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Safer
Le marché de l’espace rural recule encore en Auvergne

En 2012, l’activité de la Safer Auvergne enregistre un repli de 1,3 % par rapport à 2008. Cette fermeture du marché inquiète d’autant plus qu’elle s’accompagne d’une artificialisation galopante.

Le marché de l’espace rural en repli de 22 816 hectares en Auvergne en 2012.
Le marché de l’espace rural en repli de 22 816 hectares en Auvergne en 2012.
© SG

Le rebond du marché foncier constaté en 2011 aura finalement été de courte durée. Réunis en assemblée générale, vendredi 21 juin, à Aulnat, les représentants de la Safer Auvergne ont à nouveau dévoilé des chiffres témoignant d’un retrait du volume des transactions de terres. “Nous avons observé en 2012, une fermeture de 6,3 % des marchés fonciers en surface. Le marché de l’espace rural en Auvergne chute ainsi à 22 816 ha, inférieur de 11,3 % à son niveau d’avant crise de 2008”, a expliqué Christian Liabeuf, président de la Safer Auvergne.

Nouvel attrait pour les terres céréalières

Les conséquences de la crise économique qui dure sont nombreuses et impactent aussi les marchés fonciers : certains propriétaires préfèrent conserver leur patrimoine immobilier face à l’instabilité des marchés financiers et suite à la réforme de la fiscalité des plus-values immobilières. Les demandes d’investisseurs souhaitant sécuriser leurs avoirs financiers via l’achat de terres sont elles de plus en plus nombreuses. Les exploitations orientées vers l’élevage sont fragilisées par la volatilité des cours et l’augmentation des charges, il leur est donc de plus en plus difficile d’avoir accès au financement bancaire pour l’accès au foncier. Autre évolution : le changement de destination des terres pour faire des céréales à la place de l’élevage et les incertitudes dans l’évolution des aides de la nouvelle Pac. En conséquence, les prix du foncier restent élevés. En dix ans, le prix moyen par hectare du segment de marché des terres et prés libres non bâtis a progressé de 39,8 %. Entre 2011 et 2012, ce prix moyen a augmenté de seulement 0,5 % à 4 135 euros/ha. La situation diffère cependant selon les départements. L’Allier affiche des tarifs en nette progression de l’ordre de + 3,7 %, avec là aussi des disparités selon les zones. La plus forte progression est observée sur la zone céréalière du Val d’Allier avec + 9 %. Dans le Cantal, le prix moyen se stabilise. Depuis deux ans, on observe dans ce département un resserrement de la fourchette des prix pratiqués. En Haute-Loire, le prix moyen du foncier connaît une baisse significative de 4 %, bien que le marché continue d’être réduit en volume. Cette évolution négative est d’autant plus prégnante à l’est du Brivadois et sur la Margeride. Du côté du Puy-de-Dôme, le prix moyen est stable, même si, comme dans l’Allier, l’engouement pour les terres céréalières fait progresser significativement les prix en Limagne. Comment enrayer l’artificialisation ? Le contexte reste donc tendu. Une tension exacerbée par l’artificialisation des terres qui s’est emballée ces dernières années. “Depuis 2007, en France, 80 000 ha de terres agricoles ont été artificialisées, soit un département tous les sept ans”, a indiqué Christian Liabeuf. La consommation des sols agricoles est actuellement plus rapide que celle de la population. Pour enrayer ce processus, la Safer intervient auprès des collectivités. L’idée est de les inciter à utiliser des bâtiments existants avant d’envisager de créer de nouvelles zones. Christian Liabeuf a évoqué la création d’une charte régionale qui se préoccupe du foncier. L’idée peut être intéressante, selon Nicolas Bardy, président des Jeunes Agriculteurs du Massif central, à condition que les élus s’engagent véritablement. Pour Patrick Escure, président de la FNSEA Auvergne, il est indispensable de “lutter contre les friches industrielles. Bloquer des terrains, pourquoi pas, mais à condition que cela crée de l’activité économique sur le territoire, que ce ne soit pas un seul transfert d’activité”. Signe que les problématiques du foncier sont prises au sérieux, “la plupart des lois qui vont arriver en discussion, sur l’agriculture, la biodiversité ou encore sur la décentralisation, comportent des articles relatifs au foncier”, a indiqué Emmanuel Hyest, le président de la FNSafer.

 

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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