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Loup
« La préservation de l’élevage et du pastoralisme est un échec »

Lors de la réunion du groupe national loup, plusieurs acteurs ont déploré l’échec du Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage. Le point avec Claude Font, secrétaire général FNO et président de la FDSEA 43.

Quel premier bilan tirez-vous du Plan national d’actions 2018-2023 sur lwwwwe loup et les activités d’élevage ?

Claude Font : « Le plan avait deux objectifs. Le premier était de maintenir la population du loup. Sur ce point-là, c’est une réussite puisqu’en 2021, le nombre de loups estimé était de 624. Il est dorénavant de 921. Le nombre de départements concernés par la présence de l’espèce a également augmenté : il est dorénavant de 50. Quant au second objectif, qui était la préservation de l’élevage et du pastoralisme, c’est un échec. La prédation a augmenté de 20 % par rapport à l’an dernier. Fin octobre, 3 720 attaques et 11 641 victimes ont été comptabilisées pour l’année en cours. Le match est déséquilibré. Dans ces conditions, on ne peut pas protéger le loup et l’élevage à la fois ».

À l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, y a-t-il des départements plus touchés que d’autres ?

« Les départements les plus touchés sont la Savoie, la Drôme et l’Isère, qui sont les territoires historiques de prédation. La Haute-Loire, l’Ardèche et la Lozère connaissent également des prédations, ce sont des départements de colonisation. Au niveau national, le loup monte jusqu’au Grand Est, le Limousin et dernièrement, le Finistère ».

Quelles sont les conséquences psychologiques et financières pour les éleveurs ?

« Pour les éleveurs, la première conséquence est psychologique. Ils sont attachés à leurs bêtes et vivent une attaque comme une agression. La seconde conséquence est économique, il s’agit d’une perte de production et d’un travail génétique fait sur le troupeau depuis des années. Mais c’est également une perte financière, puisque même si l’attaque du loup est reconnue, les mesures de protection comme les filets électriques et les chiens de protection sont seulement financées à hauteur de 80 %. Le ministère de l’Agriculture dépense 37,2 millions d’€ pour ces mesures de protection. La part autofinancée par les éleveurs s’élève à 8 millions d’€. Non seulement, ils subissent une prédation, mais ils se retrouvent également obligés de payer. Dans nos systèmes d’exploitation traditionnels, nous rencontrons des difficultés avec les promeneurs et les mairies. Il y a parfois des plaintes contre les éleveurs pour l’utilisation de chien de protection. Au niveau national, environ 80 incidents ont été relevés. Si bien qu’un groupe de travail s’est composé pour référencer l’ensemble des chiens financés par le Plan loup et proposer aux éleveurs des chiens qui correspondent à leur système d’élevage. L’objectif est aussi d’arriver à un statut législatif pour le chien de protection ».

Qu’attendez-vous du prochain Plan qui démarrera en 2024 ?

« En 2024, nous souhaitons que le Plan loup allège et simplifie les procédures de tirs pour intervenir plus systématiquement en cas de prédation. Il faut que l’État se mette un objectif de baisse de la prédation sur les élevages. Si cette baisse n’est pas atteinte, il faut lever les freins à l’intervention et procéder plus systématiquement au tir de défense. Nous espérons également la modification du statut du loup dans la Convention de Berne, pour que sa protection soit abaissée ».

Des systèmes de GPS à placer sur les chiens de protection peuvent-ils être une aide supplémentaire pour les éleveurs ?

« Les nouvelles technologies peuvent apporter des informations. Nous travaillons, par exemple, sur des systèmes d’alerte entre éleveurs. Nous favorisons l’équipement des chiens, puisque leurs comportements peuvent permettre de définir des périodes critiques de prédation ou de présence du loup ».

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