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Chasse : Les sangliers sont dans le viseur des agriculteurs

Les maïs et les semis de prairies sont régulièrement visités par des hordes entières.  Le dialogue entre chasseurs et agriculteurs est toujours aussi tendu.

Avec la maturation des maïs, les sangliers entrent dans les champs…
Avec la maturation des maïs, les sangliers entrent dans les champs…
© HLP (Archives)

La fin de l’été arrive et avec elle le temps de la récolte des maïs. Cette année de sécheresse et de très fortes chaleurs n’a pas permis à nombre de parcelles d’avoir de belles et grandes tiges et encore moins de beaux épis. Et voilà que les quelques maïs qui s’en sortent un peu plus, tout comme les prairies fraîchement semées, attirent la convoitise des ennemis jurés des agriculteurs : les sangliers.
Gilles Tempère président de la section Chasse de la FDSEA ne cache pas son désarroi voire sa colère face à une situation très tendue, et qui n’évolue pas au fil des années. «L’an dernier on avait identifié des points noirs sur le département. Cette année c’est pareil, toujours des points noirs et sur les mêmes secteurs. Et cela se vérifie sur le terrain contrairement à ce qu’affirme la fédération de Chasse qui, elle, ne reconnaît aucun  secteur à problèmes» explique-t-il exaspéré.

Question d’interprétation
Alors pourquoi cette divergence de point de vue ? «Questions d’interprétation» rétorque le représentant des agriculteurs. Selon les textes, pour prétendre à une indemnisation pour remise en état d’une culture suite à des dégâts de gibier, la loi fait état d’une franchise de 230 € au dessous de laquelle il ne peut y avoir indemnisation. Une autre ligne fait, elle, mention d’un plancher de 3 % de la surface de la parcelle concernée par les dégâts. Les chasseurs ont choisi de ne se référer qu’au seul critère de 230 € ce que dénonce la profession, mais elle n’a pour l’instant pas été entendue.
Compte tenu de ce différent, nombre de dossiers sont retournés vers les exploitants avec un refus d’indemnisation. Pire, ces plaignants peuvent avoir à payer les frais d’expertise. Et logiquement, de plus en plus d’agriculteurs hésitent à faire des déclarations de dégâts… Gilles Tempère incite pourtant tous les agriculteurs victimes de dégâts sur leurs parcelles à faire une déclaration et à s’opposer à la non-indemnisation pour seuil non-atteint s’ils rentrent dans le critère des 3 %. «Il faut persévérer» insiste Gilles Tempère qui précise que la profession défendra ces dossiers en commission. Il déplore que cette situation contribue à minimiser l’étendue des problèmes, compte tenu d’un nombre de dégâts déclarés sous-évalués.

Mesures inappliquées
Dès les premières intrusions de hordes de sangliers - on peut parler de hordes quand des troupeaux atteignent 25, 30 voire 40 individus - dans les cultures, la section Chasse de la FDSEA a alerté la Fédération départementale de Chasse et l’administration, demandant une anticipation de la chasse au 15 août. Si ces mesures ont eu quelques résultats sur quelques secteurs, là encore on se heurte à un embroglio juridico-administratif dans lequel la situation s’empêtre… Gilles Tempère tente d’y voir clair, et la liste des «bonnes raisons» pour ne pas chasser est longue : le président de l’unité de gestion qui visite seul sa commune sans la présence d’agriculteurs ne juge pas nécessaire d’anticiper la chasse au vu des dégâts, certains présidents d’Unités de gestion sont plus enclins à donner rapidement ces autorisations, alors que d’autres font traîner et pendant ce temps, les dégâts continuent…, les chasseurs refusent de chasser si la commune voisine ne chasse pas sous prétexte que  le gibier pourrait quitter leur territoire,  le lieutenant de louveterie incontournable pour agir dans les réserves de chasse n’est pas toujours disponible… bref quand on ne veut pas chasser, on ne chasse pas.
Et l’administration, dans tout ça… «L’administration, elle fait avec ses lourdeurs administratives…» plaisante, ou pas, Gilles Tempère. Lors du dernier Comité, il souligne que l’administration a soutenu l’agriculture en reconnaissant l’existence de plusieurs points noirs sur le département, et a même ordonné des tirs de nuit comme à Beaux où on a pu noter quelques résultats. Mais malheureusement, elle n’a pas de grands moyens de pression pour faire appliquer les décisions.
Gilles Tempère est déçu des shémas de gestion qui selon lui, ont conduit à généraliser au niveau départemental des pratiques et des niveaux de populations de sangliers pourtant pas toujours souhaités par les communes.
Très amer devant cette situation qui perdure et qui cette année en pleine crise de l’élevage doublée d’une sécheresse, met encore un coup à l’activité agricole, Gilles Tempère se dit déterminé. «Si les choses n’évoluent pas dans le bon sens, on appellera les agriculteurs à défendre leurs cultures par eux-mêmes…».


Suzanne Marion

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