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La DJA revalorisée donne de nouvelles perspectives

Suite à la revalorisation du montant de la dotation jeune agriculteur (DJA) d'environ 20 % entre 2014 et 2016, certains départements ont vu augmenter leurs installations. En 2017, la suppression du prêt bonifié remplacé par une aide directe devrait aussi permettre une augmentation de la DJA et booster l'installation.

« Beaucoup de monde attendait la nouvelle grille des aides à l'installation ». Sébastien Mazallon, vice-président de Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, en charge du dossier installation, en est persuadé, la mise en place de la 4e modulation de la DJA en 2016 a contribué à donner un coup de boost aux installations dans certains départements de la région. Modulée pour aider davantage les hors cadres familiaux ; les projets répondant aux principes de l'agroécologie et générateurs de valeur ajoutée et d'emploi, cette nouvelle grille a permis à quelques dizaines d'agriculteurs de s'installer avec une aide plus importante que les années précédentes. Une majoration entre 10 et 15 000 euros suivant les zones d'installation et un regain d'intérêt pour les zones de plaine.

Une DJA plus attractive

Dans le Puy-de-Dôme par exemple, le nombre de DJA accordé a connu une forte augmentation entre 2015 et 2016, passant de 50 à 90 installations par an. Cas de figure similaire en Ardèche où à peine plus de 20 projets ont vu le jour en 2015, presque le double en 2016. La Drôme aussi a connu une belle progression passant de 35 installations en 2015 à presque 60 l'année suivante. La Loire n'a, elle, pas connu les effets positifs de cette nouvelle modulation. Le nombre de DJA a reculé de 70 à 50 en 2016 en un an. « La conjoncture a été très compliquée. Dans ce département, les paysans vivent d'élevage et de céréales. Les deux ont beaucoup souffert cette année », explique Sébastien Mazallon. Quant aux filières d'installation, d'après les chiffres du dernier bilan d'activité du mois d'octobre des Points d'accueil installation (PAI) et Centres d'élaboration du plan de professionnalisation personnalisé (CEPPP) dans les départements rhônalpins, l'élevage bovin n'est présent que dans 15 % des projets envisagés alors qu'il atteint les 40 % dans les départements auvergnats. Dans ces mêmes départements, le maraîchage est présent dans 10 % des souhaits d'installation contre 15 % en Rhône-Alpes. Quant à l'élevage d'ovins et de caprins, ils représentent 16 % dans toute la région alors que 27 % des personnes accueillies envisagent tout ou partie de leur production en agriculture biologique. La Drôme se démarque avec des souhaits forts de production bio pour la moitié des projets envisagés.

S'adapter aux nouvelles pratiques

À l'échelle régionale, la part de personnes qui envisagent une installation hors cadre familial atteint une moyenne de 60 % avec de fortes disparités départementales : 74 % dans l'Ain et 23 % dans le Cantal, à titre d'exemple. Seul 1/3 des personnes reçues dans un PAI se positionne pour une installation avec le bénéfice des aides alors qu'au moins 42 % sont éligibles. « Aujourd'hui, 700 jeunes s'installent tous les ans avec des aides, soit environ deux tiers des installations. Cela ne suffit pas à assurer le renouvellement des générations. Notre objectif est d'atteindre les 800 installations par an d'ici 2020. Nous avons beaucoup de mal à capter ce nouveau public qui s'installe en agroécologie. Certains se font aider par les chambres d'agriculture, d'autres s'autofinancent », reprend Sébastien Mazallon. « L'enjeu c'est de pouvoir répondre au mieux à leur projet. Pour cela, il faut qu'ils se manifestent. » Et d'ajouter : « Aujourd'hui, les jeunes n'ont pas forcément les mêmes envies et projets que ceux qui partent à la retraite. Par exemple, lorsqu'un jeune souhaite s'installer en maraîchage bio sur une exploitation laitière traditionnelle, cela demande du travail et de l'aménagement. C'est aussi à cela que nous réfléchissons pour que tout le monde puisse travailler dans de bonnes conditions ».

C'est sur une exploitation comme il y a tant d'autre que les Jeunes Agriculteurs de l'Allier ont procédé à l'inauguration de la ferme Gaëtan Frobert afin de parler d'installation en présence des OPA et des partenaires.

L'année 2017 aura compté 66 installations aidées dans l'Allier. Un chiffre stable qui prouve que « malgré la crise, on peut s'installer ». C'est le message qu'a voulu faire passer Gaëtan Frobert, 23 ans, installé à Saint-Gérand-le-Puy à l'occasion de l'inauguration de son exploitation, jeudi 14 décembre dernier. Un baptême s'inscrivant dans une démarche de communication grandeur nature menée par les Jeunes agriculteurs de l'Allier.

Se dégager du temps

Il faut dire que le cas du jeune homme est plutôt représentatif d'une installation dans le département : un papa agriculteur parti à la retraite mais toujours prêt à l'aider sur l'exploitation, une production bovine allaitante charolaise étendue sur 117 hectares de SAU en zone de plaine dont 40 hectares en céréales. Des bovins entièrement engraissés, à l'exception des laitonnes, et vendus en JB ou à l'export « selon les opportunités de marché ». Le matériel de l'exploitation est quasiment intégralement détenu en Cuma et l'exploitation est exploitée en fermage. Seul sur l'exploitation, Gaëtan évoque une organisation de travail rigoureuse mais insiste sur l'importance de se dégager du temps libre pour, dans son cas précis, « jouer au rugby le week-end ».

« Anticiper son installation au maximum »

Si le tout jeune installé n'avance « pas de difficultés majeure », il ne saurait que trop conseiller d' « anticiper au maximum son installation du fait de la complexité des dossiers à monter ». Installé au 1er janvier 2017, son tout premier rendez-vous avec la banque datait de juillet 2015. Anticiper, oui ; Deviner, c'est plus compliqué, note Geoffrey Rivaux, président des Jeunes agriculteurs de l'Allier : « Il y a des évènements comme une crise sanitaire ou des aléas climatiques que l'on ne peut pas prévoir dans notre installation ».

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