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Chambre régionale : L'union est opérationnelle, les discours volontaristes

La crise agricole a été au coeur de la session de la Chambre d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. Pour aider les agriculteurs à sortir la tête de l'eau, la structure consulaire se veut proactive.

Le président de région, Laurent Wauquiez, a échangé avec la salle durant près de deux heures.
Le président de région, Laurent Wauquiez, a échangé avec la salle durant près de deux heures.
© Sophie Chatenet

«Nous sommes en ordre de marche pour accompagner les agriculteurs». Sans revenir en détail sur les modalités de la fusion entre les chambres d'agriculture d'Auvergne et de Rhône-Alpes, Gilbert Guignand président de l'entité Auvergne-Rhône-Alpes a salué le travail de chacun qui a permis «non pas de subir les choses, mais de les construire dans un bon esprit». À Saint-Etienne, où les élus professionnels étaient réunis, mardi dernier dans le cadre de leur seconde session, «ce bon esprit» a transpiré. Les auvergnats et les rhônalpins sont évidemment enclins à oeuvrer au destin commun de l'agriculture régionale. Ils le sont d'autant plus que la situation l'exige. La crise protéiforme que traverse actuellement le secteur agricole légitime encore davantage les propositions qu'ils ont émises dans leur projet agricole régional, présenté l'automne dernier, à l'occasion du Sommet de l'élevage.


Favoriser l'investissement à tous les niveaux

«Les évènements démontrent qu'une autre voie doit être trouvée, en France et en Europe. Nous comptons sur les régions pour être le porte voix des agriculteurs», a lancé Michel Joux, président de la FRSEA Rhône-Alpes-Auvergne. Un sentiment unanime- ment partagé dans la salle, y compris par le président de région Laurent Wauquiez, qui entend bien agir dans la mesure de ses possibilités pour faire bouger les lignes. Très au fait de la question agricole, avouant que l'agriculture constituait pour lui «sa fibre affective», il a livré une feuille de route relativement claire.D'abord sur la méthode, Laurent Wauquiez ne veut plus s'occuper de l'agriculture «uniquement lorsqu'il y a des crises. Nous ne voulons plus être sur du court-terme. Les agriculteurs attendent de nous autre chose que des primes. Ils veulent des moyens pour développer leurs exploitations, pour investir, pour travailler sur leurs débouchés».


Financer les projets et pas les structures

Pour lui, le partenariat avec les chambres d'agriculture est évident, à condition toutefois qu'il soit gagnant-gagnant. Comprenez que l'argent ne s'évapore pas dans les structures, mais qu'il bénéficie bien aux agriculteurs sur le terrain. Un impératif d'équité qu'a rappelé à plusieurs reprises la vice-présidente en charge de l'agriculture, Emilie Bonnivard. Au final, le budget agricole devrait être le seul en expansion de la collectivité pour le prochain exercice. A ce stade, l'exécutif analyse ligne par ligne les budgets, avec un objectif simple : trouver des marges de manoeuvre pour favoriser l'investissement. Développement des signes officiels de qualité, du bio, toilettage divers, élagage des soutiens multiples versés à des structures qui poursuivaient le même objectif mais n'avaient pas réussi à s'entendre notamment en matière d'installation... La méthode se veut pragmatique. Et les dossiers emblématiques tel celui de l'eau, pris à bras le corps. « Nous allons lancer un programme en faveur de l'eau avec la création de retenues collinaires et d'équipements pour augmenter les capacités d'irrigation », a expliqué le président de région. Des discussions ont d'ores et déjà été engagées avec la Commission nationale du Rhône. Une commission, qui selon Laurent Wauquiez serait prête à retravailler sur un réseau qui bénéficierait à l'ensemble de la grande région. Des coopérations ouimais réciproquesEn matière d'export, la région entend optimiser les contrats de coopération qu'elle a notamment avec le Maroc, l'Algérie ou encore le Vietnam : «Nous pouvons aider ces pays mais en contrepartie, je veux qu'ils achètent chez nous». Toujours au chapitre des débouchés, l'approvisionnement des cantines en produits régionaux et la lutte contre le gaspillage alimentaire restent deux chevaux de bataille du nouveau président. Les clauses d'approvisionnement devraient ainsi être rapidement revues dans cet objectif. Sur le développement rural et les aides du second pilier gérées désormais par la région, là-aussi Laurent Wauquiez se veut réaliste et au diapason des revendications professionnelles : «Bon courage pour avoir un paysage de qualité et un bel environnement sans agriculteurs ! Donc les aides européennes doivent servir en priorité les agriculteurs». De l'Europe, il attend davantage de responsabilités : « les outils de régulation doivent être réinventés». De ses homo- logues départementaux, il compte sur un sursaut de clairvoyance : « la loi Notre(1) va s'enclencher progressivement. Mais cette loi ne doit pas servir d'alibi aux départements pour sortir par la sortie de secours. Je vais négocier mardi prochain avec les présidents des départements de la région pour qu'ils puissent continuer de soutenir l'agriculture». Sur ce sujet comme sur la plupart de ceux qui ont été évoqués, les professionnels applaudissent des deux mains. Rendez-vous dans dix-huit mois pour confronter les paroles aux actes.

 

Sophie Chatenet

(1)-La loi Notre retire aux Conseils départementaux la compétence économique.

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