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L’agriculture reste une priorité…

Dans un contexte inédit de confinement sur tout le territoire français, l’agriculture reste une activité qui bénéficie d’une dérogation puisqu’elle a pour finalité de nourrir les populations et que le travail ne peut être reporté.

Les travaux agricoles n’attendent pas, les agriculteurs sont donc aux champs et dans leurs étables.
Les travaux agricoles n’attendent pas, les agriculteurs sont donc aux champs et dans leurs étables.
© HLP

Depuis le 16 mars dernier, la France, comme bon nombre d’autres pays, est figée dans une situation complétement inédite de confinement pour faire face à la pandémie du Coronavirus ou Covid-19. Tous les citoyens sont invités à rester chez eux et à restreintre leurs contacts avec autrui. Pourtant, la vie continue et il a fallu s’organiser pour maintenir certaines activités indispensables dans les domaines de la santé d’abord, de la sécurité… et de l’alimentation. L’agriculture et ses filières amont et aval, quoique fortement impactées, continuent à fonctionner moyennant une réorganisation et une adaptation, souvent au jour le jour.
Forces unies
Ainsi, la FNSEA, l’ANIA, la Coopération Agricole, la FCD et les autres distributeurs indépendants «unissent leurs forces pour prendre toutes les dispositions permettant à la filière alimentaire de fonctionner de manière optimum», ont écrit les quatre fédérations dans un communiqué. Agriculteurs, éleveurs, coopératives, entreprises alimentaires et distributeurs annoncent être mobilisés «pour continuer à fournir aux Français les produits alimentaires nécessaires, dans le contexte de crise du coronavirus», qui impacte aussi les secteurs de l’agriculture, de l’alimentaire et de la distribution. Les acteurs de la filière saluent la décision du gouvernement de reconnaître le secteur comme prioritaire. Les organisations signataires travaillent à la mise en place des plans de continuité d’activité, à faciliter la fluidité industrielle et logistique, et à respecter les bonnes pratiques en matière d’approvisionnement et de promotions. «Les acteurs de l’alimentation unis souhaitent rassurer les consommateurs français en les assurant qu’ils mettront tout en œuvre pour leur permettre de continuer à s’approvisionner normalement sur tout le territoire. Cet épisode montre à quel point la souveraineté alimentaire de notre pays est d’importance majeure pour la sécurité de nos concitoyens».
Dès le 17 mars, le ministre de l’Agriculture a confirmé à la FNSEA que les activités agricoles n’étaient pas concernées par les restrictions d’activités annoncées par le Gouvernement. «Les agriculteurs et leurs salariés pourront donc poursuivre leur activité, qui ne peut être réalisée en télétravail, à condition de respecter les gestes barrières à la transmission du virus de manière stricte, ainsi que les formalités administratives nécessaires à la circulation des personnes», notait la FNSEA dans un communiqué. Mais elle demande en même temps au Gouvernement de «porter un regard spécifique» sur la poursuite de l’activité agricole qui va nécessiter l’embauche de nombreux salariés, alors que les travaux des champs et les premières récoltes débutent.
L’agriculture recherche des saisonniers
Le pays tourne ainsi au ralenti depuis plus d’une semaine maintenant, mais l’agriculture n’a pas stoppé son activité, car la nature n’attendra pas que l’épidémie de coronavirus s’estompe progressivement. Et les Français doivent continuer à se nourrir. La saison 2020 démarre, conséquence des conditions climatiques printanières de cette première quinzaine de mars. Et les viticulteurs, maraîchers et arboriculteurs entre autres devront rapidement s’organiser pour les récoltes à venir (petits fruits, fraises sous serre, etc.). La période de recrutement des saisonniers débute généralement à cette période de l’année. Les organismes spécialisés dans le salariat agricole organisent ou participent à des job dating, des salons et des forums de l’emploi pour répondre aux besoins de l’offre, ainsi que de la demande. Problème : tous les événements ont été annulés. «La main-d’œuvre étrangère, beaucoup utilisée ces dernières années, risque aussi d’être bloquée aux frontières, surtout si la situation perdure en Europe. Tout dépendra de la durée de ce confinement», complète Luc Pierron, président d’Agri Emploi 69.
Tous les pronostics sont permis. Mais la plupart ne correspondra pas à la réalité de demain. C’est pour cette raison que Luc Pierron exprime à la fois ses doutes mais aussi sa confiance sur la capacité des producteurs à trouver du personnel saisonnier. Et il évoque des pistes alternatives (voir aussi encadré). «Dans ce contexte, nous pouvons attirer un public différent». Et de lister des personnes au chômage partiel, des lycéens et des étudiants… «C’est toute une population locale que nous pouvons motiver». Reste à faire savoir à cette population locale que des exploitations agricoles recherchent du personnel saisonnier. Là aussi, plusieurs pistes : appels sur les réseaux sociaux et à la radio, pose d’affiches, un appel à plus grande échelle via la FNSEA et ses réseaux. «En démultipliant la communication autour de cet enjeu, nous pourrons par la même occasion redonner une bonne image de l’agriculture», achève Luc Pierron.
Assouplissements demandés au droit du travail
Dans un courrier commun adressé au ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, la FNSEA, l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), la Coopération agricole et la Fédération du commerce agricole et alimentaire (FC2A) ont demandé une série de dérogations et d’assouplissements au droit du travail pour assurer la continuité des productions agricoles et alimentaires. Les organisations professionnelles plaident notamment sur la mise en place de dispositions susceptibles de favoriser la gestion de la main d’œuvre en matière de durée maximale du travail, de travail de nuit ou d’annualisation du temps de travail, la défiscalisation des heures supplémentaires pour faire face à l’absentéisme et un recours facilité aux contrats à durée déterminée et au travail temporaire. Sont également évoqués, la mise en place de prêts de main d’œuvre entre entreprises, entre celles qui ont été contraintes d’interrompre leurs activités (restauration, jardinerie par exemple) et celles qui en ont besoin de façon impérative. Est également proposé l’embauche de salariés, placés actuellement en chômage partiel, pour venir en renfort dans les entreprises de la filière alimentaire, ainsi que le recours à des élèves et étudiants qui le souhaitent de venir travailler occasionnellement dans les exploitations agricoles.
Les organisations de la filière insistent également sur l’ouverture des frontières pour les travailleurs saisonniers, issus des membres de l’Union européenne, ainsi que la mise en place de justificatifs permanents pour les déplacements professionnels qui ne soient pas uniquement applicables aux trajets domicile-travail. «L’agriculture française est pleinement mobilisée pour faire face à cette crise. Elle a besoin d’accompagnement urgent dans le domaine de l’emploi pour répondre pleinement à la demande de la Nation», a conclu la FNSEA dans un communiqué.
«Je veux vous confirmer qu’il n’y a pas de difficultés en termes d’approvisionnement en produits alimentaires pour les Français, et il n’y en aura pas nous y veillerons», a par ailleurs déclaré Bruno Le Maire, le 15 mars.
Suzanne Marion avec Actuagri - Agra - Apasec

«Des bras pour ton assiette»
Face à la crise du Covid-19, la plateforme WiziFarm Mission (1) est à l’origine de l’initiative «des braspourtonassiette.wizi.farm», pour faire face à la pénurie de main d’œuvre dans les exploitations agricoles. L’objectif est de mettre en relation gratuitement les employeurs qui ont besoin de main d’œuvre pour les travaux agricoles et viticoles et les travailleurs disponibles pour les tâches demandées.
Concrètement, depuis la page web «desbraspourtonassiette.
wizi.farm», la startup WiziFarm oriente vers la plateforme collaborative «mission.wizi.farm». Celle-ci met en relation gratuitement l’offre des agriculteurs et ceux qui souhaitent travailler. Chaque fois qu’un employeur poste une offre, la plateforme lui propose instantanément des profils triés sur des critères de compétences, de disponibilités, de localisation, de qualification et de centres d’intérêts. Ils ont alors la possibilité d’entrer en contact via une messagerie interne pour définir les modalités de travail (type de tâches, mesures de protection, horaires, rémunération).
(1)WiziFarm est une marque de Ter ’Informatique. Cette entreprise attachée au Groupe de la FDSEA de la Marne, édite des solutions informatiques à destination du monde agricole et viticole depuis plus de 18 ans.

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