élevage illégal et commerce de sangliers...) situés principalement dans la vallée de la Loire ; "la loi sera respectée" a assuré Fabrice Bonicel. Alors que les corbeaux ne sont plus "gérables" dans ce secteur de la Haute-Loire, les agriculteurs "qui subissent l'ultra environnementalisme" ont informé le sous-préfet de leur souhait de faire classer "nuisibles" certains corvidés.
Enfin, la prédation fut également au programme de ces échanges histoire de rappeler au nouveau venu que l'élevage ne survivra pas à la présence du loup.
Très attentif, le sous-préfet originaire de Lozère et qui se présente comme "l'État au dernier kilomètre", s'est montré à l'écoute de la profession. "Même si l'on ne peut pas tout résoudre à notre niveau, l'écoute et l'accompagnement sont là".
 

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