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Langage
Le " baby talk ", un langage sensible pour parler aux animaux

Une étude vient de démontrer qu’il faut parler aux chevaux… comme l’on parle aux jeunes enfants ! Hypersensibles
à nos émotions, ces animaux se montrent plus attentifs et nous comprennent mieux si on leur parle de cette façon.

Cheval et son maître
Il ne faut pas avoir peur du ridicule, le baby talk est la meilleure façon de se faire comprendre de son cheval : ce serait bête de s’en priver !
© © Françoise Thomas

On s’est tous surpris en train de parler " gnangnan " à un animal, essentiellement à nos animaux de compagnie et familiers, parmi lesquels les chevaux. On se retrouve ainsi à gratouiller l’un d’eux en lui disant qu’il est le plus beau, à lui demander comment il va, avec la bouche en cul-de-poule et des modulations dans la voix. Et puis pour peu qu’il y ait du monde pas loin, ou même si l’on est seul, on se ravise, tout rouge, se sentant tout à coup ridicule de se comporter de la sorte. Une récente étude menée par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et l’Inrae montre pourtant que c’est la meilleure façon d’entrer en communication avec nos amies les bêtes !


L’attitude corporelle n’interfère pas
" Spontanément les cavaliers vont parler à leurs chevaux comme des parents parlent à leurs jeunes enfants, détaille Léa Lansade, donc avec beaucoup de sourire, de prosodie, c’est-à-dire des variations dans les intonations de la voix qui vont des aiguës au plus graves, et cela en utilisant des mots simples et en les répétant ". La chercheuse en éthologie à l’IFCE poursuit en rappelant que les études ont montré que c’est ainsi qu’un jeune enfant apprend le mieux. Il en est de même pour les tests réalisés avec des singes et avec des chiens. Et donc désormais, toujours ces mêmes conclusions avec les chevaux. "Avec les primates notamment, les voix étaient enregistrées. Pour les chevaux, les gestes étaient strictement les mêmes ", donc attitude du corps neutre " ce n’est vraiment que l’intonation de la voix qui chan-
geait ", insiste Léa Lansade. Les chevaux sont donc très réceptifs à ce parler " que l’on appelle baby talk ou PDS, pour pet-directed speech ", présente la chercheuse.


Comme la jument à son poulain
" Avec ces animaux, véritables éponges émotionnelles, on sait que lorsque l’on utilise une voix de colère, leur rythme cardiaque s’accélère. L’étude a donc montré que le PDS induit aussi des réactions chez le cheval ".
Ainsi, lorsqu’on lui désigne de cette façon un seau rempli de nourriture, il se montre plus réceptif et se dirige vers le seau… ce qu’il ne fait pas lorsque le seau est désigné avec une voix " neutre ". Idem " quand on a gratouillé les chevaux en leur parlant ainsi, ils se sont sentis beaucoup plus détendus et se sont mis en retour à vouloir " groomer " (NDLR toiletter !) celui qui les caressait, signe qu’ils avaient compris l’intention de la personne et qu'ils appréciaient ".
Et encore une fois, cela ne se passait pas lorsqu’un ton neutre était utilisé. Lorsque l’on y prête attention " cela se retrouve dans la façon dont la jument communique avec son poulain, avec des modulations plus douces, et aussi plus saccadées". " Attention cependant, prévient Léa Lansade, il n’est pas question d’infantiliser les chevaux pour autant ", c’est bien d’approche verbale dont il s’agit ici.


Singe, cheval… bovin ?
Et pour aller plus loin pour toute personne en contact avec des chevaux, et notamment les éleveurs, adopter ce langage va faciliter le relationnel au quotidien, qu’il s’agisse de pansage, nourrissage ou soins, en obtenant des animaux qu’ils soient plus détendus, plus réceptifs, plus coopératifs. Aussi, pour la chercheuse, il est vraiment intéressant d’oublier sa peur du ridicule : " il est prouvé que cette façon de parler améliore le bien-être animal, facilite les relations et la communication avec eux, il serait donc bête de s’en priver ! ". Et de là à imaginer que les bovins pourraient eux aussi être sensibles à cette attitude, il n’y a vraiment qu’un pas. " Les bovins font vraiment partie des espèces sur lesquelles il y a le moins d’études car il n’y a quasiment aucun chercheur en France sur la cognition des bovins, alors qu’il y a de très fortes chances pour qu’ils réagissent de la même manière ", suggère Léa Lansade. À tester !
 

 

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