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Étude
L'activité agricole du haut Mézenc à la loupe

La commission agricole de la communauté de communes Mézenc-Loire Sauvage dévoile les résultats d’une étude sur l’évolution de l’agriculture et du territoire de 10 communes, conduite par le Cemagref. Grâce à une première étude de 1987, on a pu mesurer l'évolution de l'activité agricole sur cette zone, sur plus de 20 ans.

La commission agricole diffusera prochainement un document d’alerte en vue de sensibiliser les futurs cédants au problème de la reprise de leur exploitation.
La commission agricole diffusera prochainement un document d’alerte en vue de sensibiliser les futurs cédants au problème de la reprise de leur exploitation.
© HLP

En 1987, le Cémagref travaillait sur le projet «Valprai» qui s’intéressait à la diversité des prairies de moyenne montagne. Le plateau du Mézenc et plus particulièrement 10 communes  les plus élevées en altitude, furent l’un des lieux d’étude du Cémagref.
22 ans après, en 2009, le Cémagref a contacté la commission agricole de la communauté de communes Mézenc-Loire Sauvage en vue de lancer une nouvelle étude visant à établir un bilan chiffré des évolutions de l’activité agricole sur cette même zone.
Les élus de la commission agricole, Raymond Gagne, Angèle Rochette, André Defay, Françoise Faure et Régis Lac nous ont présenté les résultats de cette étude.

Le nombre d’exploitations divisé par deux
Premier constat : le nombre d’exploitations agricoles a été divisé par deux, passant de 393 exploitations en 1987 à 172 en 2009, soit une baisse de -56%.
Dans le même temps, la SAU a diminué de 13% passant de 13800 ha à 12000 ha en 2009.
L’étude révèle une forte réduction du cheptel laitier et une croissance du troupeau allaitant. En 2009, on  dénombrait 2100 vaches laitières contre  4400 en 1987. Les vaches allaitantes sont quant à elles bien plus nombreuses (4200 vaches contre 1800 vaches en 1987). Si le nombre de vaches laitières est en nette régression, ce n’est en revanche pas le cas du quota laitier des 10 communes qui s’est globalement maintenu autour des 9 000 000 de litres.
«Les exploitations se sont spécialisées- en lait ou en vaches allaitantes. La période a également vu de nombreux agrandissements d’exploitations ; agrandissements qui peuvent poser des problèmes en terme de main d’oeuvre et de transmission des exploitations » note Raymond Gagne.
Ces 22 années ont été favorables à l’émergence de filières créatrices de valeur ajoutée (Label Rouge Veaux des Monts du Velay-Forez, AOC Fin Gras du Mézenc, filière Bio, Fruits rouges des Monts du Velay, Pommes de terres Gerzenc). Autant de filières de diversification qui permettent à des exploitations de taille moyenne de dégager un revenu correct. Les élus soulignent l’mportance de la population agricole dans leur commune : «La diminution du nombre d’actifs agricoles fragilise et eut mettre en péril le dynamisme de notre territoire»
De 1987 à 2009, le cheptel ovin s’est maintenu.

Edition d’un document d’alerte
L’étude conduite en 2009 pointe du doigt le problème de l’âge des exploitants agricoles : un tiers des exploitations (soit 2050 ha) feront l’objet d’une transmission sous 5 à 10 ans.
La commission agricole a établi un premier diagnostic sur 41 exploitations à transmettre d’ici 5 ans (1342 ha, 525 PMTVA, 444 000 litres de quotas) ; sur ce total, 12 ont une succession identifiée et 29 risquent d’être démantelées.
La commission agricole diffusera prochainement par l’intermédiaire des mairies de la communauté de communes, de la DDT et de la Chambre d’Agriculture, un document d’alerte en vue de sensibiliser les futurs cédants au problème de la reprise de leur exploitation.
L’étude conduite par le Cémagref et l’INRA débouche sur des perspectives d’évolution à 5 ans, à l’horizon 2015.
Cette démarche prospective tient compte de l’évolution du contexte général et de l’adaptation des exploitations à la hausse des prix des intrants, des énergies, à l’évolution de la PAC, à la suppression des quotas, aux changements de techniques de production et aux filières de commercialisation en place.
Des perspectives ont été dégagées dans chacune des filières  : bovins viande, bovins lait et bovins mixtes  et ovins (voir en encadré ci-dessous).
«La valeur ajoutée produite par les exploitations spécialisées en viande diminue fortement en raison d’une importante production de maigre (broutards et réformes). Des pistes sont certainement à explorer dans ce domaine. En ce qui concerne le lait, la production devrait se maintenir mais tout dépendra de la pérennité de la collecte sur certaines de nos zones. Pour eux l’un des axes de développement qui permettrait aux agriculteurs de capter de la valeur ajoutée réside dans les filières de qualité en place ou à créer.

Les 10 communes concernées par l’étude du Cemagref et de l’INRA sont  Champclause, Chaudeyrolles, Les Estables, Fay/Lignon, Saint Front, Les Vastres, Moudeyres, Freycenet La Cuche, Freycenet La Tour et Présailles.

Perspectives à l'horizon 2015

Bovins viande :
- Baisse du chargement lié à l’agrandissement
- Difficulté de rentabiliser l’engraissement des animaux due au prix des intrants
- Nécessité de valoriser le système herbager
- Nécessité de mieux valoriser les produits
- L’agrandissement montre ses limites (problème de main d’oeuvre et de transmission)
Bovins lait :
- Population plus jeune donc moins de cessions
- Intensification à l’hectare
- Possibilité d’améliorer la productivité par animal
- Nécessité de valoriser le système herbager (prairie temporaire à base de luzerne)
- Revenu agricole tributaire des fluctuations du marché et du prix des intrants
Bovins mixtes :
Plus de vêlages allaitants et moins de laitiers (le troupeau allaitant gagne du terrain sur les structures à petits quotas laitiers)
- Extensification qui va s’accroître
Ovins :
Le maintien de ce cheptel montre que la filière a des atouts (valorisation des surfaces difficiles, des investissements moindres donc des possibilités de revenus supérieurs, filière bénéficiaire du rééquilibrage de la PAC).

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