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Chambre d'agriculture
Hausse des charges et souveraineté alimentaire

La session Chambre d'agriculture du 25 mars était centrée sur deux principales thématiques : les répercussions de la guerre en Ukraine sur l'agriculture et l'installation en Haute-Loire.

Une session centrée sur les préoccupations du moment : la hausse des charges.
Une session centrée sur les préoccupations du moment : la hausse des charges.
© © HLP

Depuis le 24 février, la guerre entre la Russie et l'Ukraine est dans toutes les conversations. À l'horreur que cet événement suscite chez chacun d'entre nous, s'ajoutent les lourdes répercussions que nous subissons. L'agriculture fait partie des secteurs d'activité hautement impactés par ce conflit, c'est pourquoi la Chambre d'agriculture a consacré une partie de sa session du 25 mars à ce sujet brûlant qui affecte de manière conséquente les exploitations agricoles de notre département.


Eleveurs en danger
Alors que 2021 était déjà placée sous le signe de la flambée des prix des matières premières énergétiques, qui par ricochet a touché le coût des engrais, le conflit du 24 février entre la Russie et l'Ukraine n'a fait qu'aggraver la situation qui demeure très incertaine à ce jour. Le cours de l'énergie s'affole, le prix des matières premières agricoles (céréales, oléagineux, maïs) atteint des sommets et l'envolée du prix de l'alimentation du bétail met "les éleveurs en danger" en particulier les éleveurs de porcs, signale Yannick Fialip, président de la Chambre d'agriculture. Face à ces difficultés, le gouvernement a annoncé un plan de résilience et des mesures sont envisagées au niveau européen.
"Si nous avons besoin de ces accompagnements pour continuer notre acte de production" le président de la FDSEA Claude Font, a indiqué qu'une cellule départementale mise en place suite à l'action syndicale conduite par la FDSEA et les JA le 18 mars dernier, va permettre de s'atteler à la recherche de solutions en matière énergétique et d'intrants.
Le président de la Chambre régionale d'agriculture, Gilbert Guignand a invité les acteurs de l'installation à se réunir pour faire en sorte que l'on continue à installer des jeunes dans ce contexte compliqué. Il a par ailleurs confié sa crainte à l'égard des aides conjoncturelles fléchées en direction des agriculteurs : "Nos systèmes de polyculture-élevage ont de grandes chances de passer à côté si l'on regarde des critères comme le chiffre d'affaires... Je pense qu'iI va falloir travailler davantage filière par filière".
Notons que les JA ont demandé au niveau national un report du délai de mise aux normes des bâtiments lors d'installation. Quant à Anthony Fayolle, secrétaire général Chambre d'agriculture, il redoute que les agriculteurs fassent l'impasse sur les services et l'accompagnement alors que "chaque exploitation doit prendre le temps de réfléchir à sa stratégie pour faire des économies". Les agriculteurs peuvent par exemple faire appel au dispositif gratuit "Y voir clair" proposé par la Chambre d'agriculture. "On accompagne techniquement les agriculteurs pour les aider à prendre les bonnes décisions concernant leurs achats et nous les accompagnerons dans le cadre du plan de résilience" a souligné le président Fialip.

Continuer à produire
Cette guerre met le sujet de la souveraineté alimentaire au cœur des débats.  "Dans notre pays, on est dans une décroissance alimentaire et de production, c'est une erreur alors que la population mondiale atteindra bientôt les 9 milliards ! D'ailleurs le président Macron a récemment annoncé une vague de famine qui conduira à de vastes déplacements de populations. Ceci nous fait toucher du doigt qu'il faut continuer à produire" a indiqué Yannick Fialip.
La session s'est ensuite intéressée au thème de l'installation avec l'intervention d'Anthony Fayolle, Laurine Rousset et la conseillère Laetitia Pitiot (voir dans cette page).
 

L'installation en Haute-Loire
Lors de la session du 25 mars, la Chambre d'agriculture a fait un état des lieux de l'installation dans notre département. La conseillère installation Laetitia Pitiot et Anthony Fayolle ont présenté les chiffres du PAI (Point Accueil Installation), du Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) et de l'installation aidée.
En 2021, le PAI a comptabilisé 249 entretiens, un chiffre stable depuis 2018. Le nombre de PPP, qui vise à compléter les compétences du candidat à l'installation, pour le préparer au mieux à la fonction de chef d'exploitation, est en hausse avec 98 validés en 2021 contre 57 en 2020 ; "ce qui laisse augurer une bonne année 2022" a signalé Anthony Fayolle.
Le nombre de passages en CDOA est en progression depuis 2019 ; cette année-là, ce sont 39 projets qui sont passés en commission, puis 61 projets en 2020 pour atteindre 84 projets en 2021.
Le profil des jeunes installés avec DJA en 2021 : 76% d'hommes et 24% de femmes ; âge moyen à la demande de la DJA : 28,61 ans ; 32% d'installations hors cadre familial ; 36% s'installent avec un BPREA  "un niveau un peu limite" estimera Anthony Fayolle, 33% avec un bac agricole, 27% avec un bac +2 et 4% avec un bac +3.
Type d'installation en 2021 : 59 en Gaec, 24 en individuel et 1 en Earl.
Surface moyenne par exploitation : 92,21 ha - depuis 2016, les exploitations ont gagné +10ha en moyen-
ne ; surface moyenne par exploitant : 42,7 ha.
Productions : les ateliers vaches laitières et vaches allaitantes restent majoritaires et gardent de bons volumes de production. Les brebis viande, porcs, volailles et veaux restent des productions importantes. Développement des activités de transformation et diversification depuis 2016. Fort dynamisme du maraîchage, des cultures légumières et des céréales.
Système de production : 58% des installations en agriculture conventionnelle et 26% en agriculture biologique.
DJA moyenne en 2021 : 47 775€.
La présidente des JA43, Laurine Rousset, a ensuite présenté la nouvelle DJA qui s'accompagnera d'une gestion des aides par la Région avec une nouvelle grille en cours d'élaboration : le montant de base pourra être majoré dans le cadre de la modulation (démarche de progrès, expérience, formation, investissement) et la DJA maximale s'élève à 56 000 € , "un sacré coup de pouce pour les jeunes" a-t-elle souligné.

 

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