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Paroles de jeune
Des petits fruits pour son projet de vie

En cours d’installation à St Privat d’Allier, Julien Bonnefoy prépare un BPREA, avant de reprendre les terres familiales sur lesquelles fraises, framboises et bientôt myrtilles attendent le printemps avec autant d’impatience que lui…

Julien Bonnefoy devant ses framboisiers dans une serre.

À 11 ans, Julien Bonnefoy ramassait ses premières fraises dans les plantations de son père à Varennes sur la commune de St Privat d’Allier. De bons souvenirs pour celui qui décidera 20 ans plus tard de s’installer à son tour avec une production de fruits rouges des Monts du Velay. Avant de franchir le pas, le jeune homme a fait ses armes dans plusieurs directions, notamment le sport et une expérience de maître-nageur, mais aussi la découverte d’autres pays, d’autres cultures avec un voyage d’un an à la Réunion, Madagascar et en Afrique du Sud. De retour en France, le jeune homme retrouve les bassins avant de «se fâcher avec le service public». Sa décision est alors prise  : «je veux travailler pour moi». En recherche «de liberté», c’est donc naturellement qu’il revient à la terre et aux petits fruits, mais «le prix à payer c’est le travail… Je n’ai jamais autant travaillé que depuis que je me suis lancé» reconnaît-il avec franchise, mais néanmoins avec le sourire.

Des framboises ses préférées et des fraises sont actuellement implantées sur un total de 2ha73, des terres familiales autour du village. Et bientôt des myrtilles…

Retour sur les bancs de l’école

Bardé de diplômes, Julien ne peut toutefois pas prétendre aux aides à l’installation sans le sésame, une formation agricole. Le voilà donc à nouveau en formation pour valider un BPREA qu’il prépare à l’ISVT au Puy. Et c’est avec enthousiasme qu’il suit ce parcours : «je découvre beaucoup de choses. Tout ce que je vois lors de cette formation va me servir au cours des 20 prochaines années. Le BPREA m’arme pour devenir chef d’exploitation». Connaissant relativement bien la production de petits fruits grâce à son expérience auprès de son père, Julien va néanmoins faire des stages chez des producteurs de Haute-Loire afin de peaufiner son projet et de voir d’autres façons de travailler.

En plein parcours à l’installation, le jeune homme déborde d’énergie et souhaite s’installer au plus tôt et passer en CDOA en novembre, espère-t-il. Il est désormais pressé.

Julien s’appuie sur le professionnalisme du GIE des Fruits rouges des Monts du Velay pour construire son projet car pour lui, «le GIE est l’atout majeur de cette production en Haute-Loire». Grâce à lui, l’exploitant peut bénéficier de précieux conseils, d’un appui technique et d’aides pour l’achat des plants, de certains matériels, des abris tunnel. Il faut compter 70 000 euros par hectare tout compris (tunnel, système d’irrigation par goutte à goutte, palissage, plants…) d’investissement de départ, mais les producteurs peuvent prétendre à des subventions de 50 à 70%. Toutes les cultures se font sous tunnels de protection pour éviter les risques de grêle, pour la gestion de l’arrosage, pour sécuriser la récolte par temps de pluie et assurer un meilleur rendement.

Fraises, framboises, myrtilles…

En 2021, l’exploitation devrait compter 7 300 m2 de framboises et 1 500 m2 de fraises en production. Par ailleurs, pour le renouvellement, 2 500 m2 de fraisiers ont été implantés cette année, et bientôt 2 600 m2 de myrtilles. Les objectifs de Julien Bonnefoy sont de rallonger un peu la période de production en gagnant 10 jours en début de saison en juin, et en prolongeant un peu en fin d’été. «Double-actif, mon père voulait que tout se joue en 5-6 semaines. Moi, je souhaite étaler un peu plus la production». Et ça passe par le choix des variétés, et l’implantation d’une nouvelle culture, la myrtille.

Julien Bonnefoy a fait le choix d’une agriculture conventionnelle en plein champ, alors que d’autres optent pour du hors sol ou du bio. «J’ai fait le choix des méthodes des anciens. Si par éthique, j’irais vers le Bio, je ne suis pas, aujourd’hui, assez bon techniquement pour cela. Je suis un perfectionniste mais je n’ai pas assez de temps pour surveiller mes cultures dans un système bio. Alors je préfère prendre mon temps…».

Pragmatique, le jeune homme a fait ses calculs. «On a un rendement 20% supérieur en conventionnel par rapport au bio, et 20 à 30% de travail en moins, et tout cela avec seulement 30% de valorisation pour du bio». Même si ses pratiques culturales sont assez respectueuses de l’environnement avec notamment une absence de pesticides depuis 4 ans et une limitation des fongicides et herbicides, Julien reste en conventionnel pour des raisons de temps de travail et de contrôles.

Passage de relais

Pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, ou pour étaler sa période de travail, le futur agriculteur a d’ores et déjà planté quelques plants de houblons pour développer une activité de brasserie en compléments des petits fruits.

Suivant les sillons tracés par son grand-père puis son père, Julien Bonnefoy est fier de se lancer à son tour dans un projet agricole. C’est pour lui comme «un passage de relais», et il reconnaît même que «c’est facile pour moi. J’ai 2 générations qui ont travaillé dur avant moi». Alors que ses études et expériences professionnelles l’ont éloigné un temps des terres familiales, on jurerait qu’il y est resté enraciné.

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