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Lait
Comment voir le verre de lait à moitié plein ?

La filière Alpes Massif central veut tenter collectivement d’aller vers plus de résilience.

De gauche à droite : Stéphane Joandel, Vincent Vallet, Jean-Michel Javelle et Florent Kaplon de l’entreprise Dichamp, président du collège des entreprises au sein du Criel Alpes Massif central.
De gauche à droite : Stéphane Joandel, Vincent Vallet, Jean-Michel Javelle et Florent Kaplon de l’entreprise Dichamp, président du collège des entreprises au sein du Criel Alpes Massif central.
© © S C

Gagner en résilience sans altérer sa performance économique. Un leitmotiv qui vaut actuellement pour les producteurs laitiers comme pour les transformateurs. Tous ont vu ces derniers mois leur charges exploser à un niveau rarement atteint. C’est en substance le message qu’ont délivré les acteurs de la filière laitière régionale lors de l’assemblée générale du Criel Alpes Massif central (interprofession), vendredi dernier, à Lempdes, dans le Puy-de-Dôme. Déjà fragilisée par une baisse préoccupante du nombre d’exploitations laitières, en recul de 3,9% entre 2020 et 2021, et pire de 31,5% en l’espace d’une décennie (entre 2010 et 2020), le bassin Auvergne-Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur réunis sous la bannière Alpes Massif central, est très clairement dans une situation critique. En 2021, les acteurs du Criel en ont clairement pris conscience, comme l’a souligné son président, Jean-Michel Javelle, producteur de lait dans la Loire : « La volonté de maintenir du lait dans nos territoires, production déterminante pour le maintien d’une vie socio-économique est partagée par tous les collèges ». Reste à savoir comment ?

Des charges à transformer en prix
« Le réchauffement climatique que subissent nos exploitations démontre qu’elles sont à bout. L’augmentation du volume n’est plus une réponse. Derrière notre production, il nous faut un prix. Manger est une nécessité, collectivement nous devons défendre auprès de nos concitoyens que l’alimentation a un prix », a expliqué Stéphane Joandel, représentant du collège des producteurs, et éleveur dans la Loire. « L’hyperinflation qui impacte toute la filière doit être transformée par des tarifs envers nos acheteurs : les GMS doivent accepter des hausses de prix », a ajouté Jean-Michel Javelle. Si la question de la juste rémunération à tous les étages est essentielle, elle n’est pas la seule. « Nous avons clairement un problème d’attractivité des métiers du lait », a souligné le président du Criel. En 2021, l’interprofession a lancé une campagne de valorisation des métiers du lait, et identifié des actions prioritaires dans le cadre de la charte d’avenir bovin lait et la charte pour l’installation en élevage laitier caprin et l’attractivité de la filière. Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin en communiquant de manière transversale sur l’élevage en général, régulièrement mis sur la sellette. « L’animal dans les hautes sphères semblent poser tout un tas de problèmes. Force est de constater que nous avons du mal à vendre les aménités positives de l’élevage », a insisté Vincent Vallet, président du comité lait de chèvre. Pourtant, ces aménités sont bien réelles en particulier au regard de la biodiversité comme l’a exposé Vincent Manneville de l’Idèle : « La biodiversité est restée là où il y a de l’élevage de ruminants. Ces allégations sont étayées par des travaux scientifiques développés notamment grâce à l’outil Biotex. Sur la fertilité, l’ouverture des paysages c’est évident, mais pas seulement ».

Elevage laitier, créateur de biodiversité
Conçu par l’Idele, l’Inra et le muséum d’histoire naturelle, cet outil vise à aider les éleveurs à mieux comprendre le potentiel de biodiversité de leurs parcelles et du territoire dans lequel ils évoluent. La biodiversité des prairies est en effet dépendante à la fois des pratiques agricoles mais aussi de l’organisation du paysage. Le bocage par exemple joue un rôle dans le déplacement des plantes et des insectes : les haies connectées entre elles, favorisent la rencontre et la diversité génétique de ses habitants. « Il s’agit d’une évaluation de vingt-sept indicateurs qui donnent une vision de son territoire et de ses pratiques agricoles. Un inventaire est réalisé des éléments fixes du paysage et un calcul est effectué donnant une surface de biodiversité rapportée à la SAU. Il permet à chacun de connaître ses capacités d’accueil et d’hébergement des espèces faunistiques et floristiques et de voir où et comment la situation pourrait être améliorée », a détaillé Vincent Manneville. Biotex permet donc de faire prendre conscience de la valeur des services environnementaux rendus par l’élevage. « La biodiversité est le moteur même de l’agriculture. Il ne s’agit pas d’une notion abstraite née dans un ministère. En analysant cette biodiversité ordinaire, nous avons de la matière pour fournir une lecture opposable au seul gaz à effet de serre émis par le troupeau », a insisté l’ingénieur. 80% des élevages laitiers dans la grande zone Alpes Massif central assurent la continuité écologique, autrement dit sur 100 hectares exploités, 80 hectares de biodiversité sont générés.    
 

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