Aller au contenu principal

Aviculture
Bien respecter les règles de biosécurité

Durcissement de la réglementation sur les salmonelles, explosion des charges et influenza aviaire... la filière altiligérienne croule sous les soucis.

Poule au nid avec des oeufs

La filière avicole de notre département est plongée dans une période de turbulences. Comme toutes les autres filières agricoles, elle est concernée par la hausse permanente des charges mais depuis quelques mois, elle subit en plus les conséquences de l'entrée en vigueur en France de la nouvelle réglementation 2018 sur les contrôles de salmonelles.

Réglementation salmonelle

Plus dure, cette réglementation a déjà pénalisé quelques élevages de poules pondeuses de notre département. "Jusqu'à présent, lorsqu'un prélèvement était positif, un autre était effectué par la suite pour confirmer ce résultat. Et en cas de deuxième prélèvement négatif, un troisième était réalisé pour le confirmer. Avec cette nouvelle réglementation, un seul prélèvement positif induit l'abattage total du poulailler !" indique Richard Vernet, responsable de la section aviculture de la FDSEA avec Claire Michel. C'est justement pour obtenir plus d'information sur cette problématique que la section a obtenu une entrevue le 3 mai dernier avec Richard Delabre, chef de service santé animale à la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP).

Ce dernier a présenté le protocole de recherche en vigueur sur la salmonelle en élevage. "La recherche s'effectue sur les murs des bâtiments de volailles au moyen de chiffonnettes, au sol via des pédo-chiffonnettes et de prélèvements sur les œufs des poules pondeuses. L'exploration des murs vise à vérifier si l'éleveur a correctement nettoyé et désinfecté les murs de son bâtiment ; c'est une étape essentielle pour prévenir l'apparition et le développement de salmonelles. Dans le cadre de ces contrôles, des investigations sont ensuite conduites sur les souches de salmonelles" explique Richard Vernet. C'est notamment pour étudier ces souches, et en particulier dans le cas de contaminations répétitives, que les contrôleurs demandent parfois à poursuivre leur recherche dans des bâtiments situés à proximité au sein d'une même exploitation. "Je ne peux qu'encourager les éleveurs à accepter ce type d'analyses supplémentaires" ajoute-t-il.

Recrudescence de cas en Haute-Loire

"Depuis 3 ou 4 ans, la DDETSPP constate une recrudescence de cas de salmonelles en Haute-Loire, que l'on peut expliquer par plusieurs facteurs : une probable dégradation de la qualité du lavage-désinfection des bâtiments de volailles mais aussi une possible propagation de la bactérie via les fabricants d'aliments ou les collecteurs... Deux acteurs de la filière qui font également l'objet de contrôles" indique-t-il.

Si les élevages de poulets de chair sont également contrôlés pour les salmonelles, l'incidence de la maladie est bien moindre puisque le poulet se consomme cuit et que la bactérie ne survit pas au delà de 60°C. "Les lots de poulets concernés sont donc ramassés et abattus en dernier" précise Richard Vernet. Dans ce contexte sanitaire délicat eu égard à la salmonelle comme à l'influenza aviaire, qui gagne du terrain en France, le responsable professionnel invite les éleveurs de volailles à respecter de manière stricte les règles de biosécurité et de bien penser à changer de tenue et de chaussures avant de pénétrer dans les bâtiments.

Hausse des charges

La filière subit également de plein fouet la hausse des charges actuelle. Les aliments pour volailles ont augmenté de + 100 €/tonnes et de nouvelles augmentations sont attendues en blé et en maïs... S’ajoute la hausse du prix de l'énergie (nécessaire pour chauffer les installations accueillant des poussins...).  "Si jusqu'à présent, les intégrateurs ont réussi à faire passer des hausses de tarifs à l'aval pour compenser cette inflation générale, ces derniers risquent de demander à rallonger les vides sanitaires des élevages. À l'avenir, on risque de manquer de poulets !" conclut-il.

 

Zoom sur ...

«Un élevage de volailles doit être conduit avec beaucoup de précaution»

"Concernant les salmonelles, la France s'est montrée un peu trop laxiste à l'égard de cette loi européenne et a été rappelée à l'ordre par la commission européenne. Certes, elle est difficile à comprendre pour nous producteurs mais on ne peut pas y déroger ! La France a cependant demandé à ce que cette loi soit assouplie..." a expliqué Claire Michel, co-responsable de la section aviculture FDSEA.
"Les éleveurs de plus de 250 volailles respectent les règles de biosécurité (d'un bâtiment à l'autre et d'un atelier à l'autre). Un élevage de volailles doit être conduit avec beaucoup de précaution ; quand on entre dans un atelier de poules pondeuses, c'est comme si l'on entrait dans un hôpital, il faut être nickel de la tête aux pieds. Et il ne faut jamais oublier que la salmonelle provient de l'extérieur... Les éleveurs qui ont besoin de conseil ou d'aide concernant les règles de biosécurité doivent se rapprocher des services de la DDETSPP, de leur vétérinaire ou de leur technicien d'élevage" ajoute-t-elle.
Concernant l'influenza aviaire, Claire Michel espère que les restrictions que nous connaissons à l'heure actuelle (confinement des volailles) seront terminées au début de l'été. Notons que les éleveurs de poulets fermiers et de pintades peuvent demander des dérogations auprès de leur vétérinaires.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout La Haute-Loire Paysanne.

Les plus lus

Pour Lucas Beraud, exercer le métier d’agent est très enrichissant  sur le plan technique. (photo d’illustration)
Se perfectionner dans toutes les facettes du métier d'agriculteur
Après 2,5 ans passés au Service de Remplacement de Haute-Loire en tant qu'agent de remplacement, Lucas Beraud est désormais sur…
Loup devant un troupeau de brebis
Pour Claude Font, « le plan Loup est un échec »
Le mercredi 17 mai avait lieu une réunion d’informations sur la prédation dans le Puy-de-Dôme et au-delà, animée par la direction…
Les filles de Bonnefont : une équipe de championnes !
Les filles de Bonnefont sont championnes de France !
Supporteurs et visiteurs ont participé en nombre au championnat de France de rugby des lycées agricoles du 11 au 13 mai. Un…
En Haute-Loire, 27 fermes ont reçu plus de 20 000 visites au total.
Participation massive du public à l'opération “De ferme en ferme“
Les visiteurs étaient au rendez-vous le week-end dernier sur les 27 fermes qui participaient à l'opération “De ferme en ferme“ en…
à 22 ans, Lucas Bayard est le nouveau président de l'APIV.
Lucas Bayard jeune éleveur de 22 ans succède à Clément Lebrat à la tête de l'APIV
L'association des producteurs indépendants de viande d'Auvergne a tenu son assemblée générale le 11 avril dernier, renouvelant…
"C'est le bon boulot de la coopérative qui fait venir les adhérents et qui les fidélise" explique Denis Accassat, nouveau président de la CEBM.
"Nous devons garder cette coopérative proche de ses adhérents…"
La Coopérative des Éleveurs de Bovins du Mézenc continue sa progression et affiche une hausse de +7,6% de son activité…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site de la Haute-Loire Paysanne
Consultez les revues de la Haute-Loire Paysanne au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la Haute-Loire Paysanne