Aller au contenu principal

Lait
La production laitière de Haute-Loire se projette dans l'avenir

"Haute-Loire terre de lait" : une présentation pour mettre en lumière la production laitière du département 
et se pencher sur les évolutions nécessaires des exploitations dans le cadre du changement climatique.

Genisses au pré

À l'issue des assemblées générales du syndicat caprin et de Haute-Loire Conseil Élevage le 2 novembre dernier, une intervention fut programmée sur le thème "La Haute-Loire terre de lait". Pilotée par les ingénieurs réseau lait de la Chambre d'agriculture Claude Roche, Fabrice Vassort et Mathilde Perre nouvelle conseillère ovins, cette présentation s'est projetée dans l'avenir en tenant compte d'un paramètre essentiel : l'évolution climatique ; une façon de lancer la réflexion sur l'adaptation des systèmes bovins et d'estimer le potentiel des petits ruminants.
 

Le changement climatique à l'œuvre


Après un état des lieux de la ferme laitière Haute-Loire, dans les filières bovine, caprine et ovin lait en 2022 (voir le zoom sur...), les intervenants ont fait état des principales évolutions attendues du point de vue climatique en reprenant les travaux du projet de recherche et développement AP3C ; un sujet qui sera abordé en détail jeudi 7 décembre à St Paulien, à l'occasion d'une journée spécialement dédiée à cette thématique. Hausse des températures, risque de gel tardif au printemps et précoce en automne, moins de pluviométrie au printemps, recharge des nappes altérée, bilan hydrique dégradé au printemps/été, davantage de phénomènes météo rares : le changement climatique va forcément impacter l'activité agricole et d'élevage. Les agriculteurs devront notamment faire face à une baisse de la réserve utile des sols en eau, au stress thermique sur les plantes et les animaux avec une perte fourragère estimée entre 15 et 20% ; aussi, ils devront modifier leurs pratiques : envisager des achats compensateurs, modifier leur période d'utilisation de l'herbe, augmenter l'affouragement en été, réduire le chargement par hectare de SFP (surface fourragère principale), limiter le maïs ensilage sec en zone basse...
Baisse de revenu plus ou moins marquée
Les ingénieurs ont dévoilé quelques pistes d'adaptation comme l'optimisation de l'herbe par le pâturage, le décalage des pâtures ou récoltes, la diversification des assolements, l'irrigation, l'agrandissement, l'aménagement des bâtiments ou encore la recherche de revenu complémentaire et la généralisation de l'assurance récolte. 
Des scénarios d'adaptation par système, qui combinent plusieurs leviers, ont ensuite été présentés, histoire de lancer la réflexion parmi les adhérents des deux structures. Dans chacun des systèmes (herbe+maïs ; herbe+céréales) plusieurs leviers sont actionnés (arrêt distribution du maïs ensilage au printemps voire arrêt total, fauches précoces, introduction de méteils-dérobées d'été, diminution de la sole en céréales, baisse des UGB, allongement de la rotation...). La plupart des scénarios prédisent une baisse de revenu plus ou moins marquée (de -6% à - 25%), et une préservation des revenus dans le cas d'un maintien quasi-total de la production laitière et d'économie de charges d'alimentation. Quels que soient les scénarios, "les agriculteurs devront davantage anticiper, surveiller, avoir une gestion dynamique de l'herbe et plus de surfaces récoltées... Notons que la structure d'exploitation devra aussi être adaptées à ces évolutions" indique Claude Roche.
 

Une opportunité en caprin et ovin ?


Pour s'adapter à une baisse de la production fourragère, les intervenants ont évoqué la possibilité de changer de systèmes laitiers en vue d'accroître la marge à l'UGB et de réduire la consommation fourragère. 
Pourquoi ne pas passer en caprins lait livreur ou ovin lait livreur ou même en caprin ou ovin fromager ? 
En passant en revue les marges brutes/animal, les quantités de fourrages nécessaires/UGB..., la présentation montre que ces ateliers peuvent s'avérer rentables. Toutefois il reste à chacun des agriculteurs de définir sa propre stratégie.  "Est-ce qu'un éleveur de bovins lait sera un bon éleveur ovin ou caprin ? Ça ne s'improvise pas !" s'interroge Éric Richard, président de la section lait FDSEA. Ce qui fait dire à Claude Roche : "Il n'y a pas de modèle-type et, il revient à chacun d'entre vous de faire ses propres choix".
Jean-Julien Deygas a soulevé la problématique "travail" sur les exploitations, qui risque de coincer à l'avenir en particulier au printemps. Pour lui, cette présentation aura permis d'apporter des réponses aux questions que se posent les éleveurs laitiers sans oublier "qu'une personne avertie en vaut deux !".

Zoom sur...
La ferme laitière de Haute-Loire en 2022
Bovin lait : 405 millions (M) de litres produits ; 1250 livreurs ; 
68 600 vaches ; 5903 L/vache ; 8 M de litre en vente directe ; Prix du lait conventionnel : 441€/1000L (474€ en bio).
Caprin lait : 4 M de litres collectés ; 5 collecteurs ; 33 livreurs ; 
12 200 chèvres ; 173 chèvres/élevage ; 65 élevages en transformation fromagère ; Prix du lait conventionnel Aura : 829€/1000 L ; valorisation en fromage AuRa : 2,2€/L 
Ovin lait : 1,5 M de litres collectés ; 3 collecteurs ; 25 producteurs (14 livreurs dont 2 mixtes et 13 fromagers) ; 7500 brebis ; prix du lait conventionnel : 1017€/1000 L ; valorisation en fromage en AuRa en 2021 :  4,8€/L

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout La Haute-Loire Paysanne.

Les plus lus

Le 21 novembre, le syndicalisme majoritaire se mobilise.
Mobilisation générale le 21 novembre : « Alimentation française : bientôt la faim ? »

La FRSEA et les JA Auvergne-Rhône-Alpes participeront activement à l’appel à mobilisation lancé au niveau national du 20 au 24…

Action syndicale FDSEA-JA dans les communes de Haute-Loire
"L'Etat nous met la tête à l'envers", nos villages en perdent le nord !

Une opération d'envergure a mobilisé un très grand nombre de militants sur l'ensemble du département, pour dénoncer l'attitude…

Genisses au pré
La production laitière de Haute-Loire se projette dans l'avenir

"Haute-Loire terre de lait" : une présentation pour mettre en lumière la production laitière du département 
et se…

Thierry Roquefeuil, président FNPL
Le prix du lait ne doit pas baisser en 2024

Malgré la loi sur les mesures d’urgence pour lutter contre l’inflation et des dérives en matière d’origine du lait dans les…

Matériels en cuma
"Il y a et il y aura de la place pour des mécaniciens- chauffeurs dans les CUMA de demain"

À Lamothe, jeudi 23 novembre, les CUMA de Haute-Loire étaient réunies pour l'assemblée générale de la Fédération…

Pour la profession agricole, les projets d’agrivoltaïsme ne doivent absolument pas entrer en concurrence avec la production agricole mais au contraire être en synergie et même apporter un service à l’activité agricole.
L’agrivoltaisme : entre promesses alléchantes et vraies opportunités comment s’y retrouver ?

 La Chambre d’Agriculture souhaite être intégrée le plus en amont possible dans les réflexions et accompagne les projets à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site de la Haute-Loire Paysanne
Consultez les revues de la Haute-Loire Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la Haute-Loire Paysanne