Aller au contenu principal

Essais 2018-2019 : le désherbage mécanique a prouvé son efficacité

Depuis 2 ans, des essais de désherbage mécanique sont conduits sur maïs au Gaec des Marmottes II à Espalem. Le 15 novembre, les résultats d’essais suivis en 2019 ont été présentés aux agriculteurs à Lorlanges.

Le 15 novembre, les résultats des essais desherbage mécanique ont été présentés aux agriculteurs.
Le 15 novembre, les résultats des essais desherbage mécanique ont été présentés aux agriculteurs.
© Chambre d'agriculture 43

Depuis deux ans, le désherbage mécanique fait l’objet d’essais sur la culture de maïs au Gaec des Marmottes II à Espalem. Ces essais sont conduits par le réseau des Cuma, la Chambre d’agriculture et Haute-Loire Biologique dans le cadre du contrat territorial vert et bleu Alagnon porté par le SIGAL. Ils visent à répondre à un objectif de maintien ou d’amélioration de la qualité de l’eau sur ce territoire dans un contexte de forte pression sociétale et environnementale  en faveur d’une réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires. Ces essais entrent aussi dans les objectifs du plan Ecophyto 2018 qui visent à réduire de 50% à l’horizon 2025 le recours aux produits phytosanitaires.  «Un certain nombre de produits ne sont pas réhomologués. Il deviendra de plus en plus difficile d’avoir un programme phyto complet sur les cultures de céréales et maïs. On constate de surcroît de plus en plus de résistances sur les phytos ; et c’est aussi le cas en Haute-Loire» a expliqué Patricia
Tyssandier, conseillère Chambre d’agriculture lors de la présentation des résultats d’essais le 15 novembre à Lorlanges.
Efficacité du désherbage mécanique
Dans ce contexte, les agriculteurs doivent trouver d’autres solutions pour limiter la prolifération des adventices sur leurs cultures ; le désherbage mécanique fait partie des techniques intéressantes qui permettent de répondre à cette problématique.
Le désherbage mécanique a prouvé son efficacité, toutefois il faut savoir qu’il s’intègre dans une démarche globale du système cultural de l’exploitation. Au préalable,  il faut des rotations (qui ne doivent pas être courtes), une alternance de cultures printemps-automne, des couverts végétaux et le choix de la variété (vigoureuse au départ). Autres conditions pour réussir ce type de désherbage : il faut pratiquer le faux semis (qui permet de faire germer les graines d’adventices), être attentif à la température du sol (semer à partir d’une température du sol de 12°C) et à la profondeur de semis (semer à au moins 4 cm de profondeur la culture du maïs). Sur ces essais, le désherbage mécanique du maïs a été réalisé avec des outils bien spécifiques de type herse étrille, bineuse, roto-étrille et bineuse avec doigts kress ; ces 3 matériels, mis à l’épreuve à Espalem, ont été présentés par Régis Brun, de la FDCUMA (voir dans cette page).
Six itinéraires à l’essai
Le protocole s’est appuyé sur six itinéraires techniques : 2 passages (p.) de herse étrille ; 1 p. de herse étrille + 1p. bineuse ; 1 p. de herse étrille + 1 p. roto-étrille ; 1 p. de la herse étrille + 1 p. bineuse avec doigts kress ; 1 p. de la roto-étrille + 1 p. bineuse avec doigts kress ; 1 désherbage chimique avec produit en 1 seul passage en pré-levée.
Pour chacun des itinéraires, Patricia Tyssandier et Régis Brun ont dévoilé l‘efficacité du désherbage, le coût à l’hectare incluant le matériel, le carburant et la main d’oeuvre ainsi que les temps de chantier à l’ha. (voir graphique ci-dessous).
Les principaux enseignements sont les suivants : «En terme d’efficacité de désherbage, on se rend compte qu’avec 2 passages de désherbage mécanique, on obtient une efficacité de 80%, en sachant qu’avec un traitement phytosanitaire on ne dépasse pas les 85% d’efficacité» souligne la conseillère Chambre d’agriculture.
«En terme de coûts à l’hectare, ils sont aussi comprarables. 2 passages d’outils de désherbage mécanique coûtent 85€ contre 80€ pour un traitement phyto» indique Régis Brun qui attire toutefois l’attention des agriculteurs sur des différences importantes en terme de temps de chantier. «Si on compte 15 minutes/ha avec un pulvérisateur, il faut compter entre 25 et 40 minutes/ha pour du désherbage mécanique. Pour une efficacité comparable, le désherbage mécanique nécessite plus de temps» ajoute-t-il.
Des doigts Kress pour gagner en efficacité
Parmi les modalités à l’essai, c’est la combinaison 1p. herse étrille + 1p. bineuse avec doigts Kress qui remporte la palme en terme d’efficacité (83%). Mention spéciale pour les doigts Kress qui permettent de gagner 5% d’efficacité pour un coût supplémentaire de 4€/ha. En terme de rendement du maïs ensilage, c’est cette même combinaison qui ressort avec le rendement le plus élevé (12,8 de TMS/ha). Le président de la Chambre d’agriculture, Yannick Fialip, a rappelé la nécessité pour les agriculteurs d’utiliser des tracteurs adaptés à ce type de désherbage (à roues étroites et plus lourds).
À la demande du Sigal, ces essais devraient se poursuivre encore pendant 1 an. Dans un autre cadre, Régis Brun et Patricia Tyssandier réaliseront en 2020 des essais sur la technique de semis de couverts végétaux sous la culture principale du maïs (voir encadré).

Zoom sur… Les 3 matériels à l’essai

Herse étrille : outil de désherbage des rangs et des inter-rangs, fonctionnant via les vibrations de ses dents sur la surface du sol. Elle est indiquée pour tous types de cultures. Elle s’utilise en début de culture, lorsque les adventices sont encore jeunes et que la culture n’est pas trop développée, afin de ne pas endommager trop sévèrement les pousses en place. Sur cet essai : Marque : Hatzenbichler /  9 m de largeur.
Bineuse : Contrairement à la herse étrille, elle peut être utilisée à un stade plus avancé des adventices. Cet outil présente diverses possibilités de dents et de socs pour le désherbage de l’inter-rangs : dents rigides, dents pattes d’oie, socs plats, doigts Kress, étoiles. Ces différences permettent d’adapter au mieux l’outil à la nature du sol, à la culture en place, et surtout à l’objectif de désherbage souhaité. L’efficacité est optimum sur un sol ressuyé, et par temps sec.
Son travail un peu plus en profondeur permet de faire remonter de l’eau par capillarité. Sur cet essai : Marque / Type : Monosem 6 rangs avec fertiliseur /  4.50 m de largeur
Roto-étrille : La roto-étrille est une herse étrille rotative avec réglage d’angle, c’est-à-dire qu’il est possible de gérer l’inclinaison des étoiles de l’outil. Le réglage est accessible jusqu’à 30°. Ceci permet d’adapter au mieux la conduite de l’outil à la situation de sa parcelle. C’est un outil proche de la herse étrille mais plus agressif, et pouvant être utilisé sur des adventices plus développées. Plusieurs possibilités sur cet outil :
- Le relevage individuel des étoiles au besoin.
- L’ajustement les ressorts du bras individuellement, afin de gérer la pression au sol.
- La combinaison de la roto-étrille avec un semoir APV, afin de réaliser des sous-semis.

Résultats d’essais
Des essais de couverts végétaux implantés au semis du maïs d’une part, et implantés à 3-4 feuilles du maïs d’autre part ainsi qu’à 6-7 feuilles du maïs, n’ont pas donné satisfaction. Le maïs étant directement en compétition avec les couverts, le rendement du maïs a été impacté. C’est pourquoi au printemps 2020, Régis Brun et Patricia Tyssandier ont décidé d’utiliser un drône pour semer très tardivement les couverts végétaux sur maïs.

Les plus lus

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

De gauche à droite : Anthony Fayolle (SG) et Nicolas Merle (Président).
Un nouveau duo à la tête de la FDSEA de Haute-Loire

Jeudi 3 avril, le nouveau conseil d'administration de la FDSEA de Haute-Loire a élu président, secrétaire général ainsi que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière