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Voeux FDSEA/JA
Des vœux pour un retour rapide à une vie normale faite de rencontres et d'échanges

Laurine Rousset présidente des Jeunes Agriculteurs et Thierry Cubizolles président de la FDSEA de Haute-Loire, présentent leurs vœux aux agricultrices et agriculteurs.

Laurine Rousset présidente de JA43 et Thierry Cubizolles président de FDSEA43
Laurine Rousset et Thierry Cubizolles formulent des vœux pour retrouver rapidement une vie sociale comme avant.
© HLP

En ce début d'année 2021, quels sont vos vœux aux agricultrices et agriculteurs de Haute-Loire ?

Thierry Cubizolles : Tout d'abord, je souhaite à tous la santé et que nous puissions retrouver une vie normale, une vie sociale, que nous retrouvions vite nos habitudes pour sortir de chez nous et pouvoir échanger avec nos voisins, nos amis, que nous puissions faire vivre à nouveau nos associations communales, cantonales. C'est très important pour le moral, c'est un bon moyen de décompresser et de sortir de nos fermes pour échanger et faire passer des messages auprès de personnes hors du milieu agricole. Je souhaite aussi qu'on continue à se battre pour retrouver de la valeur sur nos exploitations à travers les prix et les charges. Et j'espère que nous arriverons à négocier une PAC juste, durable, et qui corresponde aux enjeux sociétaux européens.
Enfin, en tant que président de la FDSEA, je formule des vœux pour que notre réseau continue à fonctionner à travers nos rendez-vous habituels, pour échanger et se mobiliser si le besoin s'en fait sentir. Et on aura besoin de tout le monde pour défendre nos intérêts. Les intérêts des femmes et des hommes qui, par leur travail, donnent de la valeur à notre territoire à travers les diverses productions agricoles.

Laurine Rousset : je souhaite à tous une excellente année, beaucoup de joie avec vos proches, la santé bien sûr, et un épanouissement dans votre vie professionnelle. J'espère qu'on pourra très prochainement se retrouver comme avant. En 2020, on a été coupés du monde extérieur, et j'espère que les exploitants ne se sont pas sentis trop seuls ou à l'écart. Je souhaite qu'en 2021, on puisse reprendre une vie sociale, à côté de l'exploitation, car pouvoir s'ouvrir vers l'extérieur permet souvent de replacer les choses, et ensuite de revenir sur la ferme avec plus d'envie.

Suite aux difficultés rencontrées en 2020, notamment sur le marché des bovins, l'application de la loi Egalim, le nouveau découpage des zones vulnérables… ou encore les problèmes liés aux campagnols, quelle est votre feuille de route ?

T.C. : Notre feuille de route porte sur tous ces sujets et d'autres encore. Tout d'abord, nous devons nous mobiliser sur les négociations en cours de la PAC, négociations qui vont aller assez vite… Nous sommes aussi préoccupés par le dossier des zones vulnérables, avec une totale incompréhension sur le zonage proposé. Dossier à suivre…
Sur les EGA (Etats généraux de l'Alimentation), nous sommes toujours au travail. Nous ne lâcherons rien, pour retrouver des prix rémunérateurs pour nos produits et partager les marges, et ce pour toutes les productions, toutes les filières. Dans un premier temps, les négociations se passent mal. La Grande distribution se sert de la crise sanitaire, et prétextant que le pouvoir d'achat des ménages est à la baisse, fait pression sur les tranformateurs pour baisser les prix. Je rappelle que durant cette crise et en particulier les périodes de confinement, la Grande distribution a eu toutes les libertés… Et, nous agriculteurs n'avons jamais cessé de fournir des produits alimentaires en quantité et en qualité ; nos élevages n'ont pas été confinés et nos animaux toujours nourris. Nous demandons aujourd’hui, une juste reconnaissance auprès des distributeurs et des transformateurs.

L.R. : La filière bovine va mal, en particulier le secteur du maigre comme le broutard ; les éleveurs ne sont pas rémunérés au juste prix. Il y a donc un gros travail à faire sur la filière, en lien bien sûr avec la loi Egalim. Mais en attendant que ce travail sur les filières aboutisse sur le long terme, aujourd'hui on doit s'intéresser à la future PAC. il faut absolument maintenir les aides couplées, notamment en allaitant, pour conserver l'élevage dans nos zones de montagne et faire vivre l'économie locale et entretenir les paysages. Si nous n'avons plus d'ovins viande, bovins lait et viande pour pâturer, nos prairies naturelles ne seront plus que des friches. On reste attentifs sur les cours des bovins, mais on ne peut pas négliger le maintien de ces aides couplées pour assurer la pérennité de nos élevages.

Et sur les campagnols ?

L.R. : Quant à la problématique des campagnols, plusieurs rencontres sur le terrain ont été organisées fin 2020. Nous avons bien pris en compte la gravité du problème ; une gravité  tant technique avec des prairies détruites, que financière avec des pertes importantes sur le troupeau (qualité du lait, frais vétérinaires…). On est sur le dossier. Des choses sont mises en place… Mais il faudra que ce soit une lutte collective. Tout le monde devra traiter, sinon on n'arrivera pas à lutter efficacement contre ces campagnols.

T.C. : Nous restons en alerte. Il semble que l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail : Ndlr) étudie de très près la possibilité de traitements mécaniques. D'où l'intérêt pour la profession, de ne rien lâcher et de continuer à peser sur les décisions. Nos actions commencent à porter leurs fruits.

Pour continuer à installer, et à favoriser la transmission des exploitations, quelles sont vos stratégies ?

L.R. : En 2020, on a installé 61 jeunes porteurs de projets sur le département. On sait que le nombre de fils et filles d'agriculteurs susceptibles de s'installer, ne suffira pas pour renouveler les générations. Il faut aussi prendre en compte les installations hors cadre familial. Et pour cela, il faut insister sur la formation et sur l'information.
On a des installations de tous types : des regroupements de structures et des installations à plusieurs, ce qui peut être plus rassurant pour un jeune. Mais il y a aussi des installations individuelles avec des productions autres que l'élevage classique. Tous ces projets doivent être accompagnés.
Il faut aussi travailler davantage sur la transmission. Pour un agriculteur qui a travaillé 40 ans, son exploitation a aussi une valeur sentimentale. Il faut donc installer un climat de confiance entre le cédant et le futur repreneur, pour que ce dernier puisse se projeter. Organiser des rencontres, mettre en place du parrainage… sont des éléments clés pour favoriser le renouvellement des générations.

T.C. : Avec JA et la Chambre d'Agriculture, nous voulons anticiper et identifier le plus tôt possible les futurs cédants, et mieux faire connaître les exploitations à reprendre. Nous voulons aussi faire évoluer le Gaec à l'essai, un temps de réflexion important, afin de faciliter la transmission.
Nous voulons accompagner toutes formes d'installations, afin que les objectifs économiques des porteurs de projets les conduisent à la réussite, quitte à les mettre face à la réalité, afin que la DJA ne soit pas seulement une aubaine, mais une aide pour des installations viables. Nous avons besoin de nouvelles générations en agriculture, issues de différents milieux, pour continuer à occuper nos territoires et à y vivre.

Communiquer plus et mieux sur les métiers de l'agriculture est une de vos priorités. Que comptez-vous mettre en place ou développer en 2021 ?

T.C. : En 2021, les grands salons professionnels ouverts au grand public ne devraient pas se tenir, à l'instar du SIA à Paris. Alors, en lien avec la Chambre d'agriculture, nous allons poursuivre l'idée d'ouvrir nos fermes, sur le modèle de l'opération "un été à la ferme" mis en place en juillet août 2020. Nous allons aussi renforcer notre présence sur les modes de communication actuels : réseaux sociaux, vidéos, mise en avant de nos produits locaux avec l'initiative "Croquez la Haute-Loire"… Nous avons, à plusieurs reprises mis en avant nos productions, mais nous voulons aussi mettre en avant les producteurs à travers les produits de leurs exploitations.
Nous souhaitons aussi former les agricultrices et agriculteurs qui le souhaitent, à communiquer, à trouver les bons mots pour passer les bons messages. Et enfin, je vous invite à véhiculer de l'optimisme. Certes, nous avons des difficultés, mais nous faisons un beau métier. Alors que la France tombe dans la morosité, nous pouvons encore donner de l'espoir. Surfons sur la vague du "manger français". Pour la 3ème année consécutive, l'agriculture française est jugée la plus vertueuse au monde, et il n'y a qu'à traverser la Haute-Loire pour s'en rendre compte. Alors sachons le dire et le montrer et créons des vocations.

L.R. : Pour renouveler les générations, il faut aussi communiquer sur notre métier. C'est en positivant sur notre métier qu'on le rendra attractif. C'est pourquoi nous avons fait le choix de mettre en avant une installation dans chaque secteur du département pour montrer que tout est possible. Mettre en avant un jeune mais aussi une filière.
Avant on avait l'habitude d'organiser l'Opération Sourire en ville, et cette année, on a lancé le burger auvergnat… On communique aussi à travers de brèves vidéos qui montrent la réalité de notre métier, en insistant sur le bien-être animal, le travail dans les champs… Ces images sont largement diffusées sur les réseaux sociaux.

 

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