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Aviculture : «Que le poulet soit le prince, là où le bovin est le roi»

La journée avicole initiée par la section de la FDSEA 43 a réuni l’ensemble de la filière, les OPA et l’administration pour dresser un portrait de cette production qui se développe.

La filière avicole est créatrice d’emplois. Elle a besoin de plus de 30 bâtiments par an dans les 3-4 années qui viennent. Voilà pourquoi à l’initiative de la section avicole de la FDSEA de Haute-Loire, une journée sur cette production était organisée à Séneujols, sous la présidence de Claire Souveton, et avec la participation de l’ensemble des partenaires de la filière actifs sur le département. Une cinquantaine de personnes avait répondu à l’invitation ; des producteurs de volailles du département bien sûr mais aussi des personnes intéressées par la production, en voie d’installation ou en quête de solution en complément de revenu.
Cette journée particulièrement riche a permis de faire le point sur la production en Haute-Loire et plus largement en Auvergne sans oublier l’Ardèche, et de brosser les attentes des abattoirs et des organisations de producteurs. Des attentes résumées par l’un des intervenants : «je formule le voeu que le poulet soit le prince là où le bovin est le roi».

Une production sous Label Rouge
Laurence Romanaz technicienne à la Chambre régionale d’agriculture dressait un portrait de la production auvergnate en insistant sur un atout majeur : «l’ensemble des échelons sont présents, y compris la formation, ce qui lui apporte toute sa légitimité». Autre carte maîtresse, la qualité puisque sur les 968 ateliers (615 exploitations) 80,30 % sont identifiés SIQO. C’est aussi une production très segmentée, avec en Auvergne 39 % de Label Rouge et 3 % de Bio. En Haute-Loire cette sur représentativité du Label est encore plus prononcée représentant 69 % de la production. Ces segmentations de marché répondent aux besoins de l’aval, et les abattoirs peuvent ainsi se positionner sur toute la gamme volaille ce qui leur permet d’être référencés.
Pour compléter le portrait de la filière avicole, on peut souligner qu’elle est porteuse d’emplois  avec 4 emplois créés pour un atelier Label Rouge en place.
Cette présentation par Laurence Romanaz a permis de situer les choses et de démontrer toute la place de la volaille en Auvergne et en particulier en Haute-Loire, qui compte aujourd’hui 125 ateliers pour 95 exploitations.
Sur la région Auvergne à laquelle on raccroche l’Ardèche, on peut dire que tous les arguments sont réunis. On a des abattoirs, des entreprises d’aliments, des organisations de producteurs… tout est là. Il manque seulement des ateliers.
L’aspect économique est un point capital pour décider des agriculteurs à installer des ateliers. Ainsi Élodie Watremez de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire a fait un petit sondage sur 2 exploitations arrivant à une marge nette par bande de 2 660 à 3 330 € soit une marge nette horaire de 41 à 42 € pour un bâtiment. Ces variations s’expliquent par des critères techniques qui diffèrent légèrement d’un atelier à l’autre (taux de perte, poids vif, indice de consommation…) ainsi que les charges, sachant qu’un bâtiment date de 2013 et l’autre de 2002. On note néanmoins que la production de volaille permet un taux de rémunération horaire intéressant, sachant que le temps de travail est relativement faible de l’ordre de moins d’une heure par jour.

Il faut créer des ateliers
Toutes ces données en tête, ce fut au tour des acteurs de la filière de présenter leurs structures et surtout leurs attentes. Ainsi se sont succédés Bruno Combes directeur de l’Abattoir des Fermiers de l’Ardèche, Thierry Chevalier responsable de l’activité volailles chez Sanders, Julien Ducros d’Atrial ou encore Eric Aubry de Tellus. Les Ets Vey étaient également représentés. Chacun a rapidement présenté son entreprise avec les deux axes vente d’aliment ou vente en vif appelée aussi intégration, car tous ou presque fonctionnent de cette façon. Implantés sur des secteurs déterminés en fonction de la situation de l’abattoir, chacun des acteurs de cette filière se dit en recherche d’ateliers pour développer une production face à une demande qui augmente. «Nous avons besoin de vous» lance l’un des intervenants aux producteurs ou futurs producteurs dans la salle. Avec un taux d’érosion de 5 à 10 % par an et une demande à la hausse, les Fermiers de l’Ardèche ont besoin de 30 bâtiments par an dans les 3 à 4 ans  sur la Haute-Loire et l’Ardèche ; les Ets Vey espèrent 6 bâtiments dans le secteur du Puy, et les autres sont dans le même schéma.
Dans la salle, le message était clair pour tous : «il faut faire de la volaille». Et Jacky Force responsable régional FRSEA insiste sur le rôle des OPA à inscrire l’aviculture, et plus largement le hors sol, dans les projets d’installation.
Yannick Fialip président de la FDSEA  s’est dit très satisfait de cette journée considérant l’aviculture comme une production très intéressante et peu gourmande en temps, en complément d’une autre activité en bovins ou ovins. C’est d’ailleurs ce qui est préconisé par la filière. Anthony Fayolle, président des JA de Haute-Loire concluait les travaux en soulignant tout l’intérêt de cette production très bien adaptée dans notre région et avec de petites structures. «Qu’on monte des bâtiments et qu’on installe des jeunes, je ne demande pas mieux» résume-t-il.
Pour continuer le travail du matin et permettre à tous les participants d’échanger avec les représentants de la filière, Stéphane Roux éleveur à Séneujols a accueilli le groupe sur son exploitation. Il venait de recevoir, il y a quelques jours seulement des poulets. Cette exploitation qui correspond en tous points à ce que recherchent les abatteurs a donc servi de support pour engager des discussions très pratico-pratiques sur l’aviculture. Claire Souveton a alors conclu la journée en se félicitant à la fois de la participation des éleveurs ou futurs éleveurs et de l’ensemble de la filière. D’autant que c’est une image très positive qui ressort de cet évènement. Et de souligner que cette journée appelle d’autres initiatives pour poursuivre sur cette même voie et installer des ateliers.


Suzanne Marion

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