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Ovins
La génétique au service de l’économie des territoires

Avant de passer la main, Jean-Luc Chauvel, président de l’organisme de sélection races ovines des Massif (Rom Sélection), est revenu sur le chemin parcouru et les défis à relever à l’occasion de l’assemblée générale de la structure.

Jean-Luc Chauvel aux côtés d’Hugues Pichard, qui vient de lui succéder à la présidence de Races de France.
Jean-Luc Chauvel, ici aux côtés d’Hugues Pichard, qui vient de lui succéder à la présidence de Races de France.
© S.C.

Chef de file de Rom Sélection depuis 1995, Jean-Luc Chauvel a présidé mardi dernier sa dernière assemblée générale au lycée agricole de Brioude-Bonnefont. Pour celui qui est parti en retraite cette année, le jour de la fête du travail, la boucle est bouclée. Car c’est ici, au sein de cet établissement dont il a assuré l’enseignement de la comptabilité et de la gestion que Jean-Luc a forgé son désir de devenir éleveur de moutons, comme on disait à l’époque. A partir de 1981, date de son installation, son activité est rythmée par sa vie de professeur et sa vie d’éleveur. Il est double-actif, et le restera jusqu’en 1993.
Quelques décennies plus tard, fort d’une ferme ovine de 800 brebis de races bizet, et de quatre poulaillers labels exploités avec un associé et un salarié, il fait le constat d’une carrière bien remplie qui l’a conduit assez rapidement à se passionner pour le développement agricole en général, et la génétique en particulier. " La génétique est plus qu’un levier. Il faut l’appréhender dans son horizontalité car elle est source de biodiversité, d’adaptation à l’environnement, aux filières, aux marchés et donc in fine aux consommateurs ".
Malgré l’érosion sensible du nombre d’éleveurs ovins et du cheptel sur ces vingt dernières années, force est de constater que la masse des brebis en sélection a bien résisté. Pour Jean-Luc Chauvel, cet intérêt pour la génétique doit beaucoup à l’appétence des éleveurs pour l’innovation, la volonté de bien faire, de sortir des animaux de qualité… " Les éleveurs restent des passionnés, et nous les avons embarqués dans l’aventure car ils ont mesuré des résultats. Dans cette veine, les qualités maternelles (laitière, rusticité, prolificité, dessaisonnement, productivité) ont été remises au cœur des schémas de sélection ".


Fedatest : un outil puissant
En plus de cinquante ans d’existence, la station Fedatest située à Mazeyrat d’Allier en Haute-Loire a été le support dynamique de toutes ses avancées. " Nous sommes entrés de plein pied dans l’ère de la génomique. Nos connaissances sur la noire du Velay, la blanche du Massif central et la grivette se sont considérablement affinées ". à l’heure de tourner la page, l’éleveur altiligérien utilise encore le " nous " pour évoquer les défis de demain : " Le challenge est de trouver un modèle économique, environnemental et sociétal qui correspond aux aspirations des consommateurs et des éleveurs ". Cela implique, selon lui de s’extraire de l’accompagnement techniques " recette " en allant vers davantage de cas par cas et de prise en compte globale de l’exploitation.
Une réflexion que partage pleinement Hugues Pichard, éleveur de bovins charolais à Charolles en Saône-et-Loire, qui vient de succéder à Jean-Luc Chauvel à la tête de Races de France(1) : " La technique ne doit pas être au service d’elle-même, elle doit servir l’économie ". Si Jean-Luc Chauvel laissera la présidence de Rom Sélection, en novembre prochain, à Dominique Pauc, éleveur en Lozère de blanche du Massif central, et celle du Coram(2) probablement d’ici la fin de l’année, il ne quitte pas complètement la filière ovine. Le réseau qu’il a tissé au gré de ses trente années de responsabilités restent précieuses. " Je vais tâcher de les utiliser à bon escient en ma qualité de président de la commission thématique inter filière des ressources zoo génétiques (CTI) ". Structure dépendante de France Agrimer, cette instance a pour objet la consultation et l’accompagnement entre la profession et le ministère de l’Agriculture autour des questions génétiques portant sur les ruminants, l’aquaculture et l’aviculture.

(1) Au sein de Races de France cohabitent des espèces très différentes, de l'animal de rente à l'animal de compagnie. Leurs gestionnaires partagent un même intérêt pour les races et le respect de leur diversité. Concrètement, Races de France fédère et coordonne les Organismes de Sélection des différentes races.
(2) Collectif des races locales de Massif.

 

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