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L’atout “vert” de la Haute-Loire à valoriser

La communication sur le métier d’agriculteur, la diversification des productions, l’accès à l’eau, les nuisibles, le menu végétarien dans les cantines..., autant de sujets ont été abordés lors de la dernière session.

Le Préfet Nicolas de Maistre a présenté son plan d’actions pour l’agriculture de Haute-Loire.
Le Préfet Nicolas de Maistre a présenté son plan d’actions pour l’agriculture de Haute-Loire.
© HLP

Le 29 novembre, c’était jour de session à la Chambre d’agriculture. Une occasion pour les élus et invités d’évoquer les grandes préoccupations agricoles du moment.
Le président de la Chambre d’agriculture, Yannick Fialip a présenté les 3 axes du contrat d’objectifs signé entre le Ministère de l’Agriculture et le réseau des Chambres d’agriculture : «il s’agit d’accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques ; créer plus de valeur dans les territoires ; faire dialoguer agriculture et société». C’est dans ce cadre-là, que la Chambre d’agriculture entend notamment porter un diagnostic technico-économique de toutes les exploitations du département d’ici 5 ans et conduire une action avec les EPCI (établissement public de coopération intercommunale) pour dialoguer avec la société.
Lors de cette session, le préfet, Nicolas de Maistre a confié sa vision stratégique pour l’agriculture du département. «L’agriculture est une activité économique qui doit permettre à ses actifs d’en vivre» et pour cela, le représentant de l’État préconise deux politiques complémentaires : construire des modes de productions complémentaires pour conforter le revenu des agriculteurs couplé à la politique conduite collectivement par la profession agricole pour obtenir des prix rémunérateurs.
Il propose également de poursuivre sur la voie de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique en s’appuyant sur le stockage de l’eau. Enfin il faudra, selon lui s’assurer de la consolidation du réseau de conseil de proximité que constitue les services de la chambre départementale d’agriculture.
Concernant la diversification des productions, «elle est déjà présente en Haute-Loire. Ainsi, en 2019, nous avons 39 installations avec plus de 20 productions différentes» a indiqué le président des JA Anthony Fayolle.
Un combat pour l’image
Dans ce contexte d’agribashing, le Préfet a vivement encouragé la profession agricole à mener le combat pour l’image. «La Haute-Loire est un département très vertueux du point de vue environnemen-
tal avec 50% du territoire recouvert de prairies, 40% par la forêt, une qualité des eaux qui progresse et une utilisation minime des produits phytosanitaires». Le préfet a donc invité la profession à communiquer positivement sur ses pratiques agricoles vertueuses...
Yannick Fialip a salué l’intervention du représentant de l’état qui a fait en sorte que le défrichement de parcelles forestières (de plus de 4 ha) pour la remise en prairie, ne soit plus sanctionné par le paiement d’une taxe.
Le chamois fait bondir les élus
Le Préfet a par ailleurs annoncé qu’il avait validé l’engagement d’une réflexion  pour l’introduction du chamois en Haute-Loire suite à une demande de la Fédération Départementale des Chasseurs.
Une annonce qui a fait bondir Fabienne Demars, agricultrice sur le secteur du Mézenc, qui doit déjà composer avec deux problématiques : les rats taupiers et les marmottes (introduites il y a 20 ans). «Aujourd’hui, on se sent démunis face à la prolifération de ces rongeurs ! On investit sur nos fermes et il n’y a plus moyen de travailler !» a-t-elle lancé avec découragement.
Le session fut l’occasion de faire un point sur les aides PAC 2019. «Après 3 années difficiles (2015, 2016, 2017), 2018 a marqué un retour à un calendrier normal. Pour la campagne 2019, 3 720 dossiers ont été enregistrés et les versements des 16 et 17 octobre ont permis de dépenser 65 millions d’€ en Haute-Loire. L’essentiel des dossiers verront leurs soldes payés au 12 et 13 décembre» a indiqué Nicolas de Maistre, qui rappelle que «les paiements PAC représentent un apport de 28 000 € par exploitation». Sur ce dossier, le président de la FDSEA, Thierry Cubizolles, a  insisté sur les lourdes conséquences induites par ces gros retards de paiement sur les exploitations. Le Préfet veut aussi s’attaquer à la problématique du foncier, c’est pourquoi Thierry Cubizolles a demandé au préfet de rassembler l’ensemble des acteurs concernés, en vue de réfléchir aux actions à mettre en place et ainsi redonner de l’espoir aux jeunes installés ou aux futurs installés.
À plusieurs reprises, les élus ont pointé du doigt une autre problématique récurrente : l’emploi en agriculture. «20% des agriculteurs vont mal ; ils sont en burn-out à cause d’une charge de travail trop importante et d’une déconnexion face aux nouvelles technologies» indique Christian Gouy, président du pôle emploi agricole.
«L’engagement des jeunes dans notre métier n’est pas évident et quand on cherche un salarié, c’est compliqué !» rebondit Gilbert Guignand, président de la Chambre d’agriculture Aura. Et pour contrer  l’agribashing, qui nuit à l’emploi agricole, ce dernier a annoncé «la formation d’une quarantaine d’agriculteurs par département, dans le cadre du contrat d’objectifs, en vue de communiquer positivement sur notre métier».
Mais pour le président de la Chambre d’agriculture, le principal frein à l’installation, ce sont les revenus qui ont bien du mal à décoller en raison de charges trop élevées.
Menus végétariens
Le repas végétarien proposé une fois par semaine dans les cantines scolaires s’est évidemment invité dans les débats. «Les végétariens  représentent seulement 2% de la population, et l’on veut imposer ce mode d’alimentation à tout le monde !» lance Yannick Fialip qui poursuit sur les préconisations de l’OMS en matière d’alimentation : «l’OMS recommande une consommation hebdomadaire entre 700g et 800g de viande par personne. En France, nous en consommons 500g contre 1,2kg aux États-Unis. Il faut un juste milieu !».
Le président de la Chambre d’agriculture met toutefois en garde les élus de nos communes contre certaines pratiques qui consistent à remplacer la viande par des aliments protéinés à base de soja issus de l’importation : «Attention, vos décisions en matière de restauration scolaire ne sont pas neutres. Si on tourne le dos à la viande de qualité produite localement, cela signifie moins d’emplois et moins d’enfants dans les écoles !».

Sécheresse - grêle
Le dossier de demande de reconnaissance de calamités agricoles au titre de la sécheresse 2019 sera présenté au   comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) le 18 décembre 2019. Quant aux 4 communes du nord-est du département sévèrement impactées par la grêle, un dispositif de démarches individuelles est en place.

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