Contrôle de l’origine et de l’étiquetage des produits agricoles dans 12 magasins vérification de l'origine des produits alimentaires
Le 5 novembre, les agriculteurs de Haute-Loire se sont à nouveau mobilisés.
Leur cible : la grande distribution et les hard-discounts du Puy-en-Velay, d’Yssingeaux et de Brioude.
Mercredi 5 novembre était une journée d’actions nationale pour la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs. En Haute-Loire, 150 agriculteurs ont participé à cette mobilisation. Leur action, qui s’est déployée sur trois sites (Le Puy-en-Velay, Yssingeaux et Brioude), visait essentiellement la grande distribution et plus spécialement les magasins hard-discount. «C’est la troisième fois que nous nous mobilisons en l’espace d’un mois et demi pour exprimer notre colère et notre ras-le-bol. Après le loup et les zones vulnérables, aujourd’hui notre mot d’ordre c’est produire français pour que le consommateur puisse manger français» a expliqué Maurice Imbert, membre du bureau de la FDSEA, avant d’entrer dans l’un des supermarchés visités. Au cours de cette matinée, 12 magasins (voir encadré) ont reçu la visite des agriculteurs. Leur mission consistait à contrôler la traçabilité et l’étiquetage des produits (viande, lait et fruits et légumes) et surtout à vérifier si des produits français sont proposés aux consommateurs.
Même s’ils n’ont pas reçu la visite des agriculteurs le 5 novembre dernier, les sociétés de restauration se trouvent aussi dans la ligne de mire des agriculteurs. «On sait que certaines sociétés, notamment sur le bassin du Puy, utilisent très peu de produits français...Aujourd’hui nous sommes là pour défendre le fruit de notre travail : nos produits» a-t-il ajouté.
Dans chacun des magasins, la procédure était la même : les agriculteurs se dirigeaient vers les rayons «produits frais» pour vérifier la provenance des produits, la conformité et la clarté de l’étiquetage.
Etiquetage complexe et trompeur
Résultat des courses : dans certains magasins, en particulier chez les hard-discounts, la viande fraîche est à 80% d’origine étrangère (allemande, Irlande...), de même qu'une bonne proportion au rayon surgelé (agneau de Nouvelle Zélande, consommable pendant 3 ans !) Il a aussi été relevé l’absence totale de mention d’origine pour certains morceaux de volailles. Le lait allemand est apparu bien présent dans les linéaires.
Les manifestants ont été surpris par l’origine de certains légumes que l’on produit pourtant en France, c’est le cas des carottes venues de Hollande ou des Pays Bas. Outre la provenance des produits, les agriculteurs ont observé avec attention les étiquettes des produits, et ont constaté la complexité de ces dernières (mention «élaboré, produit, transformé en France»...), si bien qu’il est parfois difficile de savoir exactement d’où vient le produit. Certaines étiquettes semblent même vouloir tromper volontairement le consommateur ! Deux morceaux de viande de même marque, emballés exactement de la même manière, sauf que l’un des deux est d’origine française et l’autre pas. Pour voir la différence, le consommateur doit vraiment redoubler d’attention...
Un carton jaune a été attribué à l’entreprise Danone pour son produit Actimel fabriqué à partir de laits étrangers !
Dès que des produits étrangers étaient trouvés dans les rayons, les agriculteurs dotés de brassards jaunes indiquant «Police des viandes» stickaient les barquettes et les rayons avec des slogans accrocheurs «Manger français : une belle idée», «Votre alimentation, notre métier : il faut les conjuguer» «N’achetez pas ça : favorisez les produits français». Sur les 12 magasins contrôlés, quelques uns font tout de même office de bons élèves en jouant la carte des produits français et même locaux.
Dégustation au Puy
Dans chacun des magasins, les agriculteurs ont tenté d’échanger avec les responsables de magasins pour expliquer leur démarche ainsi qu’avec les consommateurs présents pour les inciter à acheter français.
Au Puy-enVelay, l’opération s’est terminée autour d’une dégustation de viandes produites en Hte-Loire organisée par les jeunes Agriculteurs devant les portes du magasin Géant Casino à destination des consommateurs ; un moment convivial qui a permis de faire passer un certain nombre de messages.
Véronique Gruber