Aller au contenu principal

Nouveau
Et si on déshydratait de la luzerne en plein coeur du Velay

Bio'Luz du Velay ou la déshydratation de luzerne par cogénération, un projet innovant, durable et intégré à l'environnement est en pleine réflexion. Les responsables professionnels du comité de développement Velay Volcanique et de la Chambre d'Agriculture ont lancé cette idée. Ils en sont aujourd'hui à l'étude de faisabilité.

Depuis plusieurs mois, les responsables du comité de développement du Velay Volcanique et la Chambre d'Agriculture travaillent pour tirer profit de la chaleur dégagée lors de la production d'électricité de la future centrale de cogénération par gazéification de biomasse sur la commune de Saint-Paulien.
Concrètement il s'agit d'utiliser cette chaleur pour créer une filière agricole de déshydratation de luzerne. Les vertus environnementales et nutritionnelles de la luzerne contrastent avec les difficultés de récolte, qui provoquent aujourd'hui sa faible utilisation dans l'assolement du Velay. La déshydratation est donc une technique de conservation très intéressante pour utiliser cette plante dans l'alimentation des troupeaux laitiers du secteur.
Les enjeux sont nombreux : en tout premier lieu, sécuriser les systèmes fourragers et augmenter l'autonomie protéique, mais aussi améliorer les conditions de travail, l'état de santé du troupeau et dans un second temps mieux valoriser nos produits, accompagner le développement de l'élevage biologique, rendre possible les filières «sans Ogm»…

Un projet de longue haleine…
Plusieurs étapes ont été nécessaires pour préciser ce projet et ainsi pouvoir le concevoir aujourd'hui. Tout d'abord, plusieurs visites d'usines de déshydratation ont permis de découvrir et comprendre le fonctionnement de cette filière. Notre projet s'est naturellement construit grâce aux enseignements de ces visites : organisation générale, matériel de séchage, de récolte…
Toutes ces usines fonctionnent sous schéma coopératif. La récolte et le transport sont assurés par la coopérative pour garantir un approvisionnement régulier de l'usine (même par temps humide) mais aussi soulager le temps de travail sur les exploitations, notamment lors des premières coupes de fourrage. Pour réduire rapidement l'humidité des fourrages à la parcelle et ainsi moins consommer d'énergie pour déshydrater, les usines pratiquent de plus en plus la fauche à plat et le préfanage. Le produit est ensuite séché dans un gros tambour puis granulé et refroidi avant d'être expédié. Ce type d'installation respecte la traçabilité des fourrages qui sont ensuite récupérés par l'agriculteur pour alimenter son troupeau.
Un travail important avec des constructeurs de sécheur a été effectué pour s'adapter à notre situation. La cogénération impose de travailler avec des températures plus basses que sur des systèmes classiques. Aujourd'hui la chaleur disponible nous permettra de traiter au moins 400 ha sur un rayon d'approvisionnement qui ne doit pas excéder les 30km autour de l'usine pour limiter les coûts liés au transport.

… des agriculteurs pour le finaliser
Bien entendu, un tel projet est coûteux (investissements et frais de fonctionnement élevés). Un accompagnement financier était indispensable pour envisager de développer Bio'Luz. L'État, au travers des pôles d'excellence rurale, et les collectivités locales ont pris acte de l'intérêt d'un tel projet pour notre agriculture et nous apporteront leur soutien.
Bien entendu, de nombreuses questions demeurent. La principale concerne bien évidemment le coût final de déshydratation à la charge des éleveurs. Nous pensons pouvoir approcher le coût observé dans les usines existantes grâce aux relations partenariales fortes entre le fournisseur de chaleur, Eneria, et la future coopérative de déshydratation, sur la gestion du personnel par exemple. Aujourd'hui, le coût réel des usines varie entre 150 et 155 € par tonne de matière sèche récupérée.
Une étude de faisabilité approfondie va être mise en place avec le soutien d'experts (notamment un directeur de coopérative). Mais la construction finale doit revenir aux agriculteurs. Des réunions d'information par secteurs seront réalisées en fin d'automne pour permettre à chacun de se faire une idée plus précise du projet et manifester son souhait de l'intégrer.

Un soutien financier conséquent

Le projet Bio'Luz a été labellisé pôle d'excellence rurale (PER) en août par le Premier Ministre. Une dotation d'Etat maximale de 1,5 millions d'euros a été accordée à ce projet pour son caractère innovant, durable et créateur d'emploi. Quatre opérations sont financées par le PER  : la création de l'unité de déshydratation, la récupération de chaleur par l'entreprise Arvel, l'aménagement du site par la commune de Saint-Paulien et la constitution d'une plateforme d'approvisionnement en biomasse pour le gazogène. Ce soutien financier conséquent est une des conditions permettant la mise en œuvre d'un tel projet. Des contacts avec les élus du conseil régional d'Auvergne et du conseil général de Haute-Loire nous ont aussi permis de nous assurer de la volonté de soutien de la part des collectivités locales.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout La Haute-Loire Paysanne.

Les plus lus

Deux agents  du Service  de Remplacement sont sur l’exploitation du Gaec Montchazel pour un mois, pour  pallier l’absence pour raison de santé, de deux associés,  Laurence et  Lionel, et seconder Dominique Beaud.
Deux agents remplacent deux associés
Dominique Beaud associé du Gaec Monchazel à Chassagne a l'habitude de faire appel au Service de Remplacement en cas d'accident,…
Les jeunes étaient réunis pour s'informer sur la nouvelle DJA et sur le dispositif d'installation.
89 installations en Haute-Loire en 2022
"Rendez-vous en Terrain JA" avec les Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire et les Services installation-transmission de la Chambre d…
Salon Vaches en piste
44 laitières de Haute-Loire à la Roche-sur-Foron
Parmi les 700 vaches qui vont faire le show sur 4 jours, du 30 mars au 2 avril, en Haute-Savoie lors du Salon "vaches en pistes…
à l’aide d’un bras hydraulique, Gaëtan monte de son fauteuil jusqu’à la cabine.
Agriculteur et basketteur en fauteuil
Gaëtan Arnaud est agriculteur, producteur de céréales et d’herbe, à Espalem, mais aussi sportif au sein du Club des Aigles du…
Des bâtiments d'élevage qui répondent aux enjeux de demain.
Des bâtiments modernes, fonctionnels, confortables et adaptés aux enjeux de demain
180 personnes ont participé aux visites de fermes proposées dans le cadre du rallye "Bâtiment" organisé par le service bâtiments…
Julien Duplomb, Laurine Rousset et Jocelyn Dubost à la tribune.
Stop aux contraintes qui gâchent le métier d'agriculteur !
   Les JA de Haute-Loire étaient réunis en assemblée générale le vendredi 10 mars à Vergezac. Un temps d'échanges centré sur les…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site de la Haute-Loire Paysanne
Consultez les revues de la Haute-Loire Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la Haute-Loire Paysanne